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En politique comme en sport, 
c'est la "kniack" qui compte !
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EDITORIAL

Comme on dit, tout est affaire de volonté. Sans doute, ni DSK ni Borloo ni Hulot ne l’avaient suffisamment pour aller au bout. Dans ces combats là, on ne peut pas se contenter d’être désiré, il faut mettre la main sur le ballon et avancer ! Et ce ne sont pas les rugbymen français qui diront le contraire...

Alain Renaudin

Alain Renaudin

Alain Renaudin dirige le cabinet "NewCorp Conseil" qu'il a créé, sur la base d'une double expérience en tant que dirigeant d’institut de sondage, l’Ifop, et d’agence de communication au sein de DDB Groupe.

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Les joueurs du XV de France ont eu l’humilité et le « courage » de le reconnaître après leur humiliante défaite face à une équipe du Tonga, volontaire et entreprenante : aussi surprenant que cela puisse paraître, ils ont tout simplement manqué de combativité, d’engagement, de force mentale, d’agressivité, d’énergie … bref d’envie. Que les combats aient lieu sur le pré, dans les urnes ou sur le terrain de jeu de l’économie, le volontarisme, la persévérance, la conviction, sont les déterminants qui souvent, pas toujours, provoquent le succès, parfois même la chance. Faut avoir la « kniack » ! 

Les défis sportifs, politiques ou économiques ne supportent pas la simple figuration, tout est affaire de combativité, sans oublier - et c’est tout aussi fondamental - que ceci n’est rien sans le soutien. Le soutien derrière celui qui percute pour proposer un relais, un appui, une relance ; le soutien derrière celui qui prend un risque financier et définit un projet d’entreprise ; le soutien d’une équipe, d’un parti, et finalement d’un peuple pour diriger un pays.

L’ambition solitaire ne suffit pas. Cette énergie doit être relayée, diffusée, amplifiée, en politique par un parti et des militants, dans l’entreprise par une équipe et des managers.

Comme le disait avec humour Xavier Bertrand en 2008, « le parti socialiste est un parti sans leader, François Bayrou est un leader sans parti ». Tout l’enjeu est là, leadership et amplitude. Si François Bayrou peut à nouveau jouer un rôle dans la présidentielle, notamment dans une partie de l’espace laissé vacant par Jean-Louis Borloo, si Marine Le Pen démontre son agressivité et dispose d’un relais dans l’opinion, le Parti socialiste est en train de se trouver un leader, qui sera peut-être celui dont Xavier Bertrand trouvait qu’il faisait défaut au PS à l’époque … et c’est peut-être Nicolas Sarkozy cette fois-ci qui va avoir pour défi principal d’être à nouveau suivi, par les électeurs français pour briguer un second mandat, mais aussi par son propre camp.

Ce rapport de force PS-UMP s’est en effet peut-être inversé. Du côté du PS, le candidat désigné devra, pour être véritablement soutenu dans une dynamique de victoire, sortir vainqueur des primaires sans avoir divisé, ni humilié ni insulté ses concurrents, ce qui explique ces débats très policés et hypocritement amicaux. Et côté UMP, Nicolas Sarkozy sait qu’il ne sera pas désiré, ou disons qu’il sera moins désiré qu’en 2007. Il aura très vraisemblablement cette combativité, mais elle sera plus froide, plus posée, pour appeler à un choix moins passionné, davantage raisonné. Il sera aussi sans doute moins désiré et moins soutenu sur le terrain, sur les marchés, là où vivent les vrais réseaux sociaux, et c’est un des enseignements peu commenté des sénatoriales.

Il ne faut en effet pas oublier que les législatives suivront de près la présidentielle en 2012. Il faut se souvenir aussi (et les principaux intéressés n’ont pas besoin qu’on le leur rappelle) que le débat sur la TVA sociale avait en 2007 coûté leur siège à bon nombre de députés UMP. Enfin, soyons clairs, sa réélection intéresse davantage un député que celle du Président de la République (et ceci toute étiquette politique confondue). Les sénateurs vont donc faire réfléchir à deux fois les députés UMP quant à leur soutien au candidat Sarkozy, ce qui va entraîner un manque de relais enthousiaste sur le terrain et un sérieux dilemme de conscience quant à l’affichage d’un appui timide ou affirmé. La discussion dans l’air à propos d’un éventuel autre recours n’est qu’un signe supplémentaire de ce malaise et de ce manque d’enthousiasme spontané.

Si l’énergie et la dynamique sont impulsées par un indispensable, puissant et attractif leadership, il doit être relayé pour une victoire qui est toujours collective : « une locomotive sans wagons est un train sans voyageurs »... et parce qu’on les soutient encore et qu’on veut rêver avec eux, allez les Bleus face au XV de la rose !

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