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Les mystères d'Alexandre le Grand : pourquoi voulait-il pas d'enfant pour lui succéder ?
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Bonnes feuilles

Entre mythe et réalité, cet ouvrage au parti pris osé raconte, avec souffle et subjectivité, les derniers mystères d'un homme qui mit le monde à ses pieds. Extrait de "Les Mystères d'Alexandre le Grand", de Michel de Grèce et Stéphane Allix, publié chez Flammarion (2/2).

Stéphane  Allix

Stéphane Allix

Stéphane Allix, journaliste, est le fondateur de l'INREES, l'Institut de recherche sur les expériences extraordinaires, et du magazine inexploré.

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Michel  De Grèce

Michel De Grèce

Michel de Grèce, descendant des Romanov et des Orléans, est l'auteur de nombreux livres à succès, comme "La Nuit du Sérail", "La femme sacrée" ou "Le Rajahde Bourbon".

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Dans l’Antiquité, l’homosexualité est considérée comme l’égale de l’hétérosexualité et personne n’en fait grand cas, bien qu’il existe un important code moral tout à fait différent du nôtre. On peut coucher avec des hommes ou avec des femmes, mais le désir ne suffit pas à justifier des relations sexuelles. Il faut l’accompagner d’une passion ou d’un amour, mais surtout d’une sympathie, d’un courant, d’un lien. Parallèlement, l’union sexuelle dans certains cercles religieux est soumise à des rites destinés à augmenter les pouvoirs psychiques.

Il existe toute une déclinaison de sentiments liés au désir, beaucoup plus sophistiquée, beaucoup plus étendue que de nos jours. Au milieu de ces nuances, l’acte sexuel a sa place tout naturellement dans son honorabilité. Deux hommes peuvent fort bien faire l’amour par simple amitié.

Il est évident qu’Alexandre préfère les garçons aux filles. Il a cependant une libido si forte que les femmes font aussi  son affaire.  À  aucun  moment il ne se sent le devoir ou l’obligation de procréer afin d’assurer sa succession. Engendrer des successeurs le laisse indifférent parce qu’il sait qu’il n’en aura pas, surtout pas un enfant de lui, non plus d’ailleurs celui d’un de ses généraux ou d’un de ses amis. Ses enfants, il les aura presque par accident, et il ne sera pas attaché à eux, il ne veut pas de famille. Il se marie plusieurs fois, il connaît des unions dictées par le désir, ou par la politique, mais la famille ne l’intéresse pas. Il est fait pour autre chose.

Alexandre est seul comme il le sera toute sa vie. Des sentiments, il en suscite, mais jamais il ne cherche l’écoute d’un compagnon, d’un ami, d’un amant ou d’une maîtresse. C’est là le cadet de ses soucis. Il est isolé parce qu’il se sait exceptionnel. Il ne peut pas avoir de confident parce que personne ne serait en mesure de le comprendre, tout simple- ment parce qu’il est différent. Dès  son  plus  jeune âge, petit à petit, progressivement, il  prend conscience de ce phénomène. Encore enfant, il commence par pressentir qu’il est autre, il se sent supérieur et, comme par ailleurs on ne cesse de lui répéter qu’il connaîtra un destin exceptionnel, lui  promettant le monde entier, c’est tout naturellement qu’il se convainc de sa supériorité. Plus il s’en rend compte, plus il repousse les autres, plus il s’isole.

Le seul dialogue qu’il accepte et où il se trouve récompensé, c’est le dialogue avec « l’invisible ». Tête-à-tête intime ? Échange avec son inconscient ? Il se sent en contact familier avec des « esprits », des forces. Connaître d’eux l’avenir lui est égal. Pas besoin qu’on lui prédise qu’il va gagner telle bataille, il sait qu’il va la gagner. Il est plus fort que tout le monde dans ce domaine. En revanche, il est obsédé de savoir si, à chaque pas de sa vie, il accomplit le destin qui lui est prédit. Dialoguer avec l’invisible, c’est pour lui vérifier s’il avance dans la bonne direction. Si l’évidence de ce destin l’habite, les détails de sa mise en œuvre lui en demeurent inconnus. Sans cesse, il se demande comment agir pour se conformer à  ce  qu’il pense  avoir  été  préétabli  pour  lui.

Quant à sa foi, foi dans les dieux de l’époque, elle est nulle. Il juge que la religion est une mascarade, mais il connaît sa puissance et son influence et l’utilise sans scrupule. Il manipule les prêtres, les temples, pour sa propre propagande, fait les sacrifices qu’il faut, et récite les salamalecs qu’on attend de lui devant les idoles. Curieusement, ce jeune homme profondément versé dans le mysticisme ne peut croire en ce qu’il ne voit pas, cela explique le caractère tout à fait tangible, concret et pragmatique des connaissances et des cultes qu’il pratique. On peut cependant qualifier Alexandre d’être mystique parce qu’il est complètement immergé et passionné par le « monde de l’invisible ».

Extrait de "Les Mystères d'Alexandre le Grand", de Michel de Grèce et Stéphane Allix, publié chez Flammarion, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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