François Hollande ne lâche rien ....et voudrait que nous soyons un peu plus optimistes , y compris pour lui ...

Les communicants de l'Elysée avaient soigneusement préparés le terrain ; pour ses voeux aux Français, François Hollande serait "combatif". C'est qu'il en faut de la combativité pour tenter de secouer ce défaitisme à la française qui nous rend si moroses, et pour combattre le " dénigrement et le découragement" , le second étant souvent la conséquence du premier . La combativité manifestée par François Hollande , c'était certes pour lui une façon de montrer qu'il ne baisse pas les bras et ne lâche rien dans sa volonté de faire progresser le pays , mais aussi de marquer son impatience de voir les réformes qu'il a fait voter, produire leur effet . C'était , même si cela n'a pas été explicité, l'expression d'une forme d'incompréhension face à ce qu'il considère comme une injustice: la non reconnaissance de son action en faveur du plan d'investissement européen, et, dans le domaine diplomatique, son implication pour le règlement du conflit entre la Russie et l'Ukraine , pour lequel il s'investit beaucoup avec la Chancelière Merkel.

Mais ce n'est pas sur le plan là que l'intervention présidentielle était la plus attendue par les Français .Le chômage, dont la courbe ne s'est pas inversée, devient un problème lancinant, avec près de trois millions et demi de demandeurs d'emploi dans notre pays. François Hollande est au milieu du gué : le pacte de responsabilité, annoncé il y a un an exactement, ne devient opérationnel qu'en ce début d'année . Avec cette réforme, le Chef de l'Etat joue gros : une décrue du chômage grâce à la suppression des charges patronales pour tous les salariés payés au Smic, crédibiliserait ses choix ; une stagnation renforcerait ceux qui critiquent inlassablement les " cadeaux aux patrons". François Hollande y croit , et il voudrait que cette confiance soit partagée par les Français ,ce qui est beaucoup plus compliqué, car ils sont de nature sceptique et ont été échaudés par les promesses de l'inverse de la courbe (qui ne s'est pas inversée). L'autre" instrument" de la boite à outils présidentielle, pour doper la croissance , la loi Macron, n'est pas encore voté. Une fois validée par le Parlement, cette loi devrait devenir opérationnelle plus rapidement que le pacte de responsabilité , mais le combat parlementaire sera rude pour le jeune Ministre de l'Economie, révélation politique de l'année . La majorité devient de plus en plus rétive aux remises en question . Alors François Hollande compte sur la pression de l'opinion, favorable à la loi Macron - les sondages le montrent, pour faire progresser cette réforme essentielle à ses yeux , et aux yeux de nombreux acteurs économiques. Pour les chefs d'entreprises la loi Macron, censée " libérer les énergies", c'est l'opposé du compte pénibilité qui provoque leur colère . De quoi les rendre plus optimistes ?

L'an passé François Hollande avait évoqué les échéances électorales à venir dans son discours de voeux. Tant les municipales que les européennes ont été désastreuses pour la Gauche . En 2015 les Français retourneront aux urnes , pour élire leurs conseillers généraux , et les conseillers régionaux, mais François Hollande a éludé le sujet . Il s'est félicité de l'adoption de la nouvelle carte des régions . Les Français manifesteront-ils leur approbation ou leur désapprobation sur cette réforme censée ouvrir de grandes perspectives, lors de ces élections qui vont être marquées par l'arrivée d'élus du Front National dans les Assemblées locales . Au point de faire élire des présidents de région frontistes ? Tout dépendra du climat -économique .Quant au climat tout court, il sera présent dans tous les débats à ce moment là puisque la France accueille la Conférence de l'ONU sur le climat en décembre . Avec, François Hollande l'espère ,une "Déclaration pour les droits de l'Humanité pour préserver la planète". Un texte à portée universelle, mais avec beaucoup d'arrières pensées électorales , car François Hollande a besoin du soutien des Ecologistes pour briguer un nouveau mandat ... en 2017, une échéance qui stimule sa combativité .