Downton Abbey, version réalité : la vraie histoire des héritières américaines qui ont sauvé l’aristocratie britannique de la ruine<!-- --> | Atlantico.fr
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Jennie Jerome, américaine et mère de Winston Churchill
Jennie Jerome, américaine et mère de Winston Churchill
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USA save the Queen

Au début du 20e siècle, de nombreuses riches héritières américaines ont épousé des aristocrates britanniques désargentés.

Le secret des grands hommes britanniques se trouverait-il de l'autre côté de l'Atlantique ? A l'instar de la série Downtown Abbey, qui raconte l'arrivée d'une américaine dans le milieu très fermé de la bourgeoisie anglaise du début du siècle, de nombreuses héritières américaines ont traversé l'Atlantique en quête de prestige. La série a d'ailleurs mis en exergue ce passé méconnu de la noblesse britannique, son "secret honteux," comme le résume l'actrice principale du feuilleton Elizabeth McGovern au Daily Best.

Pour comprendre ce débarquement américain, il faut retourner à la fin du 19ème siècle. La noblesse britannique est toujours bien installée et jouit d'un respect sans failles. "A cette époque, les plus riches donnaient du travail aux plus pauvres, et chacun savait qui contrôle quoi" raconte à Télérama le créateur de la série, Julian Fellowes, accessoirement baron de West Stafford. De l'ordre certes mais plus beaucoup d'argent dans les caisses. Les propriétés foncières n'apportent plus de revenus notamment à la petite et moyenne noblesse qui commence à  revendre ses terrains dès la fin du 19ème siècle.


Jennie Jerome, mère de Winston Churchill

C'est à cette époque que de nombreux aristocrates anglais vont tourner les yeux vers le nouveau monde. Aux Etats-Unis, l'économie s'est considérablement développée après la fin de la guerre de Sécession et les "nouveaux riches" fleurissent autant qu'ils sont mal vus par la vieille élite américaine. Fascinés par le prestige des anciens colonisateurs, de nombreux mariages vont être contractés entre héritières fortunées américaines et aristocrates britanniques désargentés. Un des précurseurs de ces alliances est Lord Randolph Churchill, député conservateur et héritier d'une longue lignée d'aristocrates britannique qui ont collectionné les titres de comtes et de marquis. En 1878, il épouse Jennie Jerome, née à  New York et fille d'un homme d'affaire "nouveau riche", de la ville. Considérée comme une famille "arriviste" et pire que tout, accusée d'avoir du sang iroquois, les Jerome s'intègrent mal dans le milieu mondain. Jennie aime les chevaux et c'est justement sur les champs de course qu'elle rencontre son futur mari, passionné de paris hippiques. Les deux dépenseront même près de 400 000 dollars en une seule saison. Trois jours après leur rencontre, ils décident de se marier. Elle deviendra Lady et lui profitera de sa fortune. De leur union, naitra l'un des plus grandes personnalités de l'histoire du Royaume-Uni : Winston Churchill.

Le cas n'est pas isolé. "Entre 1870 et 1914, des centaines d'héritières américaines inondent  les rivages anglais" raconte le site spécialisé Edwardian Promenade. En 1895, pas moins de neufs jeunes américaines épousent des nobles anglais. Parmi elles, Consuelo Vanderbilt, fille d'un milliardaire américain ayant fait fortune dans les chemins de fer. Femme mondaine, elle choisira comme époux Charles Spencer-Churchill, autre membre illustre de la famille Churchill.


Consuelo Vanderbilt et Charles Spencer-Churchill

Et quoi de plus prestigieux pour les américains que de laisser un peu de leur sang dans la plus illustre des familles anglaises. En 1880, Frances Ellen Work, née à New York, épouse James Roche, troisième baron Fermoy. Leur arrière-petite-fille n'est d'autre que Diana, princesses de Galles et la génération suivante (William) deviendra roi d'Angleterre.

Mais résumer ces mariages à un simple échange de bons procédés entre nouveaux riches et nouveaux pauvres seraient méconnaitre le caractère de nos héritières, bien décidées à fonder des familles épanouies. La plupart des couples vécurent d'ailleurs parfaitement heureux même si d'autres, comme Consuelo Vanderbilt n'ont pas hésité à demander le divorce à un époux volage, ce qui provoqua de nombreux remous dans les années 1930. Elle prendra elle aussi de nombreux amants tout comme Jennie Jerome, femme magnifique qui multiplia les amours furtifs dont le roi Edouard VII en personne.

Mais si les américains sont des fans de la série Downtown Abbey (Michelle Obama en tête), c'est aussi parce que le sang yankee qui coule dans les veines aristocratiques serait à l'origine de la réussite des enfants métissés et des liens forts qui unissent les deux pays. Mieux, la mère américaine de Churchill lui aurait transmis le sens du leadership, qui aurait permis la victoire alliée contre les Nazis. Déchus de tous leurs titres, les citoyens américains peuvent au moins s'enorgueillir d'avoir redoré le blason de l'aristocratie britannique.


Ellen Work, arrière-grand-mère de Diana

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