Et si Tintin revenait au Congo aujourd’hui, il verrait quoi ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le petit reporter belge est régulièrement taxé de racisme.
Le petit reporter belge est régulièrement taxé de racisme.
©Reuters

Sans casque colonial !

Le petit reporter belge est régulièrement taxé de racisme. Pour se laver de cette accusation, il a décidé de se rendre en République Démocratique du Congo (ex-Zaire, ex-Congo).

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'album "Tintin au Congo" est une chose qu'il convient de détester. C'est pourquoi, de façon récurrente et répétitive, il fait l'objet de procès sans cesse renouvelés. Aujourd'hui après le CRAN, et tant d'autres, c'est une association antiraciste qui veut apposer sur cet album l'autocollant suivant : "Produit toxique. Relents racistes. Peut nuire à la santé mentale".

Las de ces accusations, et soucieux de rétablir son honneur sali, Tintin, reporter de profession, a demandé à son journal, "le Petit XXème", de l'envoyer de nouveau au Congo qu'on appelle maintenant la République Démocratique du Congo. Pour les enfants qui auraient entre les mains son nouvel album précisons que le Congo a cessé d’être une colonie belge en 1960.

Les enfants ? Je suis allé trop vite : cet album n'est absolument pas pour eux. Car quel père, quelle mère, serait assez inconscient pour les autoriser à voir des images de massacres et de viols ? Donc pour vous, et rien que pour vous, voilà ce qu'il y aurait dans l’album "Tintin de retour au Congo".

Un des pays les plus peuplés d’Afrique et un des plus pauvres de la planète. Près de 50% d'analphabètes. Mais en revanche une extraordinaire richesse d’ethnies opposées et rivales et de mines diamantifères. Tintin irait voir ces mines de diamants. Il y apercevrait des hommes armés appartenant à telles ou telles milices tribales surveillant leur extraction dont ils tirent profit pour s'enrichir, s'armer et repartir à la guerre.

Il irait à Kinshasa pour rencontrer les représentantes locales de l'AWID (Association for Woman in Development). Elles lui donneraient quelques chiffres sur les viols commis là-bas par les différentes factions armées. En 2005 (dernières statistiques connues) on estimait à un million (1 000 000 !) le nombre de femmes violées depuis 1996. Et depuis... Elles lui donneraient quelques détails sur la manière de procéder des valeureux et virils combattants congolais. Une sauvagerie inouïe. Des femmes de tous âges mais aussi des filles, des fillettes, des enfants. Et certains viols sont perpétrés au couteau, au revolver et avec des tiges de bambous. Sans doute pour rompre la monotonie de la chose.... Tintin irait aussi dans les quelques hôpitaux en état de fonctionner. Il y verrait certaines de ces femmes, toutes contaminées par le sida.

Il enverrait un mail à son journal. Et il découvrirait que "Le Petit XXème" a cessé d'exister. Alors, en bon et consciencieux journaliste, il s'adresserait à d'autres médias. Et il découvrirait que ce reportage serait refusé partout.

PS: Tintin m'a demandé de préciser à quel point il avait été choqué par le discours de Sarkozy à Dakar. Vous savez, la célèbre phrase : "l'homme africain n'est pas encore entré dans l'Histoire"... Fort de ce qu'il a vu et entendu le petit reporter estime au contraire que l'homme africain – congolais en tout cas - est entré dans l'Histoire. A sa façon, très spécifique il est vrai....

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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