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Yoav Hattab était juif et tunisien et il a été assassiné par un Français, Amedy Coulibaly
©(DR)

Kaddish

Il était venu en France pour étudier. Et c'est là qu'il a trouvé la mort. Pas chez lui.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La plupart des 17 victimes des assassins islamistes ont eu leur portrait dans les journaux. Mais pas les 4 Juifs tués dans l'hypercacher de la porte de Vincennes. Comme c'est arrivé vendredi sans doute que les médias étaient occupés à faire de la copie sur la grande manifestation d'hier.

Il nous faut parler d'un de ces 4 Juifs. Pourquoi de lui et pas des autres alors que tous les morts méritent à part égale notre compassion et notre tristesse ? Parce que le destin tragique de Yoav Hattab a quelque chose de plus pathétique que celui des autres. Le jeune homme, 21 ans, était le fils du grand rabbin de Tunis. Eh oui il y a encore des Juifs en Tunisie. Son père dirigeait l'école Benyamin Hattab. Eh oui il y a encore une école juive en Tunisie...

Yoav Hattab avait quitté un pays musulman pour étudier en France pays laïc, républicain, démocratique etc etc.. Où à priori, il fait bon être juif. Dans son esprit ce n'est certainement pas là qu'il pouvait avoir rendez-vous avec la mort. Et ce n'est pas un islamiste tunisien qui l'a assassiné mais un islamiste français.

Douce France... Douce Tunisie... Aucun enfant juif n'a été tué d'une balle dans la tête devant l'école Benyamin Hattab. A Toulouse si. Par un Français du nom de Mohammed Merah. Aucun Tunisien n'a pris l'avion pour tuer des Juifs au musée juif de Bruxelles. C'est un Français, Mehdi Nemmouche, qui s'est chargé de la tâche.

Il y a bien sûr des islamistes en Tunisie. La police et l'armée les traquent, les tuent et, quand ils sont pris vivants, les traitent sans ménagement aucun (il s'agit d'un euphémisme). Il y a peu c'est un parti islamiste modéré (ce qui veut dire qu'il ne tue pas), Ennahdha, qui était au pouvoir. Ce parti a été battu aux dernières élections présidentielles.

Sur son compte twitter Ennahdha a présenté "ses sincères condoléances à la famille du jeune Tunisien lâchement assassiné". Les réactions à ce texte ont été unanimes et violentes. "Des terroristes modérés présentent leurs condoléances à la famille d'une victime de terroristes modérés". "Hypocrisie et mensonges". "Tout ce qui vous intéresse ce sont les vierges qui vous attendent au paradis". "J'espère que vous serez exterminés, esclaves de Mahomet". Ce n'est certainement pas moi qui écrirait des choses pareilles.

La Méditerranée peut être une mer cruelle quand on la traverse dans le mauvais sens. Il paraît que de plus en plus de Juifs quittent la France. Manuel Valls a lancé à leur adresse : "la France sans les Juifs n'est plus la France". Je doute qu'il soit entendu tant la peur – mauvaise conseillère – est grande chez les Juifs. Mais pourquoi aller en Israël ? La Tunisie c'est moins loin...

Ps : Le ministre tunisien du tourisme a affirmé qu'il y avait plus de salafistes en France qu'en Tunisie. Certes il fait son boulot pour faire venir les touristes. Mais peut-être n'a t-il pas complètement tort.

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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