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Justice : l’honneur perdu du dialoguiste Hortefeux
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Zone franche

Hortefeux relaxé en appel, c’est presque lui faire injure. Si j’étais lui, j’irais moi-même en cassation pour exiger d’être condamné.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Hortefeux relaxé par la cour d’appel de Paris pour ses histoires d’Auvergnats trop nombreux, c’est presque un peu injuste pour l’ancien ministre de l’Intérieur. Le type se débrouille pour donner naissance à ce qui est sans doute LA vanne raciste de la décennie, le truc dont on se souviendra même lorsqu’il se sera éteint (Hortefeux qui s’éteint, c’est amusant ça, non ?) et voici qu’on l’en dédouane comme s’il s’agissait d’une banale blague de blondes.

Donnez-vous du mal, après ça.

Bon, la cour retient tout de même qu’il s’agissait de propos « méprisants et outrageants », apportant la preuve d’un « manque évident de culture »… C’est déjà pas mal, mais c’est à peine si elle insiste sur le comique désopilant des arguments successifs de la défense : « Je parlais des photographes, euh, des Auvergnats, et de toute manière, cette interprétation est totalement inexacte ».

Ah ah ah ! On en redemande !

Personnellement, si j’étais Hortefeux ― enfin, si j’étais un responsable de l’UMP mal à l’aise avec les gens qui ne mangent pas de cochoncomme tout le monde ―, non seulement je serais très en colère après ces magistrats qui ne comprennent rien à rien mais, en plus, je vérifierais s’il n’est pas possible de la copyrighter, ma vanne...

Parce que le nombre de T-shirts, de mugs, de serviettes de plage et de pin’s qu’il serait susceptible de faire vendre, ce « Quand il y en a un ça va » désormais légendaire, on a du mal à l’imaginer. Tiens, enfoncé, « Omar m’a tuer » et ses déclinaisons en cascades ; explosé Audiard et ses « cons qui osent tout » rabâchés jusqu’à plus soif…

Non : le combiné « Auvergnats » / « Quand y en un ça va… », c’est du pur génie. De la bombe. Tss, et ces juges qui entérinent l’idée qu’après tout, ces propos ayant été « prononcés en privé », ils ne méritent pas d'être reconnus comme « injure raciale » authentique, quel manque de respect pour le talent du bonhomme !  

Mais tout n’est pas perdu et le MRAP, qui sait reconnaître une réplique qui fait mouche, va tout de même la saisir, cette cour de cassation que sa modestie empêche Hortefeux de contacter. Une chance existe donc encore de le voir rester dans l'histoire au côté de son grand œuvre, quand le croque-mort l'emportera, qu'il le conduira à travers ciel, au père éternel...

J'en ai le corps et l'âme tout réchauffés.

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