Sardou, les Noirs, le sport et le cyclone : quand les obsédés de l’anti-racisme révèlent un impensé raciste<!-- --> | Atlantico.fr
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Le chanteur a poussé un coup de gueule sur RTL.
Le chanteur a poussé un coup de gueule sur RTL.
©Wikimedia Commons

Sauvez Michel

Le chanteur a poussé un coup de gueule sur RTL, revenant sur les récentes déclarations polémiques de l'entraîneur bordelais Willy Sagnol, au sujet des footballeurs africains : "Mais putain, c'est vrai. Il n'y a rien de raciste là-dedans. Les blacks sont plus musclés, ils sont plus costauds, ils nous le mettent (sic)". Et d'ajouter : "Bolt, il n’est pas alsacien ? Je ne suis pas raciste quand je dis ça."

Denis  Tillinac

Denis Tillinac

Denis Tillinac est écrivain, éditeur  et journaliste.

Il a dirigé la maison d'édition La Table Ronde de 1992 à 2007. Il est membre de l'Institut Thomas-More. Il fait partie, aux côtés de Claude Michelet, Michel Peyramaure et tant d'autres, de ce qu'il est convenu d'appeler l'École de Brive. Il a publié en 2011 Dictionnaire amoureux du catholicisme.

 

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Atlantico : Réfuter des différences ethniques scientifiquement et biologiquement avérées au nom de l'anti-racisme est-il un non-sens ? L'anti-racisme va-t-il trop loin, au point de sombrer dans l'intolérance ?

Denis Tillinac : Sous prétexte d'anti-racisme, se trouve une idéologie très précise, qui est celle du cosmopolitisme. Les différences (ethniques, religieuses, culturelles, des peuples) seraient néfastes en soi. Un univers où l'autre disparaît au profit de l'indifférencié...

Derrière ce travers de l'anti-racisme, les évidences culturelles ne sauraient être effacées. Il n'y a d'ailleurs pas de chefs d'Etat africain qui ne prenne pas en considération la différence ethnique pour conduire son pays. Sans quoi, il irait irrémédiablement au chaos.

On a le droit d'exprimer des préférences pour les Alsaciens par rappport aux Bretons, pour les Scandinaves par rapport aux Latins, sans que ce soit considéré comme raciste. Donc l'anti-racisme est le paravent d'une idéologie. Cette idéologie est pernicieuse. Les militants du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France) militent en invoquant une couleur de peau et une origine géographique précise. Quand le président de la République fait l'apologie des immigrés, il le fait en direction de ceux venus d'ailleurs. S'il y a un ailleurs, cela signifie qu'il y a un ici. Sans quoi, nous ne parlerions pas de minorités visibles, franco-maghrébines, etc. On désigne, mais tout cela est caché par un discours indifférentialiste, une idéologie. Libre à eux de défendre cette idéologie.

Pour ma part, je considère que c'est la différence qui construit le désir, la conscience. C'est vrai pour l'altérité des sexes, des gens, des peuples. Je me sens latin, je me sens donc plus chez moi psychologiquement en Espagne ou en Italie qu'en Suède ou en Norvège. Les rapports ne sont pas les mêmes : à la culture, à la politique et à la femme. Le déni de préférence est un déni de réalité. On confond métissage, qui est une évidence civilisationnelle fructueuse. Mais le cosmopolitisme est une calamité idéologique, comme le communisme ou l'islamisme.

Chaque peuple a le droit à la culture de sa mémoire, au respect de ses traditions et à l'invocation de ses ancêtres culturels, religieux. Qui dit que nous avons une mémoire, dit qu'il y en a ailleurs des concurrentes, qui sont autres. Le déni de réalité débouche sur la schizophrénie. Le déni autour des questions que nous évoquées, des réalités, débouche sur cette schizophrénie mentale.

Les Mélanésiens semblent produire des rugbymen d'une puissance extrême et tous les recruteurs des clubs français en sont conscients puisqu'ils vont les recruter là-bas. Ils ne vont pas en Amérique du Sud, peut-être plus propice au football. C'est à la marge. Je me suis promené dans les rues de Hanoï et dans celles de Tokyo, et je trouve les Vietnamiennes plus belles que les Japonaises. Pareillement, j'ai le plus grand respect pour le génie artistique asiatique, mais j'y suis assez peu sensible. Je suis sensible au génie culturel européen, à l'intérieur duquel j'ai des choix et des préférences, y compris pour des peuples.

Se positionner de la sorte révèle-t-il aussi l'impensé raciste de certains défenseurs de l'anti-racisme ? 

Pour reprendre le cas particulier du militantisme du CRAN, c'est un positionnement racialiste en tout cas. Plus généralement, se positionner de la sorte est absurde. Qu'est-ce que cela signifie ? Qu'on se positionne pour certains au détriment des autres ? Les noirs contre les blancs, les jaunes contre les verts ?

L'enracinement géographique veut toutefois dire quelque chose, dans une culture, dans une géographie, dans une mémoire et dans une religion. 

Ils tombent finalement dans les travers des gens qu'ils dénoncent...

Bien sûr. C'est le pire ! Allez dire cela à un Africain, il se sentira humilié que de nier la différence. 

La dignité humaine réside-t-elle plutôt dans le traitement (juridique et autre) égal des hommes, plutôt que dans la négation de la différence ethnique, religieuse ou culturelle ?

C'est le respect de la différence, le respect de l'autre. L'autre implique la culture de l'autre. C'est du délire que de le nier. Pour ce que vous évoquez, l'égalité, c'est effectivement un principe juridique.

A l'intérieur d'un peuple, une loi qui est librement déterminée par ce peuple, les hommes sont légalement égaux. Cela va de soi dans le droit romain, à partir du moment où l'individu jouit de la citoyenneté. Mais cette dernière n'est pas accordée à tous. C'est un peuple qui à un moment donné à l'intérieur de ses institutions décide d'accorder la citoyenneté à intel ou non. Une fois la citoyenneté acquise, on est égal en droit aux autres citoyens.

Pour le reste, c'est du déni, une pathologie de la réalité.

En se basant sur ce terrain du bon principe, en oublie-t-on finalement de se battre pour les vraies inégalités ?

Je crois que l'anti-racisme est un écran de fumée qui maquille une idéologie malsaine. Il n'y a rien de plus triste que de nier la différence, tout doit se rejoindre, tout le monde doit pouvoir habiter partout de la même façon dans une sorte de grand melting pot géant. C'est d'autant plus absurde que les peuples ont besoin d'une assise. Un Français a besoin en allant en Espagne de voir que ce n'est pas tout à fait pareil... C'est d'ailleurs ce qui fait son désir de l'Espagne. Un homme n'est pas une femme.

Ce sont les mêmes qui délirent sur le déni de la réalité et le refus de la différence, ceux qui vont défendre le droit de telle ou telle population immigrée au nom d'une mémoire. Les Arméniens ont leur mémoire, au nom de leur mémoire, ils voudraient que la France définisse comme un crime la négation du génocide de 1915. Pour quelque chose qui n'implique d'ailleurs pas directement la France, qui ne la concerne pas. Et ils y sont arrivés. Cette mémoire-là, douloureuse pour eux, ne regarde en rien les Français qui ne sont pas Arméniens. Cela nous pousse dans un compassionnel universel absurde. Tout ne doit pas être mis sur le même plan. Un génocide n'est pas un massacre, un massacre n'est pas un génocide et les différences entre les peuples existent.

Au final, on discrimine la terre entière puisqu'on empêche chaque peuple, chaque culture d'être elle-même et d'en être fier. Et quand un peuple n'est plus fier de lui, il devient méchant. Culture et fierté de sa mémoire, de sa religion, du peuple auquel on se sent appartenir par toutes ses fibres, voilà ce qui doit être défendu.

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