Démission politique suite à un tweet anodin : les clefs et les leçons d’un scandale britannique<!-- --> | Atlantico.fr
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La photo incriminée.
La photo incriminée.
©Emily Thornberry/Twitter/

Shocking

La démission d’Emily Thornberry suite à un tweet peut être difficile à comprendre pour qui ne suit pas la vie politique outre-Manche.

L’humour anglais est parfois difficile à comprendre pour les Français ; leurs scandales politiques aussi. Surtout lorsqu’on vit dans un pays où un membre du gouvernement exclu de son parti pour ne pas avoir payé d'impôts pendant plusieurs années refuse de démissionner de son poste de député.

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L’histoire d’Emily Thornberry a donc surpris, à l’étranger. Cette membre du « cabinet fantôme » (cabinet fantôme, c’est-à-dire les membres les plus importants d’un parti d’opposition) du Parti travailliste a démissionné, la semaine dernière, après avoir posté une image sur Twitter.

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On y voit une maison où flottent trois drapeaux anglais. Devant est garé un van blanc. Pour unique commentaire, la politicienne a écrit « Image de Rochester », une ville du sud-est de l’Angleterre.



Pour les commentateurs anglais, cette photo était un véritable faux-pas, particulièrement embarrassant pour elle et son parti.

Pourquoi ? Parce qu’elle a été vue comme une manifestation du snobisme de Thornberry – et par ricochet du Parti travailliste - envers la classe populaire britannique… qu’elle est censée représenter.

Même le Premier ministre, David Cameron, a réagi : « cela montre que le Parti travailliste d’Ed Miliband ricane avec mépris face aux gens qui travaillent dur, sont patriotiques et aiment leur pays. Je trouve ça consternant », a-t-il déclaré.

Pour expliquer le scandale provoqué par cette photo, il faut aussi prendre en compte son timing. Elle a été publiée le jour où le Parti conservateur perdait un siège lors d’une législative partielle face au parti eurosceptique Ukip. Un parti qui prospère notamment en dénonçant la cassure entre les élites et le peuple. Quelle plus belle preuve que ce message ? D’autant que Thornberry est la députée d’une zone particulièrement huppée de Londres.

Et pourtant, Emily Thornberry vient d’un milieu populaire et a grandi dans un logement social. Mais en prenant cette photo d’une maison représentative de la classe populaire – une classe que le Parti travailliste est accusé d’avoir abandonné – elle a rouvert le débat sur les classes sociales, toujours tendu au Royaume-Uni.

Elle n’a pas arrangé son cas en expliquant au Mail Online : « Je n’avais jamais vu cela avant. Il y avait trois énormes drapeaux sur la maison. J’ai trouvé cela remarquable. Je n’avais jamais vu une maison recouverte de drapeaux ».

Or, ce drapeau n’est pas n’importe lequel : il s’agit de la Croix de Saint George, le drapeau anglais (et non pas l’Union Flag, le drapeau du Royaume-Uni). Là où ça pose problème, c’est que le drapeau anglais est souvent associé à des idées d’extrême-droite. Mettre l’accent là-dessus le jour où un parti pro-immigration remportait une élection partielle était malvenu.

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