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Quand l’étrange obsession des médias et des politiques pour le Front national nous condamne à voir un boeuf plutôt qu’une (grosse) grenouille
©Reuters

Cet obscur objet du désir

Des chaînes d'infos en continue, dont il occupe les plateaux, aux colonnes de Libération, où on s'en inquiète, en passant par la phrase de Sarkozy sur le "FNPS", l'obsession pour le Front national investit les moindres recoins de l'espace politico-médiatique. Certes le "troisième parti de France" caracole dans les sondages. Pourtant il est indéniablement plus représenté que ce qu'il ne représente lui-même.

Arnaud Mercier

Arnaud Mercier

Arnaud Mercier est professeur en sciences de l'information et de la communication à l'Institut Français de Presse, à l'université Paris-Panthéon-Assas. Responsable de la Licence information communication de l'IFP et chercheur au CARISM, il est aussi président du site d'information The Conversation France.

Il est l'auteur de La communication politique (CNRS Editions, 2008) et Le journalisme(CNRS Editions, 2009), Médias et opinion publique (CNRS éditions, 2012).

Le journalisme, Arnaud Mercier

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Jean-Paul Mialet

Jean-Paul Mialet

Jean-Paul Mialet est psychiatre, ancien Chef de Clinique à l’Hôpital Sainte-Anne et Directeur d’enseignement à l’Université Paris V.

Ses recherches portent essentiellement sur l'attention, la douleur, et dernièrement, la différence des sexes.

Ses travaux l'ont mené à écrire deux livres (L'attention, PUF; Sex aequo, le quiproquo des sexes, Albin Michel) et de nombreux articles dans des revues scientifiques. En 2018, il a publié le livre L'amour à l'épreuve du temps (Albin-Michel).

 

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A l'approche des départementales, les articles de presse alarmistes sur la montée du Front national se multiplient. Libération mettaient le 1er mars en garde contre "des centaines de 21 avril au coin de la rue". Si la hausse que connait le Front national dans les sondages, mais aussi dans les urnes est incontestable, est-elle aussi spectaculaire que certains médias le pensent ?

Atlantico : Dans le dernier sondage Viavoice pour Libération, dimanche 1er mars, 24% des personnes interrogées estiment que le Front national est le parti qui comprend le mieux les Français. Pourtant comme le souligne Alexandre Dézé, maître de conférence à l'université de Montpellier, dans les colonnes du Figaro, l'Express, "a titré qu'une majorité de Français se sentent compris par le FN". Hors une majorité signifierait que 51% des personnes interrogés se soient exprimées en ce sens. Ce qui n'est pas le cas.

Quant aux intentions de vote, Libération estime toujours qu' "avec près de 30% des intentions de vote au niveau national, selon plusieurs enquêtes, le FN se prépare à une performance inédite dans un scrutin où il n’avait jamais brillé jusque-là. Le gain d’un ou plusieurs départements n’a rien d’une certitude, mais le parti d’extrême droite devrait tout de même emporter un certain nombre de cantons, notamment dans ses places fortes du Nord et du Sud-Est. Un tel résultat témoigne d’une banalisation croissante du parti, que suggère déjà une étude réalisée pour Libération par l’institut Viavoice".

Déjà, entre les deux tours des dernières municipales, Christophe Bouillaud, professeur de science politique à l'IEP de Grenoble offrait une autre analyse :  "Il y a certes une progression partout en France du vote pour le FN, ce qui pourrait laisser penser à une conversion idéologique des Français, mais il faut faire aussi attention que le FN connait de très bons résultats dans certaines parties du sud de la France (par exemple le département du Var) ou dans certaines configurations urbaines bien typées du Nord du pays (comme justement Hénin-Beaumont ou Forbach). L'aspect périphérique du vote FN reste frappant comme aux élections précédentes. Il faudrait peut-être dire alors que le FN connait une victoire idéologique uniquement dans certains lieux bien précis, de fait, du point de vue de ses adversaires, c'est à la fois rassurant en ce qu'il y est confiné et inquiétant au sens où il va ainsi avoir l'occasion de s'enraciner, de créer à terme une contre-société.  A lire : Seulement 34 % des Français "adhèrent aux idées du Front national"

Lors de l'élection cantonale partielle à Brignoles en 2013, l'analyste Xavier Chinaud avait également estimé que si le FN a récolté plus de 40 % des suffrages lors de l'élection cantonale partielle à Brignoles, le nombre de voix totalisées n'avait pourtant pas progressé par rapport à la précédente cantonale. "Dans un système électoral, où seuls sont pris en compte les suffrages exprimés dans l’affichage des résultats (excluant non votants comme vote blanc) il faut prendre un peu de recul avec les pourcentages, qu’ils soient ceux d’une élection partielle ou ceux d’un sondage", n'avait-il pas manqué de rappeler. Autant de précautions qu'il s'agirait de prendre aujourd'hui lors que l'on analyse la hausse du Front national dans les sondages.

L'abstention joue, par ailleurs, un rôle important dans certaines élections locales comme c'est le cas des élections départementales.

Par ailleurs, l'augmentation des intentions de vote pour le FN dans ce scrutin peut également s'expliquer car auparavant le parti "souffrait d'un déficit de cadres sur le territoire, d'un réseau consistant, alors que les autres partis jouissaient de notables et d'élus bien implantés", avait souligné Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l'Ifop le mois dernier dans une interview pour Atlantico.

La hausse du Front national semblerait donc plus relative que l'estiment certains analystes et n'est depuis un bon moment plus réductible à un vote contestataire.

Le CSA vient de publier le relevé du temps de parole des partis politiques sur les chaînes d'information en continu. C'est une procédure légale mise en place en vue des élections départementales du mois de mars. Sur i>Télé et LCI, le Front national arrive largement en tête avec 44% et 55% du temps d'antenne, loin devant le PS et l'UMP. Certes le parti connait une hausse continuelle dans les sondages, mais n'est-on pas là face à une exagération médiatique ?

Arnaud Mercier : On est bien loin du temps où Jean-Marie Le Pen criait à l'ostracisme médiatique ! Je ne pense pas qu'on puisse parler d'obsession dans le sens où l'obsession signifierait que l'intérêt est injustifié. Il me semble qu'il y a, effectivement des raisons objectives pour justifier le fait que les médias prêtent, aujourd'hui, au Front national, plus d'intérêt, qu'aux autres partis. Il y a d'abord le fait qu'il s'agit d'un parti dynamique, tous les sondages montrent, qu'a priori, il est en tête dans les intentions de vote, y compris pour les présidentielles de 2017. L'intérêt médiatique se trouve donc justifié par l'intérêt électoral que les Français lui portent.

Ensuite, il faut dire que le parti est extrêmement clivant. Même s'il monte, il y a toute une partie des Français qui continuent de rejeter de façon ferme et définitive le Front national. C'est donc un parti atypique, il suscite rarement la passivité car il y a un fort investissement émotionnel autour de lui. Cela explique aussi la raison pour laquelle les médias peuvent être amenés à en parler plus. En termes d'audience, ils sont sûrs de trouver de l'intérêt auprès d'un large public, puisque ceux qui le soutiennent comme ceux qui le détestent trouvent intéressant d'en parler.

La troisième chose, c'est que les autres partis politiques, face à la menace électorale que représente le Front national, mettent eux aussi au centre de leurs joutes verbales la question du Front national. Une partie de leur discours consiste à faire porter la responsabilité de la montée du FN par l'adversaire. Les uns et les autres s'accusent mutuellement de "faire le jeu du Front national", de l'avoir instrumentalisé, de le favoriser ou de favoriser ses idées etc. Les partis politiques qui gouvernent font, eux-mêmes, le jeu du FN en passant une bonne partie du temps à en parler et cela trouve un écho dans les médias.

Il y a également un autre facteur : le Front national a radicalement changé de stratégie face aux médias. Il joue la carte de l'honorabilité avec des gens qui ne sont pas "borderline" et ne font pas d'allusions antisémites ou quoique ce soit, mais au contraire sont propres sur eux et tiennent des discours policés. Des gens qui passent bien à l'antenne, comme Marine Le Pen, Louis Alliot, Marion Maréchal ou Florian Philippot, qui sont des "bons clients" pour les médias, et logiquement ils sont invités. C'est important, car à l'époque on parlait aussi beaucoup du FN, mais, à part Jean-Marie Le Pen, il n'y avait personne de connu, ni de jugé fréquentable. Maintenant, il existe un vrai personnel politique au FN qui peut passer à l'antenne.

Jean-Paul Miallet : Même lorsqu’elles ont pour vocation première de diffuser des informations, les medias aiment capter l’attention du téléspectateur. Et l’attention du téléspectateur se dirigera plus volontiers vers ce qui fait choc. Devant quoi sursaute-t-on, dans les conditions ordinaires ?  Deux sortes d’évènements  attirent naturellement l’attention : ce qui est inattendu et ce qui a un fort impact émotionnel. La montée du Front national à ce double effet : l’effet de surprise et l’effet émotionnel. En sortant de la routine des partis traditionnels, le FN est un bon "client" pour les médias, surtout depuis qu’il n’est plus frappé d’un tabou qui le rendait infréquentable sur les plateaux de télévision.

Quand on voit que sur LCI le FN fait deux fois plus de temps de paroles que le PS, parti du président et du gouvernement, on se dit tout de même qu'il y a disproportion …

Arnaud Mercier :Je suis d'accord qu'il y a une focalisation de l'intérêt. Mais ce ne sont pas les médias qui créent le Front national, pas plus qu'ils ne le faisaient avant. Le FN est aussi mis comme un enjeu de discussion des autres partis, même quand les représentants de ce parti ne sont pas là, là sujet est mis sur la table. Ce qui est également vrai, c'est qu'une partie des journalistes y accordent beaucoup d'importance, car ils sont, quelque part choqués de la montée du Front national car cela heurte la conviction d'une écrasante majorité des journalistes, de droite ou de gauche, car ce sont en général des personnes plutôt modérées. Cela les choque donc éthiquement et moralement, il y a quelque chose qui est de l'incompréhension. Il y a un hiatus entre des journalistes qui sont, pour la plupart bien formés avec un bon niveau d'études, et les classes populaires qui sont, souvent, les meilleurs supporters de ce parti. Cette attitude fait également que si certains journalistes en parlent, c'est aussi une façon de comprendre la situation afin, espèrent-ils, de donner des explications qui pourraient aider certaines personnes à ne pas se décider en faveur du FN. Il y a, parfois, une volonté d'action de la part des journalistes, même si certains sont extrêmement maladroits.

Il y a une forme d'obsession frontiste au sein du système politico-médiatique. Or toutes les obsessions ont des motivations psychiques inconscientes, ici quelles seraient-elles ?

Jean-Paul Mialet : Obsession vient du latin "obsidere", faire siège. Les obsessions que l’on rencontre dans les troubles mentaux sont des pensées qui assiègent la conscience et contre lesquelles le patient lutte en tentant de les refouler, de les évacuer hors de la conscience. Cette lutte a deux inconvénients. D’abord, elle consomme de l’énergie, elle est épuisante, ce qui diminue la résistance mentale et favorise l’envahissement par les pensées obsédantes. De plus, elle enferre dans la fixation : en s’efforçant de ne pas se laisser prendre par une pensée, on y pense davantage, ce qui entretient un cercle vicieux. Peut-on transposer l’analyse de l’obsession morbide à ce que vous appelez "l’obsession du système politico-médiatique" ? La comparaison est tentante. Le FN alimente des peurs, ce qui, comme on vient de le dire, en fait un sujet d’attention, mais aussi de répulsion. Les regards sont concentrés vers lui avec appréhension comme pour l’éliminer, l’évacuer : ne serait-il pas plus efficace, pour le neutraliser, de le traiter comme un parti plus neutre ?  De même, beaucoup d’énergie est perdue à vouloir s’en défendre en résistant à son siège, au détriment du débat d’idées permettant de réfuter certaines options du programme. Le raisonnement serait pourtant plus convaincant que les objurgations.

Peut-on y voir une forme de fascination pour les propos les plus clivant ? Est-on ici à la recherche volontaire du clash, du buzz ?

Arnaud Mercier :Je ne dirais pas ça, car sinon Jean-Luc Mélenchon serait également invité sur tous les plateaux. Or ce n'est pas le cas. Lui aussi est un bon client, il parle bien, il insulte les journalistes … C'est une espèce d'animal de foire qui sait très bien se mettre en scène, y compris dans son combat contre les médias. Si les médias recherchaient uniquement le clash, ils inviteraient également d'autres personnalités que celles du FN. 

Il semble que les racines idéologiques du parti, pouvant être qualifiées de "troubles", ainsi que certaines propositions plus extrêmes que celles d'autres partis, suscitent une forme de fascination. Comment peut-on expliquer cela ?

Jean-Paul Mialet : Il est classique de rappeler que l’ADN du FN est la xénophobie et que sa "clientèle" d’origine recouvrait les zones de la France à forte densité migratoire, ce qui n’est plus vrai aujourd’hui. Néanmoins, l’ombre du refus de l’étranger – tenu pour responsable de tous nos maux – plane toujours sur lui. Il est aussi un parti qui n’a pas hésité à adopter sur certains sujets des points de vue très radicaux alors que les partis dits "responsables" faisaient preuve de nuances – au point, parfois, d’en devenir insipides - pour ne pas braquer leurs électeurs. Or toutes ces belles paroles n’ont pas été suivies d’actes efficaces et les français ont le sentiment de vivre de plus en plus mal face à un monde en pleine transformation. La fascination est probablement celle que l’on voue aux gourous qui prétendent disposer d’un remède miracle pour un mal que les méthodes traditionnelles ne parviennent pas à guérir. Elle est aggravée par le fait qu’un certain nombre des médecins de la médecine traditionnelle se sont avérés être des incompétents ou des escrocs… Quand rien ne va, il est tentant d’en rendre responsable "les autres" – les étrangers ou les politiciens pourris – et fascinant d’imaginer un autre monde où, enfin débarrassé de la canaille, tout irait bien.

Les médias sont souvent accusés, entre les nombreux griefs qu'on leur adresse, d'être en parti responsables du succès électoral du FN. Quelles sont vraiment les conséquences de cette forte médiatisation ?

Arnaud Mercier : Personnellement, j'ai toujours trouvé qu'il était extrêmement réducteur de faire des médias les responsables de "tout". Deuxièmement, depuis que le Front national a émergé sur la scène politique, c'est-à-dire lors des élections municipales de 83 à Dreux, puis aux européennes de 84, puis ensuite aux législatives de 86, on a toujours affirmé que "c'était la faute des médias". Mais au-delà de ça, il y a un substrat politique au succès du FN qui traduit une forme de désespérance sociale et politique. Il y a un vrai substrat politico-économique qui justifie, aux yeux de certains, le fait de s'en remettre à un vote frontiste. C'est d'abord cela qui est à mettre en avant. Et notamment, aujourd'hui, grâce au réajustement du discours de Marine Le Pen, qui fait une large place à une thématique de gauche, très ouvriériste, ce qui n'était pas le cas de son père qui était libéral et pro-commerçants et artisans, en digne héritier de Pierre Poujade. Un aggiornamento de l'idéologie du FN qui a permis d'élargir considérablement sa base électorale. Et c'est ça qui fait le succès du Front national, bien avant sa médiatisation. Pour moi, les médias sont avant tout suivistes, ils ne font pas l'opinion publique : s'ils accordent désormais plus d'audience au FN, c'est finalement parce que celui-ci est en tête dans les sondages. Comme Mélenchon ne décolle pas, autant ne pas s'embêter avec lui et interviewer les personnalités du FN, c'est finalement une logique assez basique.

Hommes politiques et journalistes utilisent souvent le FN comme une sorte d'épouvantail, de repoussoir. En imaginant son accession au pouvoir, on cherche à se faire peur. Psychologiquement, que signifie cette attitude ? Faut-il y voir une forme de jouissance ?

Jean-Paul Mialet : Il me semble qu’il y a deux volets à votre question. Depuis trente ans, on a sans doute, à droite comme à gauche, instrumentalisé le FN en en faisant un repoussoir. A gauche, ce repoussoir donnait une légitimité : par un amalgame confondant droite et FN, la gauche se posait en rempart contre les idées nauséabondes d’une extrême droite xénophobe - c’est la tactique qu’ont utilisé François Mitterrand et se successeurs. A droite, on s’est servi du FN comme label de qualité ; on s’assurait une bonne conscience en se démarquant de l’épouvantail : "nous pouvons être  fiers d’être à droite car nous ne sommes pas de la mauvaise droite". Notons que ce raisonnement,  la gauche ne s’est jamais sentie tenue de le pratiquer avec l’extrême gauche, car il n’y a pas d’extrême gauche "épouvantail" ou "repoussoir".

Pourquoi l’extrême gauche n’a-t-elle pas cette fonction ? Pour deux raisons, sans doute : des raisons de guerre et des raisons de cœur. Côté guerre : l’extrême droite reste le parti qui a mis la planète à feu et à sang en tentant d’éliminer une race. L’Europe ne s’en relève pas. Côté cœur : la gauche est généreuse, l’extrême gauche est extrêmement généreuse : cela représente une menace pour l’équilibre économique, mais pas un repoussoir. Alors que la droite est égoïste et l’extrême droite, extrêmement égoïste au point de vouloir éliminer ceux avec lesquels il faut partager.

Venons-en au deuxième volet : la jouissance. L’accession au pouvoir du FN serait un vrai et profond changement, d’autant qu’on a toujours stigmatisé le FN en en faisant un parti pas comme les autres. Un vrai changement fait peur. Peut-il également être une jouissance ? Oui, la rupture est une aventure qui repousse les limites. Ceux qui ont connu les guerres rapportent parfois avoir connu une certaine jouissance, au moins dans les premiers moments, à rentrer dans cette situation radicalement nouvelle, en rupture avec le train-train et la monotonie. La jouissance du triomphe du FN peut également être, plus simplement, la satisfaction de voir s’imposer ceux que leur convictions ont toujours maintenus hors-jeu, face à ceux qui s’accordent sur une pensée convenue et confondent souvent politique et marketing électoral. Enfin, au niveau de l’inconscient, la jouissance de certains pourrait aussi provenir des fantasmes que véhicule le FN : jubilation du triomphe de mon "moi" sur le reste du monde avec lequel désormais, on ne partagera plus…

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