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Les clichés du libéralisme, épisode #9 - Le libéralisme, c’est la propriété contre les pauvres
©Daniel Tourre - Edition Tulys

Série du weeekend

Chaque samedi, Daniel Tourre défait, avec humour, les clichés que l’on se fait sur le libéralisme. Dans ce neuvième épisode, vous pourrez découvrir que le libéralisme n'est en rien la propriété contre les pauvres et, plus généralement, la pauvreté.

Daniel Tourre

Daniel Tourre

Daniel Tourre est notamment l'auteur de Pulp Libéralisme, la tradition libérale pour les débutants (Tulys, 2012) et porte-parole du "Collectif Antigone". 

 

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Le droit de propriété a bien mauvaise presse. Il ne serait qu’un prétexte pour protéger les puissants d’une juste distribution des biens. Le droit de propriété serait le mur en barbelés qui empêche la saine justice socialiste contre les puissants en faveur des pauvres.

Le fait que ce message soit martelé à longueur d’antenne n’en fait pas une vérité. En réalité, le droit de propriété est surtout important pour les faibles. Les puissants n’ont jamais eu besoin de personne pour défendre leur propriété. Ils la défendent eux-mêmes avec beaucoup d’efficacité -et volent d’ailleurs aussi parfois celle des autres-. Après une nuit d’émeute, ce n’est jamais la voiture de luxe avec des vitres fumées que l’on retrouve calcinée sur le parking d’une cité. Dans les dictatures corrompues, la propriété des proches du pouvoir ne craint rien, celle du peuple est par contre à la merci d’une confiscation ou d’un détournement. Sous l’emprise d’une mafia, la propriété du parrain local est bien respectée, celle du petit commerçant ou de l’industriel beaucoup moins.

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D’un point de vue libéral, une propriété est légitime lorsqu’elle est le fruit du travail ou d’un échange librement consenti. Or entre le vol, la corruption étatique, la captation oligarchique ou les manipulations de la monnaie, le droit de propriété libéral est loin d’être respecté. Une partie des reproches faits au droit de propriété sont ainsi paradoxalement le fruit de violations du droit de propriété.

Droit de propriété et pauvreté

Dans de nombreux pays du tiers monde, une large partie des individus (en général les plus pauvres) n’ont aucun titre de propriété légal sur la terre qu’ils cultivent, sur leur habitation ou sur le petit commerce qu’ils ont lancé. Cette absence de titre de propriété légal a plusieurs conséquences néfastes.

D’abord, la spoliation. Ils sont à la merci de n’importe quel bureaucrate, n’importe quelle mafia qui peut les expulser par la force. Ensuite la difficulté dans les transactions. Ils ont de grosses difficultés à louer, vendre, épargner ou transmettre leur propriété. Enfin, sans titres de propriété légaux, il n’y a pas de garantie pour emprunter afin de se lancer dans un petit commerce ou une petite industrie. Le crédit devient inaccessible à ceux qui en ont le plus besoin : les pauvres qui disposent de leur capacité de travail mais pas de capitaux.

A l’opposé des titres légaux ne signifient pas qu’une propriété est légitime. Il se murmure que des milliardaires russes, des dictateurs africains, des propriétaires terriens d’Amérique du Sud n’ont pas bâti leur fortune immense sur leur seul talent, leur travail ou des échanges libres avec leurs concitoyens... et que des exemples similaires se trouvent aussi chez nous pour des messieurs bien sous tous rapports en costumes trois pièces.

Droit de propriété et redistribution

L’article 2 de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 stipule que le but de l’État est de protéger la liberté, la propriété et la sûreté. Rien de plus.

Sous l’influence des socialistes et des conservateurs politiques, l’État s’est peu à peu autoproclamé responsable de la répartition de la propriété dans la société. Pour cela, l’État s’équipe d’une lourde bureaucratie chargée de capter des ressources acquises légitimement par les individus, puis de les redistribuer.

Pour les libéraux, ces politiques publiques sont du vol pur et simple. Les individus n’ont pas le droit de voler, c’est-à-dire d’acquérir des biens en dehors de l’échange consenti, du don ou du travail. L’État ne peut pas disposer d’un droit –le droit de voler– dont ne disposent pas les individus.

De plus ces politiques publiques se substituent à des initiatives associatives privées -mutuelles, caisses de chômage, de santé- plus performantes que l’État, y compris pour les plus pauvres. Elles alimentent l’hypertrophie de l’État sans pour autant réduire la pauvreté. Les ressources sont rapidement captées par les groupes les plus influents au sein du pouvoir politique, pas par ceux qui en auraient le plus besoin.

La défense du droit de propriété n’est pas un truc de puissant, c’est un combat fondamental en faveur des plus faibles. Pour un monde plus juste, plus prospère, ensemble, défendons une vraie cause humanitaire, la seule qui peut vraiment faire changer le monde : le respect du Droit naturel de propriété. Pour tous. Partout. Maintenant.

« J’affirme que les misères et les iniquités dont l’humanité n’a cessé de souffrir ne viennent point de la propriété ; j’affirme qu’elles viennent d’infractions particulières ou générales, temporaires ou permanentes, légales ou illégales, commises au principe de la propriété.
J’affirme que si la propriété avait été, dès l’origine du monde, religieusement respectée, l’humanité aurait constamment joui du maximum de bien-être que comportait, à chaque époque, l’état d’avancement des arts et des sciences, comme aussi d’une entière Justice. »
Gustave de Molinari - (1819-1912)

Les soirées de la rue Saint Lazare

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