Niall Ferguson : des réponses toniques à de vraies questions<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Niall Ferguson.
Niall Ferguson.
©

Atlanti-culture

Pourquoi l'Occident a-t-il dominé le monde, comment peut-il encore tenir son rang ? Le dernier essai de Niall Ferguson, "Civilisations", apporte des réponses aussi originales que passionnantes.

Jean-Pierre Tirouflet pour Culture-Tops

Jean-Pierre Tirouflet pour Culture-Tops

Jean-Pierre Tirouflet est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

L'auteur

Professeur d’histoire, spécialiste de l’histoire économique et monétaire, enseignant à Harvard et à Oxford, Niall Ferguson est un écossais, érudit, libéral et athée. “Thatcherite “, partisan de Mme Thatcher au cours de sa formation universitaire, il a soutenu plusieurs candidats républicains à la Maison Blanche. Il a produit un best seller, "L’Irrésistible ascension de l’argent", et de nombreux ouvrages d’histoire, histoire sur laquelle il jette souvent un regard iconoclaste.

Thème

Publié en France en 2014, "CIVILISATIONS" est la traduction d’un ouvrage sorti en 2011 aux Etats Unis. Il a suscité un certain émoi en France, car il s’interroge sur les raisons qui ont permis à quelques petits pays sous-développés de la pointe occidentale de l’Eurasie de dominer graduellement le monde à partir du XVème siècle. (On se souviendra du tollé en France lorsque M.Guéant, Ministre de l’Intérieur, avait déclaré à l’Assemblée Nationale que toutes les civilisations ne se valaient pas.) Ferguson retient six causes fondamentales qu’il appelle des “Applis“ fatales : la concurrence, la science, l’état de droit, la médecine, la consommation, l’éthique du travail. Copiées par le reste du monde, ces Applis ne constituent plus aujourd’hui un élément de différenciation suffisant pour enrayer le déclin relatif de l’Occident; celui-ci peut-il se réinventer pour maintenir sa place et son rang dans le monde ?

Points forts

- Une formidable érudition : les faits, les anecdotes, les références traversent les siècles et l’espace; ils sont d’une richesse et d’une diversité étonnantes.

- La pertinence de la question posée : même si elle peut paraître incongrue ou politiquement peu correcte ; que l’Occident ait dominé le monde est un fait et mérite une explication.

- L’originalité des réponses apportées, ces “Applis“ qui ont fondé la puissance européenne : que la concurrence entre de petits Etats sous développés ait fait mieux et plus qu’un grand empire homogène n’est pas trivial et ne laisse pas de susciter des questions sur le monde d’aujourd’hui.

- La relation causale, déjà mise en avant par des auteurs comme Acemoglu, entre croissance et démocratie/état de droit est également capitale, parce qu’elle empêche l’économie de prédation.

Points faibles

Les passages sur la colonisation et l’esclavage peuvent choquer les bonnes consciences. L’analyse de l’avenir de la Chine, qui clôt le livre, est quelconque et aurait mérité l’application rigoureuse de la clé de lecture offerte par les six “Applis“ recensées par Niall Ferguson.

En deux mots ...

Il est triste d’être contraint d’aller chercher auprès des Anglo-Saxons des méthodes d’analyse et des thèses qui seraient en France revêtue du sceau d’infamie; c’est rafraîchissant, facile à lire et passionnant de bout en bout.

Recommandation

ExcellentExcellent

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !