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George Bush en prison au Canada ?
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Zone franche

Amnesty International tente de faire arrêter l’ancien président américain à l’occasion de sa prochaine visite au Canada. « Mouais, faut voir », répond prudemment Ottawa.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Amnesty International vient d’adresser une demande d’arrestation de George Bush au gouvernement canadien, l’ancien président américain ayant prévu de faire un tour en Colombie-Britannique la semaine prochaine.

Pour l’ONG spécialiste de la défense des droits de l’homme, qui adosse sa demande à un document d’un millier de pages égrenant les innombrables crapuleries du 43e chef d’Etat US, c’est essentiellement « sa responsabilité dans l’usage de la torture, en contradiction avec le droit international » qui devrait lui valoir un passage devant un juge – préalable certain à un long séjour derrière les barreaux…

De fait, le Canada aurait même « l’obligation d’arrêter et de juger » George Bush s’il pose ne serait-ce qu’un orteil du côté nord de la frontière, affirme la directrice d’Amnesty pour l’Amérique du Nord Susan Lee.

Vue d’avion, l’affaire tient d’ailleurs parfaitement debout : les deux pays sont signataires des conventions onusiennes sur la torture et l’administration américaine reconnait avoir fait usage de « techniques d’interrogatoire » plutôt limites en Irak ou à Guantanamo sur au moins deux citoyens canadiens…

A Ottawa, pour autant, on préfère accueillir cette demande avec prudence : arrêter un ancien président américain, c’est tout de même un poil gonflé et si l’on sait où ça commence, on ne sait pas vraiment où ça finit.

« Moi je veux bien, ricane d’ailleurs Jason Kenney, ministre de l’Immigration et donc premier concerné par un éventuel menottage de Junior à sa sortie de l’aéroport, mais je ne me souviens pas qu’Amnesty nous ait demandé d’arrêter Fidel Castro ou Eyadema lorsqu’ils sont passés par ici. C'est peut-être un peu orienté politiquement, comme initiative »…

Dont acte. Mais ce type de réactions à ses déplacements internationaux va devenir un vrai problème. Bush a déjà été forcé d’annuler un séjour en Suisse en février dernier (on lui promettait déjà un tour au commissariat) et Amnesty sait mobiliser les foules partout dans le monde. Annuler le Canada le 20 octobre serait d'ailleurs particulièrement dispendieux, comme on dit à Montréal, ses quinze minutes de discours dans le cadre d’un « obscur sommet économique régional » étant rémunérées 150 000 dollars

Hum, 150 000 dollars pour un quart d’heure de boulot ? Moi, personnellement, je prendrais tout de même  le risque. Et si les choses tournent mal, il y a toujours l’anosognosie.

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