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La France est toujours dirigée par son (mauvais) comptable
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Les 3 grands dossiers fondamentaux indispensables pour promouvoir le renouveau du pays continueront de dormir dans les placards en 2015, à savoir la mise à plat du régime des retraites, la refonte de l’éducation nationale et la modernisation du droit du travail pour introduire l’indispensable flexibilité.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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On voudrait pouvoir en ce début d’année formuler des vœux positifs pour l’avenir de la France en se fondant sur l’espoir d’un changement profond dans la gouvernance de ce pays. Mais force est de constater que le pouvoir s’en tient toujours aux mêmes chimères, fondées sur l’idée que la reprise économique finira par revenir, en résolvant tous les problèmes et permettant de reporter aux calendes grecques les réformes qui sont pourtant indispensables à la survie du ays.

Pour masquer le vide de la stratégie officielle, l’hyperbole dans les intentions représente une stratégie bien connue des communicants, selon la vieille maxime que tout ce qui est excessif est insignifiant. On fait miroiter les lendemains qui chantent pour dissimuler les insuffisances d’aujourd’hui. Et François Hollande a choisi le langer guerrier, qui est pourtant celui qui lui sied le moins, dans les vœux qu’il vient de présenter aux Français. Il se veut un président de combat pour l’année qui doit être celle de l’audace. Il affirme que la France avance déjà dans tous les domaines.

Il embraye ensuite sur ses thèmes favoris : le pacte de responsabilité, le plan Juncker pour l’Europe, la loi Macron, qui représente aux yeux des Français une sorte de sésame obscur, dont ils ne voient pas exactement ce qu’il va leur apporter d’autant que le projet de loi du ministre de l’économie pourrait bien être écharpé par une partie de la majorité parlementaire au cours du débat qui commencera à la fin de ce mois.

Pour l’instant, nos compatriotes demeurent largement sceptiques, quand ils comparent les intentions affichées aux réalités quotidiennes qui sont les leurs. La confiance est loin d’être au rendez-vous. 80% selon les derniers sondages considèrent que la hausse des impôts et l’absence de croissance vont caractériser l’année qui commence. On leur annonce que le danger actuel est celui de la déflation alors que le début janvier est marqué par une cascade de hausses de tarifs et de taxes de préférence dans le secteur public. L’annonce que plusieurs millions de contribuables du bas de l’échelle échapperont à l’impôt sur le revenu ne peut qu’accentuer le malaise au sein d’une classe moyenne déjà surimposée et profondément meurtrie par les inégalités dont elle est victime.

En fait, plus que jamais, le pouvoir recule sur les dossiers essentiels. Il menace d’intervenir par décrets pour remédier à l’absence de dialogue social, tout en sachant que ce n’est pas ainsi que l’on peut conduire un changement en profondeur. Les trois grands dossiers fondamentaux indispensables pour promouvoir le renouveau du pays continueront de dormir dans les placards, à savoir la mise à plat du régime des retraites, la refonte de l’éducation nationale et la modernisation du droit du travail pour introduire l’indispensable flexibilité.

En attendant, la France reste gouvernée par son comptable avec des révisions à la marge et la vieille habitude de vouloir traiter les problèmes sous un angle financier. La situation va devenir de plus en plus inconfortable, car Paris sera pris dès le printemps entre deux feux : le sondage grandeur nature à l’échelon national qui résultera des élections départementales et qui risque d’être cuisant pour le gouvernement et la convocation au « tribunal « européen qui va une fois de plus se pencher sur les dérives budgétaires et les manquements de la France aux engagement pris pour réduire sa dette. Une double épreuve redoutable pour le pouvoir. 

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