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Karachigate : les Soprano saison 7 ?
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Zone franche

L’affaire DSK a déjà inspiré un épisode de « New York Unité Spéciale ». Le Karachigate, lui, pourrait alimenter une saison entière des Soprano…

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je réserve ma position sur les tenants et aboutissants du Karachigate jusqu’à ce qu’une faction ou une autre ne livre les ultimes dossiers brûlants du juge van Ruymbeke au Monde. A moins que ce ne soit à Médiapart.

Ou même à Atlantico, après tout : avec les parties de poker de ce niveau, on ne sait plus qui poignarde qui

De fait, s’ils choisissaient Atlantico, ce serait vraiment sympa pour la courbe d’audience. L’affaire DSK a été un fameux boost de lancement, d’accord, mais l’effet s’est déjà pas mal estompé, le col de la présidentielle n’est pas encore vraiment en vue et les lecteurs n’ont pas l’air de se passionner pour la crise grecque.

Allez les gars. Une ou deux pages de greffier par fax ou porteur spécial : c’est juste pour manger et rester propre…

Bon, je dis que je réserve ma position sur le gros morceau de l’affaire (la campagne de Balladur en 1995 a-t-elle ou non été financée par des rétro-commissions occultes sur des ventes de sous-marins ? Chirac a-t-il fermé le robinet à bakchich lorsqu’il s’est aperçu de la magouille, mettant alors quelques poseurs de bombes en pétard ?) mais sur les à-côtés, je crois que je suis fixé.

Car enfin, avez-vous lu l’interview d’Hélène de Yougoslavie (Hélène d’ex-Yougoslavie ?), l’épouse de Thierry Gaubert, dans Le Monde de vendredi ? Incroyablement édifiant. Et si David Chase, le producteur des Soprano, s’est arrêté à la saison 6 faute d’idées, on ne saurait trop lui conseiller de se mettre à lire la presse française pour refaire le plein...

Des épouses blondes, chics et bronzées qui ne posent pas de questions

Donc, il semble qu’il y ait des gens qui, s’ils ne sont pas des « gangsters » à proprement parler et préfèrent l'Ouest parisien à la banlieue sud de New York, ont tous les numéros des puissants dans leur portable, participent à des soirées où se mélange le gratin du business, de la politique et de la jet-set et financent un train de vie ultra-confortable par d'étranges combinaisons professionnelles : fonctionnaire municipal et négociateur immobilier, chef de cabinet ministériel et intermédiaire financier international.

Ils se rendent régulièrement à Genève pour en rapporter des sacoches pleines de billets, mais rentrent par Londres pour éviter les tracasseries avec la douane (apparemment, il est plus facile de ramener de grosses quantités de liquide d’Angleterre que de Suisse ― je le note, on ne sait jamais, ça me sera peut-être utile un jour).

Comme dans les Soprano, leurs épouses blondes, chics et bronzées ne posent pas de questions, signent des documents qu'elles ne lisent pas et préfèrent se concentrer sur leurs vacances perpétuelles dans de vastes maisons avec piscine et de grands chalets au pied des pistes.

Et lorsque rien ne va plus, que le pot-aux-roses est en passe d’être découvert, que commence le temps des gardes à vues et des coups de téléphone secrets où il est question de « balances » qui ne sont pas des pèse-personnes, les menaces à la  Big Tony se mettent à pleuvoir :

« Qu'est-ce que tu as été raconter aux flics ? Si tu parles, tu ne verras plus les enfants. Si je coule, tu coules avec moi ! »

Avoir inspiré, avec le Sofitelgate, un épisode de « New York Unité Spéciale » était déjà une sacrée victoire pour un pays réputé incapable de produire des séries de qualité. Avec le Karachigate, nous voici avec de quoi alimenter une saison entière des Soprano. Et puis tiens, si les Américains n'en veulent pas, on en fera une saison de « Plus belle la vie » : avec l'accent marseillais, ça sera encore plus génial.

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