Affaire Bygmalion : le trésorier de la campagne Sarkozy de 2012 bientôt convoqué par les juges ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les perquisitions effectuées tant au bureau de Jean-François Copé qu’à sa mairie de Meaux et son appartement, n’ont rien donné
Les perquisitions effectuées tant au bureau de Jean-François Copé qu’à sa mairie de Meaux et  son appartement,  n’ont rien donné
©Reuters

Une courte accalmie...

Les récentes perquisitions effectuées tant au bureau de Jean-François Copé qu’à sa mairie de Meaux et son appartement, n’ont rien donné. L’instruction se poursuit. Témoin, les perquisitions visant Guillaume Lambert, l'ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. L'attention pourrait également se porter sur son trésorier, Philippe Briand.

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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Les affaires politico-financières partent souvent très fort. Dans les médias. Aux yeux de l’opinion publique. L’affaire Bygmalion, révélée par Le Point le 27 février 2014 avait fait un sacré bruit dans la classe politique. Surtout à l’UMP. Jean-François Copé, le président du mouvement gaulliste, furieux, avait dénoncé publiquement le papier de l’hebdomadaire. A l’époque, la cause était entendue : le ci-devant fringant maire de Meaux était cuit. Autrement dit, il allait devoir s’expliquer devant des juges d’instruction. Un an a passé. Une information judiciaire pour faux et usage de faux, abus de confiance et tentative d’escroquerie, a été ouverte le 27 juin 2014, et confiée aux juges  Renaud Van Ruymbeke, Serge Tournaire et Roger Le Loire. 

Le 22 janvier dernier, une perquisition des policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions fiscales et financières ( OCLCIFF)  a visé Jean-François Copé. A son bureau à l’Assemblée nationale – en 2008,  Julien Dray, ancien député PS y avait eu droit-. A sa mairie de Meaux.  A son appartement privé et à son cabinet d’avocat. Qu’ont trouvé les enquêteurs ?  Rien ou à peu près. Quelques documents ont été saisis, mais, semble-t-il, sans grande importance. Le tout sous le regard, tantôt serein, tantôt amusé de l’ancien  président de l’UMP.  Est-ce à dire que ce dernier serait à l’abri d’une convocation chez les juges ?  Au jour d’aujourd’hui, aucune réponse ne peut être donnée avec certitude, Copé ayant toujours affirmé n’a avoir jamais eu connaissance d’une surfacturation, via la société de communication Bygmalion,  de la campagne de Nicolas Sarkozy, estimée selon Mediapart,  à 17-18 millions d’euros.  Même démenti réitéré du côté de l’ancien candidat à la présidentielle de mai 2012…  

Il n’empêche. Les juges  toujours intrigués par cette histoire de financement opaque, cherchent à en savoir davantage. Aussi, comme l'a révélé l'AFP, ont-ils perquisitionné le domicile parisien et le bureau en Lozère de Guillaume Lambert  ancien chef de cabinet de Nicolas Sarkozy à l'Elysée et directeur de campagne en 2012. Depuis le 21 janvier, date de la levée de son immunité parlementaire par le bureau de l’Assemblée nationale, le député d’Indre-et-Loire, Philippe Briand, peut, à tout moment, faire l’objet de mesures coercitives – garde à vue le cas échéant- avant d’être entendu par les magistrats. Le parlementaire était le trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy.  Jérôme Lavrilleux, député européen, ex-UMP,  a fait l’objet, le 14 janvier,  d’une demande similaire à Strasbourg. L’élu qui pleurait en mai 2014 sur BFM TV et admettait avoir commis des «  dérapages » a occupé les fonctions de directeur adjoint de la campagne de Sarkozy.  Pour l’heure,  Bastien Millot et Guy Alvès, les fondateurs de Bygmalion, proches de Copé, ainsi que l’ex-directeur général de l’UMP, Eric Césari, Pierre Chassat, ex-directeur de la communication du Parti  et Fabienne Liadzé, ex-directrice des ressources, sont mis en examen. Cette dernière, cadre scrupuleux du mouvement, a été, semble-t-il, outrageusement chargée par Lavrilleux.

Si Bastien Millot, reconverti désormais comme avocat à Marseille, se dit totalement étranger à cette histoire, Guy Alvès reconnait avoir faussement imputé à l’UMP, à la demande du mouvement, des dépenses qui ont servi à financer la campagne  présidentielle de mai 2012… Il n’est pas exclu qu’un jour où l’autre, des fissures et contradictions de taille apparaissent dans les témoignages des protagonistes de cette affaire bien embrouillée. Pour l’heure, d’autres auditions devraient intervenir prochainement. Auditions qui pourraient déboucher sur des rebondissements spectaculaires…

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