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Bien se former dès le lycée
pour s'épanouir dans son métier
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Orientation pour tous

Nadine Morano, ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, souhaite se battre "pour que 800 000 jeunes soient en contrat d’alternance d’ici 2015". Quels avantages pour l'étudiant et pour l'employeur ? Jean-Robert Pitte y répond dans son livre "Orientation pour tous". Extraits (1/2).

Jean-Robert Pitte

Jean-Robert Pitte

Jean-Robert Pitte, ancien président de l'université Paris-Sorbonne, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, est aujourd'hui délégué à l'Information et à l'Orientation auprès du Premier ministre. Il a coordonné ce livre, rédigé par toute l'équipe de la délégation.

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L’apprentissage

En sortant de troisième, une première question concerne le choix entre les différentes modalités de formation  : apprentissage ou formation scolaire ? Longtemps dévalorisé en France, l’apprentissage retrouve des lettres de noblesse qu’il n’a jamais perdues en Allemagne, par exemple. Il présente un certain nombre d’avantages pour le jeune qui choisit cette modalité de formation. Il met le pied à l’étrier dans un métier et dans l’emploi ; sans donner de garantie de maintien dans la même entreprise à la fin du contrat, il assure une bonne insertion à la majorité de ses diplômés. Il permet aussi d’acquérir d’autres diplômes qui sont soit complémentaires, soit d’un niveau supérieur. Il facilite l’installation de professionnels indépendants.

L’apprentissage convient à des jeunes qui ont atteint suffisamment d’autonomie personnelle et de maturité. Il contribue à les développer chez ceux qui en manquent encore : l’aisance avec des adultes, la capacité à s’organiser et à se mobiliser pour travailler les cours du CFA sans y être présent chaque jour sont nécessaires, mais le tuteur en entreprise et le professeur référent du CFA sont attentifs à la motivation et à la régularité du travail de l’apprenti.

La pédagogie de l’apprentissage est différente de la pédagogie scolaire classique  : l’expérience vécue et la pratique en entreprise sont le point de départ de l’enseignement théorique et non seulement son application. Il y a un va-et-vient permanent entre la pratique et les enseignements; cela s’applique en préparation d’un CAP comme dans celle d’un diplôme d’ingénieur. L’apprentissage fait appel à la responsabilité de l’apprenti  : sa réussite prend appui sur le trépied entreprise/formation en CFA/apprenti ou concrètement tuteur/référent/apprenti pour réussir une formation dont ils sont solidairement responsables.

Le choix de se former par l’apprentissage nécessite que le jeune soit suffisamment sûr du métier qu’il veut exercer et donc qu’il ait effectué avec sérieux son parcours de découverte des métiers et bien réfléchi à son attirance pour un métier et à sa capacité d’y réussir. En fait, à part quelques-uns en début de contrat, la plus grande partie des apprentis mène le contrat à son terme ; ces jeunes s’attachent au métier et souvent en sont fiers. L’apprentissage est donc aussi facteur d’insertion sociale. Aujourd’hui, par cette voie, on peut préparer un CAP, un baccalauréat professionnel, un BTS (brevet de technicien supérieur), un DUT (diplôme universitaire de technologie, un master, un diplôme d’ingénieur ou un diplôme d’école supérieure de commerce. Les mêmes diplômes professionnels peuvent être préparés par la voie du lycée et des études supérieures à temps plein. Cette modalité, choisie par une majorité de jeunes et de familles, reste préférée par ceux qui ont besoin d’un encadrement pédagogique plus constant et se sentent, notamment les plus jeunes, moins prêts à intégrer le monde du travail.

Certaines études, tels les baccalauréats généraux ou technologiques, ne sont possibles que par la voie scolaire, ou en suivant un cursus universitaire classique pour les licences des disciplines générales de lettres, sciences, économie, gestion ou droit, ou encore les études de médecine, pharmacie, odontologie, de même que les classes préparatoires aux grandes écoles.

Au lycée professionnel

Le CAP prépare en deux ans à un métier bien identifié (exemples  : boulanger, carrossier automobile, installateur sanitaire…) et permet donc l’entrée dans la vie active en tant que professionnel qualifié. Le baccalauréat professionnel prépare en trois ans à un champ professionnel (par exemple : technicien de maintenance des systèmes énergétiques et climatiques, un diplôme qui débouche sur plusieurs métiers de l’électricité, de la plomberie, du chauffage ou de la climatisation). En outre, le baccalauréat professionnel ouvre l’accès à l’enseignement supérieur. Évidemment, c’est dans le même domaine professionnel que l’étudiant a le plus de chance de réussir, notamment en section de technicien supérieur en deux ans (exemple : BTS Fluides, énergies, environnements…). Les études universitaires en licence présentent d’importants risques d’échec après le baccalauréat professionnel.

Le choix de la voie professionnelle qui rassemble ces diplômes, aussi nombreux que les métiers auxquels ils préparent, suppose que le jeune ait choisi un métier ou un domaine d’activité professionnelle. Il s’agit de métiers plus faciles à connaître : le stage de découverte en classe de troisième est l’occasion pour ceux qui sont attirés par ces activités de vérifier et de consolider leur projet. Il faut cependant exprimer plusieurs vœux par ordre de priorité, notamment lorsque l’accès à une formation est sélectif ou s’il s’agit d’une formation à des métiers rares ou très demandés.

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Extraits deOrientation pour tous  : Bien se former et s'épanouir dans son métier, de Jean-Robert Pitte (Bourin Editeur, 6 octobre 2011).

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