Les Français n'ont jamais autant épargné pour leur retraite : petit guide pour choisir les meilleures options <!-- --> | Atlantico.fr
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Les Français n'ont jamais autant épargné pour leur retraite.
Les Français n'ont jamais autant épargné pour leur retraite.
©Reuters

Sur mesure

En 2023 et comparativement à 2013, l'épargne retraite des Français aura plus que doublé pour atteindre 1 500 milliards d'euros. Une perspective cohérente avec les craintes engendrées par l'annonce récente de l'état en quasi-faillite de certaines retraites complémentaires. L'assurance-vie, les produits spécifiques mutualisés ou non, les contrats Madelin sont autant de possibilités, mais qui ne conviennent pas de manière égale à toutes les situations.

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Atlantico : Les Français n’ont jamais autant épargné pour leur retraite. Selon l’Observatoire des retraites européennes Eres, l’épargne-retraite des Français s’élevait en 2013 à 700 milliards d’euros, et devrait attendre les 1 500 milliards d’ici à 2023. Quels sont les dispositifs dédiés en la matière ?

Philippe Crevel. Les Français ont accès à des produits dédiés spécifiquement à la retraite. Il peut s’agir de produits d’épargne retraite individuels comme le Plan d’Epargne Retraite Populaire (PERP), le Complément de retraite mutualiste (Corem), la Préfon ou des produits de nature professionnelle comme les contrats Madelin, réservés aux indépendants, ou les produits article 39 (régimes à prestations définies) et article 83 (régimes à cotisations définies. Le Plan d’Epargne Retraite Collectif (PERCO) s’inscrit dans la logique de l’épargne salariale. Ces produits, dont l’encours est de 160 milliards d’euros, couvrent une dizaine de millions d’actifs. De tels dispositifs assurent le versement d’un complément au moment de la retraite. Mais ils ne permettent pas de sortie anticipée, sauf dans des cas extrêmes comme l’invalidité ou la perte d’emploi.

Quels autres types de placements peuvent être intéressants pour prévoir un complément de revenus une fois à la retraite ?

Une grande partie de l’épargne logée dans l’assurance-vie, qui pèse 1500 milliards d’euros, est constituée en vue de la retraite. Dans un objectif de retraite, l’assurance-vie offre beaucoup d’avantages. Le premier, c’est son régime fiscal attractif. Au bout de 8 ans, on a un taux d’imposition de 7,5% pour les revenus, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux de 15,5%. Autre intérêt, la garantie en capital des fonds euros : l’épargnant qui met 100 euros est sûr de les récupérer. Cependant, compte tenu de l’évolution des taux, le rendement des fonds euros a tendance à diminuer. Pour 2014, il tournera autour de 2,2 à 2,4%. Dernier avantage de l’assurance-vie, l’argent n’est pas bloqué. Il est donc possible de l’utiliser avant l’heure de la retraite si besoin. L’assurance-vie est, par définition, un produit qui convient à tout le monde. C’est le produit des français moyens et des cadres supérieurs et dirigeants.

Acheter sa résidence principale permet également de réduire ses charges au moment de la retraite. L’immobilier locatif une autre solution, mais son rendement est plutôt faible à l’heure actuelle. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les actions sont enfin des placements longs qui conviennent plutôt bien à une stratégie retraite. Le rendement des actions est supérieur aux autres types de placement, sous réserve d’y incorporer les dividendes.

En fonction des configurations de chacun, quels sont les produits à adopter ?

Si l'on est indépendant ou salarié, dans le privé ou le public :

Les salariés ont accès au Plan d’Epargne Retraite Populaire (PERP) et les personnes ayant travaillé pour un organisme public peuvent accéder à la Préfon. Il faut également mentionner dans cette catégorie le Corem. Les travailleurs non salariés sont incités à souscrire des contrats Madelin qui disposent de leur propre régime fiscal et social.

En fonction de ses revenus :

Si l’on est fortement imposé à l’impôt sur le revenu, à des tranches entre 30 et 45%, le Plan d’Epargne Retraite Populaire (PERP) peut être intéressant puisqu’il s’agit d’une déduction fiscale qui permet donc de réduire son assiette fiscale. Les cotisations versées sur un Perp sont déductibles du revenu global dans la limite d’un plafond égal à 10% des revenus professionnels de l’année précédente, retenus dans la limite de 8 fois le plafond annuel de la sécurité sociale, soit 30 038 euros pour 2014, ou 10% du plafond annuel de la sécurité sociale, soit 3 754 euros pour 2014, si ce montant est plus élevé. Si on a en revanche besoin d’avoir de l’argent disponible pour acheter une maison, l’assurance-vie est là encore intéressante.

En fonction de l'âge

Un produit d’épargne-retraite brut suppose de s’y prendre assez tôt, vers 35 à 40 ans. Sauf à être très riche, contracter un produit d’épargne-retraite à 55 ans commence à être un peu tardif. Si l’on espère pouvoir bénéficier de 500 euros par mois à partir de 65 ans il faut en effet pouvoir dégager 200 000 euros.

A quoi faut-il être vigilant quand on choisit un produit d'épargne?

Les épargnants ne doivent pas être focalisés sur les avantages fiscaux. C’est notamment valable en matière d’immobilier. Il faut également regarder les frais et le cas échéant les négocier. Il faut également veiller au rendement. Un produit d’épargne-retraite accompagne le souscripteur logiquement pour plusieurs décennies. Il faut donc éviter de se faire piéger dans des contrats sans relief et sans saveur.

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