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La gauche la plus bête du monde ! C’est Fabrice Luchini qui le dit et il n’a pas tort…
La gauche la plus bête du monde ! C’est Fabrice Luchini qui le dit et il n’a pas tort…
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Naufrage

La bêtise est reine en France, reine de France. C’est sans doute l’époque qui veut ça. Mais pourquoi la célébrer ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Fabrice Luchini est un acteur pétri d’intelligence, de culture et de respect pour la beauté. Il suffit pour s’en convaincre de lire l’interview qu’il vient d’accorder au Figaro. Luchini cite pêle-mêle Stendhal, Valéry, La Fontaine, Rimbaud, Baudelaire, Péguy, auxquels il voue la tendresse reconnaissante du nourrisson pour le sein qui le nourrit. C’est assez pour qu’il soit condamné sans appel comme nostalgique, passéiste et réactionnaire.

Mais contrairement à l’acte d’accusation dressé par un tribunal, qui n’aime que les nains et pas les géants, il n’est pas une pleureuse vouée aux soupirs du « c’était mieux avant ». Il attaque avec férocité et allégresse. C’est un tueur. Et quand il tue, comment ne pas accomplir à la perfection de ses mises à mort ? Quelques phrases : « il faut reconnaître que la bêtise prend des proportions inouïes ». « Notre époque sans musicalité mêle une idéologie compassionnelle à une vraie brutalité individualo-technologique ». « Je n’arrive pas à être de gauche et je crains de ne pouvoir gravir l’Himalaya de générosité que ça exige ».

Le drame de la gauche, dit-il, c’est l’invocation de la culture pour tous. Nous sommes là au cœur du problème. La gauche n’est assurément pas responsable de l’avènement d’une société arc’boutée sur la « vraie brutalité individualo-technologique ». Mais elle est coupable d’élever des monuments à sa gloire, comme par exemple le « plug anal » de la Place Vendôme ! C’est elle qui, par idéologie compassionnelle, tente d’imposer l’idée que le rap c’est aussi bien – autrement, certes – que Mozart. Que les borborygmes d’un marabout africain valent les textes d’un René Char ou d’un Camus.

Dès lors, on comprend bien pourquoi c’est Fleur Pellerin, et personne d’autre, qui a été nommée ministre de la Culture. Elle ne lit pas (rien depuis deux ans en tout cas) et ne connaît pas un seul titre de Modiano ce qui – « culture pour tous » oblige – la rapproche du peuple. La culture pour elle, c’est de l’intermittence.

Ce qui la met en phase avec les intermittents de la culture chez qui, très souvent, la bêtise prend des « proportions inouïes ». Mais Fleur Pellerin n’a rien à craindre. Comme elle ne lit pas, elle n’aura jamais connaissance du texte de Luchini.

A propos d’elle me revient une belle histoire juive des temps du communisme. Un certain Blumstein, membre du Parti, va voir son ami Finkelstein, membre du Bureau Politique du PC. « Bonjour, quel bon vent t’amène ? ». « Je voudrais être ministre ». Finkelstein : « Bien sûr, mais tu sais, il n’y a plus de ministère disponible… ». Blumstein : «  Eh ben t’as qu’à en créer un pour moi ! ». Finkelstein : « ??? » « Ben par exemple, le ministère des Oranges ! ». « Mais tu sais bien qu’il n’y a pas d’oranges chez nous ? ». Blumstein : « Et alors ? On a bien un ministère de la Culture ? »

Et du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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