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Angela Merkel, enragée par les gaffes à répétition de François Hollande sur la Grèce
©REUTERS/Tobias Schwarz

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L’arrivée en Grèce de la gauche radicale a encore donné l’occasion à François Hollande de se prendre les pieds dans le tapis. Décidemment il a beaucoup moins d’habileté à gérer l’impact du drame grec que de la tragédie Charlie Hebdo.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le président de la République ne va pas mettre longtemps  à perdre dans l’opinion publique les points de popularité qu'il avait regagnés en gérant la crise terroriste, le massacre Charlie Hebdo et la tragédie de l’Hyper Cacher de Vincennes …

La victoire de Syriza, le parti de la gauche radicale en Grèce, puis la nomination de son chef  AlexisTsipras, lui ont donné l’occasion de multiplier les gaffes et les bourdes.

re gaffe : François Hollande s’est précipité pour être l'un des premiers dirigeants de la zone euro a féliciter Alexis Tsipras. Compte tenu de la campagne électorale que Syriza a faite, il va sans dire que l’enthousiasme du président français a été plutôt mal perçu dans la plupart des grandes capitales européennes, à Bruxelles et surtout à Berlin. Il faut dire qu'en promettant pratiquement une sortie de la zone euro, un abandon des mesures d’austérité, un retour de l’âge de la retraite à 62 ans, une reprise des embauches de fonctionnaires et un arrêt des privatisations, Alexis Tsipras a sorti un programme qui non seulement tourne le dos aux engagement européens mais va à l’inverse de la politique menée en France par Manuel Valls.

Saluer ainsi le programme politique grec c’est laisser croire que la France pourrait aussi suivre la même ligne et abandonner le virage de compétitivité qu’il a lui-même négocié l’année dernière.

Alors on sait bien que la politique économique française ne peut pas changer. On sait bien que François Hollande n’a pas embrassé le gouvernement grec par conviction personnelle, il l’a fait par politesse diplomatique mais surtout il l’a fait pour dire à tous les frondeurs du Parti socialiste, la gauche du PS, qu' il était sur la même ligne. En interne, ça trouble le jeu. Alors que François Hollande essaie d’amadouer les frondeurs et les écolos, on a un Premièr ministre droit dans ses bottes qui essaie de les calmer et surtout de leur montrer qu' il ne cèdera sur rien et qui commence à les convaincre qu'il n y a pas d’autre solution.

François Hollande fait comme il a toujours fait. Il fait plaisir à tout le monde. Aux Grecs et aux socialistes français qui s’apercevront que ça n’est pas sincère. Donc tout le monde lui en voudra.

2e gaffe : Sur le plan strictement technique, il laisse entendre que la Grèce a désormais raison de ne pas vouloir rembourser sa dette. Dans ce cas-là, il brise le tabou de la solidarité européenne. Encourager le gouvernement grec à renégocier la dette, oui c’est possible et souhaitable puisque la BCE en donne les moyens. Mais encourager la Grèce à s’assoir sur  son passif, c’est prendre le risque d’infliger à la France 45 milliards d’impayés. Donc 45 milliards d’euros à la charge du contribuable. C’est impensable.

3e gaffe : Vis-à-vis de l’Europe. Que l’Europe fonctionne mal, c’est un fait. Que l’Europe ait fait des bêtises c’est évident. Mais l’Europe n’a pas besoin de s’orienter vers plus de nationalisme, mais vers plus de fédéralisme. Or ce qu’on attend d’un pays comme la France, pays fondateur de l’Europe, ça n’est pas qu’il encourage les frondeurs mais qu’il encourage les actes de solidarité ! L’Europe nouvelle ne pourra qu’être fédérale ou alors elle ne sera pas. La Grèce fait reculer le projet fédéral. Et c'est bien ce que Mme Merkel a dit et répété a François Hollande hier soir lors de ce diner qui avait été prévu de longue date.

4e gaffe : Ne pas proposer de politique alternative. Il se félicite d’un arrêt de la rigueur en Grèce, il explique qu'il a fortement incité la BCE à agir (on appréciera une fois de plus à Francfort l’exercice de récupération politique), mais tout cela signifie clairement que désormais on n’a plus à se préoccuper de la rigueur budgétaire. Pourquoi se serrer la ceinture puisque la Grèce pourrait obtenir des autorisations de transgresser les règles, et surtout que la BCE garantit les établissements bancaires et les Etats contre la faillite ? Cette approche-là va déboucher sur une situation catastrophique parce que jamais la BCE ne distribuera d’argent. La BCE accroît seulement le volume de liquidités pour faire tourner l’économie. Si maintenant, ces liquidités ne sont pas utilisées dans les entreprise mais utilisées à financer les collectivités publiques, ça ne changera rien en termes de croissance et d’emploi .

Le changement en Grèce aurait dû satisfaire tout le monde, parce que c’est un formidable révélateur de la vérité. Or jusqu’à maintenant les commentaires politiques faits en France montrent plutôt que la Grèce va être un encouragement au laxisme. Ce qui met en rage Mme Merkel... 

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