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France Télévisions : un seul candidat officiel, une bonne dizaine en coulisses (et voilà lesquels)
©Reuters

En off

Le mandat de Rémy Pflimlin arrive bientôt à son terme. Un nouveau président du groupe doit être désigné entre le 22 avril et le 22 mai par le Conseil supérieur de l'audiovisuel.

Francis Tellé

Francis Tellé

Francis Tellé écrit sous pseudonyme et travaille dans les médias depuis une dizaine d'années. Bien informé sur les coulisses de la nomination du futur Président de France Télévisions, il détricote les stratégies d'influence mises en place en coulisse par les nombreux impétrants.

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La procédure choisie par le CSA pour désigner le prochain président de France Télévisions offre la possibilité aux candidats de garder l’anonymat sur simple demande. Que l’un des postulants souhaite ne pas se faire connaitre, et c’est l’ensemble de la liste des prétendants qui sera tenue secrète. Dans ces conditions, chacun s’observe, louvoie, hésite, se demande s’il doit assumer sa candidature ou au contraire se taire, par peur des représailles de son employeur actuel. Pourtant,  si un seul homme a pour l’instant officialisé son souhait de briguer la plus haute place du PAF public, un certain nombre d’autres prétendants ont du mal à cacher leurs ambitions. Chaque semaine, les médias égrainent les uns après les autres de nouveaux noms. Voici le quinté dans le désordre.

Premier, et seul pour l’instant, à se jeter à l’eau, Alexandre Michelin s’est déclaré candidat ce mardi 24 février dans les colonnes du Figaro. Âgé de 51 ans, l’homme est actuellement directeur général de Microsoft MSN. Transparent sur ses ambitions, Michelin l’est un peu moins sur son projet. On se contentera donc de noter qu’il veut « propulser France Télévisions dans une ère nouvelle ». Énigmatique. 

Dans la famille de ceux dont le nom était pressenti, mais qui ont infirmé, ils sont trois. On trouve d'abord Denis Olivennes. Voici des mois que des rumeurs courent, faisant état de l’intérêt du président du directoire de Lagardère Active et président directeur général d’Europe 1 pour la direction de France TV. Début février, il soutenait pourtant aux Échos ne pas vouloir du poste. Si un volte-face semble périlleux, impossible d’écarter définitivement Olivennes de la course, d'autant plus qu'il est réputé assez proche du président du CSA, Olivier Schrameck. Deuxième gros poisson à démentir vouloir postuler à la présidence de France TV, Rodolphe Belmer. Le directeur général du groupe Canal+ récemment promu chez Vivendi, dont le nom bruissait dans les couloirs du CSA et les arcanes du pouvoir depuis des mois, s’est fendu d’un tweetexplicite mi-février : « Je n’ai été, ni ne suis ni ne serai candidat ». Il y a quelques semaines, Belmer aurait pourtant déjeuné avec un sénateur socialiste à qui il aurait confié ses velléités d’audiovisuel public. Il se murmure également que Thierry Langlois, nouveau directeur des antennes de Canal +, l’aiderait à préparer sa campagne. Enfin, troisième homme à contredire la rumeur, Christophe Baldelli, patron de RTL. Baldelli, laconique, tout en innocemment sa vision des médias en France, a déclaré au Monde : « Non, je ne suis pas candidat à ce poste à France Télévisions ».

Si Olivennes, Belmer et Baldelli ont démenti, rien ne prouve qu’ils n’auront un jour leur nom sur la porte du bureau du huitième étage à France Télévision. Ce serait même plutôt l’inverse ! Tout le monde l'a oublié, mais Mathieu Gallet, l'actuel président de Radio France, avait lui aussi nié être intéressé par la direction de Radio France jusqu'à en prendre les rênes par surprise.  

Vient ensuite la famille, de loin la plus grande, de ceux qui ne n’ont ni officialisé ni démenti leur candidature. Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde (France24, RFI), en fait partie. Si elle annonçait en novembre dernier à BFM n’être « candidate à rien », cette déclaration est suffisamment vague et ancienne pour être considérée comme nulle et non avenue. D’autant que Saragosse livrait début février une interview au Monde, dans laquelle elle faisait part de sa vision de l’audiovisuel extérieur français. Simple coïncidence ou ébauche de programme électoral à l’usage des Sages du CSA ? Dans la même veine, Nicolas Dufourcq, fraîchement nommé à la tête de la BPI (lors de sa création en 2013), pourrait bien déjà avoir des envies d’ailleurs. C’est en tout cas ce que laisse entendre son entretien dans les pages "Medias & Publicités" du Figaro papier, où il est longuement question de l’aide accordée par la BPI aux start-up officiant dans les… médias. Tiens, tiens.

De son côté, Cyrille du Peloux (Veolia, ex TF1) ferait marcher l’entregent à fond. Ses dénégations au micro de BFM sont trop timorées pour être prises au sérieux. Tout ce qu’elles montrent, comme pour Marie-Christine Saragosse, c’est qu’il est effectivement intéressé par le poste. Il n’y a pas de fumée sans feu. Idem pour Louis Dreyfus, président du directoire du journal Le Monde, qui, d'après ce qu'on sait, aurait déclaré ses intentions au CSA, en les livrant directement à l’un des Sages. Selon L’Express, Emmanuel Hoog (AFP), copain de promo d'Olivennes à l'ENA, mènerait quant à lui « une campagne discrète », soutenue par Aurélie Filippetti. Les Échos confirme ce que tout Paris savait déjà : Christophe Beaux (La Monnaie de Paris) « réfléchit à la question ». Ce dernier, administrateur de France Télévisions, s’en serait ouvert auprès d’un certain nombre d’amis haut placés dans le monde des affaires, espérant récolter quelques soutiens influents. De même, le nom de Didier Quillot, ancien PDG de Orange France et de Lagardère Active, circule de plus en plus souvent. Il travaillerait sur son projet depuis plusieurs mois et mènerait une campagne discrète. 

D'autres candidatures plus confidentielles pointent. Patricia Langrand (Steria) lorgne ainsi sur la présidence du groupe, selon La Lettre de l’Audiovisuel. Même chose pour Pascal Josèphe (ancien de France Télévisions) et Yves Bigot (TV5), à en croire BFM, même si ce dernier avait assuré il y a quelques mois ne pas être intéressé… ce qu’il avait également fait pour son poste actuel. Ajoutons le nom de Delphine Ernotte (Orange), qui serait incitée à se présenter par un des membres du CSA, et étudierait l'option en accord avec son patron, Stéphane Richard. 

Quid de Rémy Plimlin, actuel dirigeant de France TV ? Lui non plus n’a pas démenti, ce qui le place de facto dans les starting blocks. "Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !" se disent-ils tous, ultima verba

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