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Les 3 dossiers qui vont faire voler en éclat l'unité politique
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

L'émotion suscitée par les attentas contre Charlie Hebdo fut importante mais le poids des faits et des réalités est de retour. La pression des intérêts partisans est telle que la belle unité nationale va voler en éclat, et d’abord à gauche.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le président de la République a, certes, regrimpé dans les sondages avec le Premier ministre, il a su parfaitement gérer cette crise épouvantable. L’ensemble de l’exécutif a fait, jusqu’à la semaine dernière, un parcours sans faute, notamment le discours de Manuel Valls ovationné par l’ensemble de la représentation nationale.

Dès la semaine prochaine, cette belle unité va voler en éclat. Tous les dossiers qui sont dans l’actualité vont donner matière à débat entre la gauche et la droite. Plus grave, certains de ces dossiers vont à nouveau souligner les fractures au sein même de la majorité.

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1e  série de dossiers : les questions de politique étrangère. L’engagement de la France dans la lutte contre Daesh en Syrie ou au Yémen va mettre en lumière des désaccords profonds. Il y a, en France, une partie de la classe politique qui est très réservée sur l’engagement militaire. La droite n’est pas unanime. A gauche, on sent bien que les thèses défendus par Manuel Valls, le Drian ou Fabius ne sont pas partagées par le reste du gouvernement.

2e série de dossiers : les mesures de sécurité intérieure vont entrainer une vraie fracture. La semaine dernière, tout le monde était d’accord. Ceux qui ne l’étaient pas se taisaient emportés par l’émotion générale. Mais globalement, la droite va proposer des mesures de renforcement qui correspondent à celles que prépare Manuel Valls. Pourtant, il existe des membres du gouvernement, des députes et des militants qui ne sont pas d’accord sur le diagnostic et sur les moyens.

Le discours de Najat Vallaud-Belkacem est complètement à côté de la plaque. Elle n’a pas compris que l’Éducation Nationale était un système  pédagogique complètement ruiné et dépassé. Tout comme la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui n’a absolument rien compris à l’ampleur du problème qui a gangrené les prisons françaises.

3e série de dossiers : la politique économique et particulièrement la loi Macron. Cette dernière va faire ressurgir un clivage entre 'la gauche de la gauche" et "la droite de la gauche". Emmanuel Macron, qui a commencé à défendre sa loi en commission, a déjà reçu les tirs de barrage des écologistes et du Front de gauche. En ce début de semaine, il n'y a pas de majorité pour faire voter cette loi. Il manquera une trentaine de voix. Manuel Valls ne les trouvera pas à droite ou au centre. Or, cette loi aussi minimal soit-elle est très attendue par les européens et par les milieux d’affaires.

Le gros souci pour les milieux d’affaire va être de savoir quelle sera la position du président de la République. Restera-t-il sur une ligne rigoureuse afin de préserver l’unité nationale qui l’a porté pendant les évènements ou va-t-il mollir, refaire de la politique pour ménager les uns et les autres. Va-t-il marier Manuel Valls, qui sait précisément où il va (ce que tout le monde apprécie), avec Cécile Duflot qui enchaine des postures purement politiciennes pour essayer de conserver son fonds de commerce.  

Difficile d’être Charlie très longtemps face aux positions des uns et aux convictions des autres. Et surtout face aux intérêts corporatistes. François Hollande a été Président pendant deux semaines. Il risque de retomber dans son travers de chef de parti à la recherche de ses troupes égarées. Quel temps perdu ! Les chiffres et la réalité économique vont reprendre le dessus et la politique politicienne reprendre ses droits. Bien naïfs ceux qui ont pu penser que Charlie pouvait changer la classe politique.

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