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Made in Califat islamique : et après le guide pour gérer ses esclaves sexuelles, celui pour faire de son enfant, un parfait petit djihadiste
©Reuters

Baby djihad

Un guide de propagande islamiste, qui apprend aux mères comment élever leurs enfants dans l'esprit du djihad, est apparu récemment sur Internet.

C'est le dernier sinistre fait d'arsme de l'Etat islamique. Un guide pour les jeunes mères djihadistes a fait surface sur le Web, avec des "conseils" pour élever son enfant dans "l'esprit du djihad". "Sister Role in Jihad" a en effet pour ambition d'inculquer aux mères les bonnes bases pour que leurs fils deviennent des combattants de l'islam. Des bases qui passent par l'exaltation de la violence et le meurtre d'innocents au nom de Dieu.

Pour le guide, le rôle "le plus important qu'une femme puisse avoir" est d'éduquer ss enfants dans l'esprit du djihad. Le guide s'intéresse à différents aspects de l'éducation et souligne l'importance des techniques permettant de développer l'esprit et le corps. Les auteurs préconisent de commencer l'endoctrinement très tôt. "Ne sous-estimez pas les conséquences de ce que les petits entendent et voient durant la première année de leur vie" écrivent-ils cyniquement.

Parmi les conseils les plus glauques, le guide préconise de raconter aux tout petits des histoires de djihad avant qu'ils ne se couchent. La télévision, quant à elle, incarnation de l'Occident pervers, doit être bannie car elle prône l'anarchie, la violence gratuite et l'impertinence. Le guide stipule cependant qu'il ne faut pas faire disparaître la notion de divertissement chez l'enfant, mais qu'il faut exclure la danse et la musique.

"Ce texte doit être pris au sérieux, car il pourrait exercer un attrait, notamment auprès de musulmanes anglophones", estime Haoues Seniguer, maître de conférences en sciences politiques à l'Institut d'Études Politiques de Lyon. "Ces dernières pourraient être ainsi convaincues du bien-fondé du djihad, de par les exemples historiques et les références coraniques et prophétiques mobilisées à dessein".

En revanche, pour Mathieu Guidère, "ce ''guide'' n'apporte rien de nouveau. Il est prioritairement destiné aux jeunes femmes occidentales mais n'a pas un grand impact aujourd'hui, car désormais l'essentiel des recrutements se fait via les réseaux sociaux (type Facebook) et non pas à travers des ''guides'' de ce type, qui portent plutôt la marque de fabrique d'Al-Qaida".

La pratique du sport est également abordée. Si la majorité des disciplines sont considérés comme" inutiles", les djihadistes voient d'un bon œil les arts martiaux, le ski et la natation pour améliorer la condition physique.

Une des activités hautement conseillées est…le jeu de fléchettes, pour que les enfants puissent améliorer leur visée. Le guide conseille aux mères de laisser les enfants s'entraîner au tir avec des jouets, tout en faisant clairement comprendre à leur progéniture "quelles sont les bonnes et les mauvaises cibles". Le camping est également recommandé, car il apprend aux jeunes à survivre à l'extérieur.

C'est l'Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (MEMRI) qui a repéré ce texte sur la toile. Récemment, cette organisation a sorti un rapport qui s'inquiétait des endoctrinements d'enfants commençant de plus en plus tôt. Selon le Memri, l'Etat islamique, al-Qaida, et tous ces groupes radicaux, dépensent beaucoup de temps et d'argent pour l'endoctrinement des jeunes combattants.

"Il faut que l'Occident comprenne que tous ces groupes veulent que le monde sache que le processus d'endoctrinement est en place", souligne Steven Stalinsky, directeur du Middle East Media Research Institute. "Quel que soit le futur en Syrie et en Irak, les organisations comme l'Etat islamique ont d'ores et déjà lavé le cerveau de ces enfants pour qu'ils haïssent l'Occident, et qu'ils ne pensent qu'au martyr et au djihad".

"Le phénomène du djihadisme, soit -le combat au nom de Dieu- sur des théâtres d'opérations différents, qu'ils soient majoritairement musulmans, à l'instar de l'Irak ou de la Syrie, ou non, à l'instar des pays européens, interroge énormément", souligne Haoues Seniguer. "Cependant, il faut relativiser ce sujet, car il ne concerne malgré tout qu'une infime minorité de musulmans européens. Il serait erroné et injuste de le grossir au risque de faire porter l'entière responsabilité du "djihadisme" sur les musulmans en général, alors qu'eux-mêmes en sont d'ailleurs les premières victimes".

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