"L'Affaire SK1" : honnête, sérieux, rigoureux, mais sans plus<!-- --> | Atlantico.fr
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Frédéric Tellier est réalisateur depuis une dizaine d'années.
Frédéric Tellier est réalisateur depuis une dizaine d'années.
©Reuters

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Le film de Frédéric Tellier sur l'horrible affaire Guy Georges est un bon film, mais ne donne pas assez de place à l'analyse de la personnalité du tueur et des insuffisances de la police.

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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Le realisateur

Frédéric Tellier est réalisateur depuis une dizaine d'années. Il s'est surtout consacré à la réalisation de séries pour la télévision. La plus connue,"Les hommes de l'ombre", couvre 13 épisodes étalés sur deux saisons. Elle a notamment reçu la Globe de cristal en 2013. C'est le viol d'une amie qui l'a incité à s'intéresser au sujet du film sur lequel il a travaillé de longues années avant de se lancer dans la réalisation de son projet.

Thème

Inspiré d'un fait divers des années 90 et du livre qu'en a tiré Patricia Tourancheau, "L'Affaire SK 1" (pour Serial Killer 1) nous fait revivre en parallèle l'histoire de Guy George, agresseur et meurtrier de nombreuses jeunes et jolies femmes, et celle de son procès en assises. Pas de suspense donc puisqu'on connait rapidement l'identité de l'assassin et qu'on soupçonne aisément l'issue de son procès. C'est essentiellement sur le travail de la police judiciaire que se concentre le scénario, plus particulièrement celui d'un jeune inspecteur, Franck Magne, persuadé qu'il existe des points communs entre différentes affaires de meurtres et qui finira par le démontrer avec succès. Mais aussi sur le rôle des deux avocats de la défense, tout d'abord soupçonneux sur la qualité de ce travail, puis déterminés, lorsqu'ils finissent par se rendre à l'évidence de la culpabilité du prévenu, à l'aider à "cracher sa pastille" pour lui permettre de retrouver l'estime de lui-même, à défaut de sa liberté.

Points forts

Une reconstitution rigoureuse et bien menée de cette affaire hors normes qui a défrayé la chronique dans les années 90. Des acteurs convaincants. Plus particulièrement: Raphael Personnaz, dans le rôle du jeune inspecteur déterminé mais en même temps dominé par l'ampleur du dossier ; Adama Diane, dans le rôle de Guy George, excellent notamment dans sa scène d'aveux aux assises ; et Olivier Gourmet, toujours égal à lui-même.

Points faibles

Fallait-il faire le choix de passer aussi rapidement sur la personnalité du prévenu dont on sait seulement qu'il a été abandonné très jeune par ses deux parents ? C'est peut-être un peu court. Dix ans d'enquête pour finalement se ranger aux intuitions de départ d'un jeune inspecteur, c'est bien long, voire discutable, et aurait mérité une approche plus musclée des insuffisances de la police, quand bien même sont évoquées les rivalités entre les "groupes" du 36 Quai des Orfèvres. On a finalement l'impression désagréable que c'est le témoignage raté d'une victime ayant réussi à échapper aux griffes de Guy George qui a le plus contribué à retarder l'identification et l'arrestation du criminel.

En deux mots

En fait ce n'est pas tant le choix de nous faire vivre cette affaire au travers du prisme des enquêteurs et des avocats qui paraît discutable. Car après tout, dans une affaire comme celle là, on n'est pas obligé de ne rechercher que les raisons de tels actes de barbarie. Mais c'est plus sur le manque de punch du réalisateur qui aurait sans doute dû s'appesantir un peu plus sur les insuffisances de la police, qui ont retardé si longtemps l'issue de l'affaire. Sans doute est-ce dû au fait que Frédéric Tellier a beaucoup sollicité les véritables acteurs, et notamment Franck Magne, tant pour la rédaction de son scénario que pour la réalisation proprement dite. Erreur de jeunesse que l'on pardonnera à quelqu'un qui n'avait jusque là travaillé que pour la télévision. Il reste une plongée très instructive et plutôt bien réussie dans le travail de l'ombre des enquêteurs et des avocats.

Recommandation

BONBon

L'Affaire SK 1. De Frédéric Tellier ; Sortie en salles le 7 janvier 2015. Avec Raphael Personnaz (Franck Magne), Nathalie Baye (Frédérique Pons), Olivier Gourmet (Bougon), Adama Niane (Guy George).

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