EXCLUSIF Les deux premières fédérations de la CGT votent la démission de Thierry Lepaon<!-- --> | Atlantico.fr
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Thierry Lepaon.
Thierry Lepaon.
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Les choses se compliquent encore pour le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, fragilisé par les révélations sur ses frasques financières. Selon nos informations, les deux plus grosses organisations du syndicat, la Fédération des Services publics et celle de la Santé, viennent de demander sa tête.

Le répit n’aura été que de courte durée pour Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT fragilisé par les révélations sur ses travaux et aux indemnités peu compatibles avec les critères moraux de celle qui reste, après les élections dans la Fonction publique, la première organisation syndicale de France.

Ce jeudi 11 décembre 2015, dans le secret des délibérations de Montreuil, les deux plus importantes fédérations de la CGT - celles des services publics et celle de la santé - ont, chacune de leur côté, écrit les vraies premières pages du scénario de sortie de Thierry Lepaon.

Forte de plus de 85 000 adhérents, la Fédération des Services publics dirigé par Baptiste Talbot, jeune et efficace syndicaliste, n’a pas fait dans la demi-mesure. Sa commission exécutive a ainsi voté à la quasi-unanimité des 26 présents (une seule non-participation au scrutin) pour "la démission de Thierry de son mandat de secrétaire général dans les plus brefs délais" (voir notre document à la fin de l'article).

Comme le rapporte le relevé de décisions qu’Altantico s’est procuré, cette fédération qui traditionnellement pèse très lourd dans les débats internes, estime que "la crise actuelle de la direction confédérale constitue un obstacle majeur pour mener ce débat indispensable et urgent sur notre stratégie revendicative des luttes". Par conséquent, poursuit le document : "compte tenu de ses responsabilités et de l’incapacité dans laquelle il se trouve d’assurer ses missions de secrétaire général, la Commission Exécutive Fédérale considère inéluctable le départ de Thierry Lepaon"

Voilà qui a au moins le mérite de la franchise. D’autant que la première "fédé" enfonce profondément le clou : si précise-t-elle encore, Lepaon ne partait pas "avant la réunion du Comité confédéral national (NDLR : l’instance décisionnelle de la CGT hors période de congrès), la Fédération des Services publics sera alors porteuse d’un mandat de révocation du secrétaire général". Dans de telles conditions, on voit mal comment ce dernier pourrait encore s’accrocher sérieusement à son poste en janvier prochain.

D’autant que la Fédération de la Santé, deuxième organisation de la CGT (70 000 membres), elle aussi, a décidé, par la voie de son comité national fédéral, de demander la démission des dix membres du bureau confédéral de la CGT, donc celle de Thierry Lepaon.

L’attaque est encore plus raide à l’encontre de Lepaon quand on sait que la patronne de la "fédé" santé, Nathalie Gamiochipi, est également la compagne de Philippe Martinez, le secrétaire général de la Fédération de la Métallurgie CGT présenté depuis peu comme le futur numéro 1 de la CGT.

Classé parmi les "durs" de la centrale ouvrière, membre du Parti communiste, Martinez serait au passage, selon un responsable CGT, "cornaqué par Nadine Prigent, ex-dirigeante de la Fédé Santé et ancienne favorite de Bernard Thibault qui aimerait bien prendre sa revanche en faisant le successeur de Lepaon".

Il faut savoir en effet que, violemment blackboulée par une grande majorité de l’appareil syndical avant le départ de Bernard Thibault en 2013, Nadine Prigent a vu son aura péricliter totalement au sein de la CGT. "Elle profite du réseau bien maillé des militants communiste pour tenter de reconquérir son influence perdue" décrypte encore le responsable syndical. Selon lui, c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre le souhait de la Fédération de la Santé de virer aussi l’ensemble du bureau confédéral. Une telle démission présenterait en effet l’avantage aux yeux du tandem Martinez-Prigent de fragiliser sensiblement des leaders incontournables comme Eric Aubin, Agnès Naton, Sophie Binet, Marie-Laurence Bertrand.

Toujours est-il que ces condamnations à mort de Thierry Lepaon prononcées par les plus importantes organisations du syndicat ont toutes les chances, désormais,  d’orienter les débats au sein de l’appareil cégétiste. Bien d’avantage en tout cas que le simple appel à la démission lancé il y a peu par le syndicat des journalistes CGT, peu représentatif dans la profession. Depuis ce jeudi 11 décembre 2014, le sort de Lepaon parait inexorablement fixé.

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