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Le ministère de la Ville pourrait peut-être changer de nom et s'appeler "ministère de ceux qui ne sont pas Charlie"
©Reuters

L'esprit du 11 janvier ?

Ce n'est pas encore officiel. Juste officieux. Mais la source est sérieuse : le ministre lui-même.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le ministre de la Ville s’ennuyait ferme. Une langueur monotone s'emparait de son âme et de son corps. La dépression le guettait. Tout le monde avait entendu parler de son ministère. Une machine inutile et dispendieuse qui depuis 30 ans s’évertuait à déverser des milliards sur les banlieues pour payer des animateurs, des "grands frères", des associations de "jeunes". Mais lui personne ne le connaissait.

Même Julien Dray, député PS et de surcroît élu de banlieues, avait du avouer sur I-Télé qu'il ignorait son nom. Les médias parlaient de n’importe qui. De Fleur Pellerin qui n'avait pas lu un livre depuis 2 ans. D'Axelle Lemaire, chargée d'internet au gouvernement, parce que Manuel Valls (selon le Canard Enchaîné) l'avait fait pleurer. Mais sur lui rien. Il pensa à rendre son portefeuille.

Puis il se ressaisit. Un ministre, pensa-t-il, ça peut ouvrir sa gueule et ne pas démissionner. Alors il l'ouvrit et déclara qu'il voula être "le ministre de ceux qui ne sont pas Charlie". Et pour être sûr d'avoir été entendu il répéta : "oui, de ceux qui ne sont pas Charlie". Il fit aussitôt un grand bond sur l’échelle de Richter de la notoriété.

Pour s’assurer d'avoir été bien bien compris il en rajouta une louche à l'attention de certains qui auraient pu avoir des doutes sur la personnalité de ceux "qui ne sont pas Charlie". Chargé de promouvoir le service civique que Hollande veut mettre en œuvre, il annonça que ce service serait prioritairement réservé aux "jeunes de banlieue". Une "discrimination positive" qu'il assumait totalement en invoquant les valeurs républicaines. La France entière fut saisie d'admiration devant cette idée digne de figurer au podium du concours Lépine des inventeurs. Sous les feux de la rampe la gloire du ministre brilla très fort.

Effacées toutes les déclarations de la gauche sur la nécessité d'une mixité sociale et la toute aussi indispensable mixité ethnique ! Balayées les déclarations de Valls sur l'apartheid qu’il faillait briser ! Oui,ensemble tous ensemble ... Ensemble dans les cités, ensemble dans le service civique. Même langage, mêmes codes de reconnaissance. Une garantie de cohabitation fraternelle et pacifique sans heurts aucun avec des intrus venus des quartiers "non sensibles". Et vous voulez bien sûr le nom du ministre ? Il s’appelle Patrick Kanner. Pour ne pas faire de fautes, je l'ai recopié sur le site de son ministère. Et maintenant on peut l'oublier.

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