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Crise : avant de parler de croissance, 
restaurons la confiance
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EDITORIAL

Le FMI a revu à la baisse, cette semaine, ses prévisions de croissance pour l'Europe et les États-Unis. Rassurer les marchés reste la priorité.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Après la Grèce, c’est au tour de l’Italie d’être sur la sellette avec la dégradation de sa note par l’agence Standard and Poor’s. La vague du tsunami se rapproche et pourrait menacer la France à son tour.

L’opinion observe pour l’instant médusée ces phénomènes, comme s’ils ne la concernaient pas. Elle est saoulée de termes techniques qui relèvent pour elle d’une autre planète, mais qui commencent à l’inquiéter. Ce qui relève de la finance lui parait un monde à part, totalement décalé, alors qu’il est peut-être seulement en avance sur une situation économique qui n’a pas encore été très touchée. Les entreprises continuent de produire avec des carnets de commande qui restent remplis en général jusqu’à la fin de l’année.

Mais l’horizon risque de s’obscurcir rapidement. Le FMI commence à revoir à la baisse ses prévisions de croissance, mais surtout, des nuages apparaissent sur le crédit. L’argent circule moins vite sous l’effet d’un principe de précaution qui va à l’encontre du fonctionnement normal de l’économie. Les grosses entreprises se constituent des trésors de guerre en rassemblant des liquidités qu’elles placent auprès de la banque centrale par crainte des rumeurs qui circulent sur les banques. Certaines firmes étrangères notamment américaines allègent même leurs avoirs dans les établissements européens en raison de la suspicion qui pèse sur l’euro. Un risque d’asphyxie du crédit pointe à l’horizon, en rappelant dangereusement la crise de 2008. On aboutit à une situation paradoxale : des masses de liquidités existent dans le monde, générées par les banques centrales qui font marcher la planche à billets, mais ces capitaux ne savent pas où aller, parce qu’ils n’ont pas confiance dans les différents pays et ilsse réfugient en définitive auprès des banques centrales !

On sait pourtant que les besoins d’investissement sont immenses aussi bien pour faire face à la demande d’énergie, de développement des productions agricoles, des infrastructures ou à l’augmentation du niveau de vie dans les pays émergents. Mais depuis que l’on a remis en cause le dogme qui interdisait la faillite des États, plus personne ne veut se porter garant pour aider à résorber les dettes d’autrui. On feint de chercher des solutions, qui engendrent une véritable cacophonie, en montrant les désaccords, au point que même les décisions prises ne sont pas appliquées. Parce que ce qui prime désormais, c’est le repli sur soi. L’Allemagne refuse de donner son carnet de chèque à l’Europe. Et les pays les plus fragiles comme la Grèce n’ont pas envie de se réformer. Cette situation va peser très vite sur le niveau des échanges et étouffer ce qui reste de croissance. Faudra-t-il que l’on soit au bord du gouffre pour tenter une vraie réforme ? Personne n’a encore trouvé le sorcier qui ferait réapparaître cette notion si subtile qui s’appelle la confiance.

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