C'était mieux avant
Ces indicateurs qui montrent que les classes moyennes vivent moins bien aujourd’hui qu’hier
Les classes moyennes ont le sentiment d'une dégradation de leur niveau de vie. Pourtant, il n'existe pas d'indicateurs précis pour mesurer cela, la notion de "classe moyenne" étant particulièrement floue. Cependant, plusieurs signes ne trompent pas et démontrent le lent déclin de la qualité de vie des revenus intermédiaires.
Atlantico : Quels sont les principaux indicateurs qui peuvent laisser sérieusement penser que les classes moyennes vivent aujourd'hui nettement moins bien qu'avant la crise, et a fortiori qu'il y a une dizaine d'années ?
- L'évolution des salaires : si le SMIC a augmenté plus vite ces dix dernières années que le salaire moyen, en revanche les salaires dans le milieu de la hiérarchie salariale ont moins progressé. Les salaires des classes moyennes ont donc tout simplement augmenté moins rapidement, voire ont stagné.
- La fiscalité : les classes moyennes, qui ne peuvent pas optimiser fiscalement en travaillant sur toutes les niches fiscales ou l'immobilier, sans même parler d'expatraition, ont subi de plein fouet la hausse de l'impôt sur le revenu, la fiscalité sur l'épargne, les impôts locaux et – comme tout le monde – l'augmentation de la TVA.
- La restriction des prestations sociales : c'est vrai bien sûr pour les prestations familiales, auxquelles on peut ajouter la réduction des avantages familiaux dans le domaine fiscal. Les classes moyennes ont été les premières concernées.
- La revalorisation de l'immobilier : les classes moyennes ont été le plus direment touchées, d'autant plus que le logement social – qui peut atténuer en partie les effets de ces hausses –, ne bénéficient pas aux classes moyennes. Ces dernières se sont retrouvées acculées soit à payer plus cher pour leur logement, soit à se déplacer en banlieue plus lointaine.
Les classes moyennes représentent des niveaux de revenus pour le moins divers, y a-t-il, à l'intérieur de ce groupe disparate, des niveaux de revenus plus touchés ou épargnés que d'autres ?
Quelles sont les principales dépenses de "loisirs" (issues du moins du revenu restant après les dépenses contraintes) qui souffrent de ce tassement du pouvoir d'achat ?
L'alimentation étant une dépense assez peu flexible, ce sont les loisirs, et notamment les dépenses pour les vacances, qui en ont souffert. Deux phénomènes viennent particulièrement mettre cela en valeur.
Primo,en 2014 les Français ont moins consommé de nuits d'hôtel, privilégiant l'hébergement dans la famille, le camping, ou les sorties de proximité. Et on voit bien que des nouvelles pratiques décrites comme "à la mode", comme les plateformes de location de logements de particuliers, type "Air B'n'B", sont les conséquences d'une stagnation des revenus. Idem pour les transports avec le covoiturage.
Secundo, le vieillissement du parc automobile. Les Français, année après année, reportent leur investissments dans une voiture. On est aujourd'hui à plus de neuf ans, et notre parc auto a pris en moyenne deux ans d'ancienneté depuis la crise. Il y a évidemment une conséquence visible et avérée de la stagnation du pouvoir d'achat.
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !