Montebourg "faiseur de roi "devra trancher sur un critère de personnalité entre deux candidats qu'il exècre...<!-- --> | Atlantico.fr
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Arnaud Montebourg sera l'arbitre du duel du second tour François Hollande/Martine Aubry...
Arnaud Montebourg sera l'arbitre du duel du second tour François Hollande/Martine Aubry...
©Reuters

Primaire socialiste

Avec plus de 17% des voix, Arnaud Montebourg sera l'arbitre du duel du second tour François Hollande/Martine Aubry...

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Il a beaucoup été question de la peau de l’ours dimanche soir au siège du PS ainsi que dans les états-majors des candidats à la primaire socialiste. Cette peau n’a-t-elle pas été vendue trop tôt et le scénario écrit trop à l’avance ?

Dans une élection rien ne se passe jamais comme prévu, surtout dans un scrutin inédit où c’est avant tout une forte motivation qui pousse les électeurs à se rendre aux urnes. Cette mobilisation, c’est une des clefs du score d’Arnaud Montebourg qui avec ses 17% de voix, balaye toutes les prévisions (y compris celles de l’auteure de ces lignes ). Le nouveau « faiseur de roi », sémillant député et président du Conseil Général de Saône-et-Loire, a mené une campagne sur des thèmes porteurs en ces temps de crise économique. Avec son emphase, son discours lyrique, il sait emporter l’adhésion de ceux qui souffrent et rêvent de lendemains meilleurs, notamment en mettant les banques au pas car à l’entendre, on pourrait croire qu’il serait aussi facile de dé-mondialiser que de détricoter un pull. En tout cas sa prestation sur France 2, ce lundi soir, est attendue avec impatience gourmandise.

Est-ce parce que les Français ne veulent pas « rejouer le match de 2007 », comme le croit François Hollande, que Ségolène Royal a été brutalement mise hors jeu ? En tout cas la sanction est sévère et cruelle pour l’ex-candidate à la présidentielle que tout le monde attendait en troisième position dans cette compétition.

Quant à François Hollande, ne s’est-il pas enfermé dans le statut de candidat officiel avant l’heure ? Il n’a pas confirmé les pronostics et son électorat potentiel ne s’est pas mobilisé pour lui apporter les 40 et quelque pour cent de suffrages que lui accordaient les sondages et qui auraient fait de lui le vainqueur évident du deuxième tour.

Et Martine Aubry, qualifiée de candidate de substitution, partie la dernière dans la course en raison de l’"évènement de New-York", a, elle aussi, déjoué les pronostics en s’approchant du score des 30% de voix. Ce qui fait dire à ses proches que la dynamique est dans son camp.

Autour de François Hollande la situation a été jugée suffisamment périlleuse pour que le candidat se rende au siège du PS tard dans la soirée, pour y faire une dernière déclaration, alors que les techniciens étaient déjà en train de ranger leur matériel. Il voulait corriger la tonalité de son premier discours de la soirée, se remettre dans la compétition, et ce lundi matin il reconnaissait que sa marge n’était pas très grande, même si son ami Michel Sapin voulait croire qu’il est plus facile de passer de « 40 à plus de cinquante que de trente à plus de cinquante ».

Quelles différences entre Hollande et Aubry ?

Autant dire que le deuxième tour de cette primaire s’annonce très ouvert, avec les mêmes interrogations qu’au premier : qui ira voter ? Y aura-t-il plus ou moins de participation qu’au premier tour ? Les électeurs suivront-ils les consignes (s’il y en a) de leur champion éliminé ? Les deux candidats veulent « le changement » et rassembler ; ils veulent tous les deux réduire les déficits, supprimer les niches fiscales sans peser sur la croissance. Ils sont tous les deux européens. François Hollande a fini par se prononcer sur le non cumul des mandats électoraux, ce qui, soit dit en passant, n’irait pas sans poser des problèmes institutionnels !

Ce qui les différencie, on l’a compris, c’est leur personnalité. François Hollande se veut rassembleur, vieux réflexe de Premier secrétaire qui a tant de fois « fait la synthèse » et trouvé des compromis au sein de son parti. Martine Aubry met en avant son énergie et sa détermination ; elle a fait mouche en parlant de gauche molle en visant son concurrent et transforme ses défauts en atouts, en vantant son « mauvais caractère », une qualité essentielle aux yeux de ses soutiens pour gouverner le pays en période de gros temps.

Comment dans ce cas les deux finalistes pourraient-ils ne pas s’affronter dans le débat télévisé qui va les opposer ce mercredi ? Certains cassandres redoutent un « Reims bis » de sinistre mémoire. La semaine qui s’ouvre est celle de tous les dangers pour les socialistes. Et il faudra attendre dimanche prochain et le résultat final du vote pour qualifier ces primaires de succès franc ou mitigé.

En attendant, n’en déplaise aux esprits chagrins, le premier tour, avec ses deux millions et demi de votants a été réussi ; et le calcul quelque peu biscornu consistant à expliquer que seulement quatre électeurs sur dix seulement se sont rendus dans un bureau de vote, montre que la droite cherche sa réplique. François Fillon, lui n’avait pas attendu ce dimanche pour opérer un virage sur l’aile en saluant cette initiative. Il faut dire que si on veut battre le Président sortant, le déplacement dans un bureau de vote, même situé à quelques kilomètres représente un geste autrement  plus jouissif et plus fort, qu’un simple clic sur Internet .

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