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Guillaume Gibault - Le Slip Français: "Faire plus de la moitié de notre CA à l’export dans les 3 ans"
©Reuters

Arround the world

Le Slip Français a ouvert mardi sa première boutique à Paris. La poursuite d’un plan de développement bien ficelé par son créateur de patron, Guillaume Gibault. L’entrepreneur espère multiplier par cinq son chiffre d’affaire d’ici deux ans, travaille à une levée de fonds et compte ouvrir davantage de points de vente en France et à l’étranger.

Votre première boutique vient d’ouvrir ses portes dans le Marais, à Paris. Qu’est-ce que cela veut dire de votre stratégie ?

La boutique que nous avons ouverte mardi doit permettre aux clients de "voir" Le Slip Français et d’être au cœur de l’univers de la marque. Décliner ce que l’on a construit sur des points de ventes physiques aide à crédibiliser nos projets, notamment aux yeux des investisseurs. Nous avons donc fait le choix d’une boutique avec un petit côté retro, années 50-60 tout en ajoutant des pointes de modernisme, nos réseaux sociaux etc.

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D’autres boutiques verront le jour par la suite ?

A priori nous devrions ouvrir une autre boutique à Paris l’an prochain et développer des points de ventes éphémères à Lyon, Marseille, en boutiques multimarques et dans les aéroports. Cependant, nous ne sommes pas dans une stratégie où l’on va ouvrir des dizaines et des dizaines de boutique. Notre volonté c’est de rester fort sur le web mais on se rend bien compte que dans notre métier, on ne peut pas complètement se couper de ces canaux que sont les retails (boutiques) et le wholesale (points de vente multimarques). Si on veut continuer à grandir, on doit avoir un minimum de boutiques mais aussi de revendeurs, c’est d’ailleurs un gros levier que l’on essaie de développer : distribuer Le Slip Français dans des boutiques un peu pointues, cela apporte beaucoup de notoriété.

L’autre levier de développement c’est l’export, c’est un peu moins de 10% du CA en 2013. Quels sont vos ambitions ?

Cette année nous devrions être entre10% et 15%. Nos objectifs sont très clairs : faire plus de la moitié du CA à l’export dans 3 ans. Nous préparons pour cela une levée de fonds afin de mettre les moyens. Nos efforts se concentrent sur l’Asie. Nous allons tout d’abord pérenniser en boutique le pop-up de Hong-Kong. Nous avons aussi des pistes bien engagées au Japon, en Corée. Ce sont des marchés qui aiment les produits français et l’on se rend compte que les consommateurs sont un peu moins friands en produits de luxe français et s’intéressent à de petites marques plus atypiques, comme la notre. On veut développer également l’Europe, notamment l’Allemagne et l’Italie. En revanche, pour les Etats-Unis, on va attendre encore un peu.

Avec 900.000 euros de CA en 2013, quelles sont vos objectifs sur les années à venir et vos relais de croissance pour les atteindre ?

Sur 2014 nous atteindrons l’objectif de 1,5 millions d’euros, nous en sommes à ce jour à 1 million et Noël représente 40% de notre chiffre d’affaires. Pour 2015, on reste sur un objectif à 3,4 millions d’euros pour nous emmener à 6,5 millions fin 2016. Pour cela notre stratégie va être l’export d’une part mais surtout bien organiser nos trois canaux de ventes. Il y a les boutiques comme évoqué mais aussi les revendeurs : nous allons recruter 2 commerciaux pour compléter les 60 points de vente et atteindre les 200 d'ici 2016. Enfin, il y a le web où nous allons continuer à faire notre buzz et développer beaucoup de moyens pour faire de notre site e-commerce une plateforme performante.

Depuis la rentrée, le gouvernement montre davantage de signaux en faveur des entreprises, à commencer par le "j’aime l’entreprise" de Manuel Valls. Votre sentiment ?

En tant qu’entrepreneur, j’ai besoin d’un cap dans lequel je peux me lancer, savoir que le cadre juridique et fiscal ne va pas changer. Même si l’on a ce type de message sur le fond, on n’a pas encore de vision claire. C’est encore compliqué de savoir combien un salarié va me coûter, de savoir si le CICE va être reconduit, les barèmes de charges… Le boulot d’un entrepreneur c’est de faire avancer son business quoi qu’il arrive mais on a besoin d’une constance. Je n’ai pas l’impression d’avoir un cadre bien défini, même si le Premier ministre vient nous dire que son "gouvernement is pro business". D’ailleurs, dans l’idée, il ne devrait même pas avoir besoin de le faire savoir.

Des Slips, des charentaises, des chaussettes et maintenant des bonnets avec le Téléthon : quelle sera le prochain produit du Slip Français ?

Je crois que l’offre commence à être bien arrêtée. Sous-vêtement, maillots de bains et accessoires cela suffit. Nous n’irons pas faire de chemises ou de pantalons. Nous sommes face à une offre qui nous permet de bien grandir, alors restons là-dessus !

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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