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Un gouvernement social-libéral, vraiment ?
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Tribune

Il est important de combattre les atteintes liberticides nées de l’accroissement des inégalités et aussi de l’existence, dans un segment de la majorité socialiste, de rémanences idéologiques imprégnées d’un marxisme primaire anachronique incarnées par les Frondeurs. Une tribune de Pierre Haas, ancien président de Paribas International.

Pierre Haas

Pierre Haas

Pierre Haas, après avoir servi comme officier dans les Forces françaises libres du Général de Gaulle, a fait carrière de 1950 à 1965 comme directeur général de Continental Grain France, puis à partir de 1963 à la Banque Paribas comme directeur des affaires financières internationales, puis président de Paribas International.

Il a été membre de nombreux conseils d’administration parmi lesquels on citera : Schneider S.A., Newmont Gold à Denver, Power Corporation du Canada et Power Financial.

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En 1789, la France a secoué le monde occidental en faisant de la liberté le vecteur d’un mouvement révolutionnaire, d’une ampleur sans précédent dans l’Histoire, puisqu’il concernait l’un des deux seuls Etats européens centralisés, l’autre étant l’Angleterre.

Cette mutation brutale, sanglante, dans ses développements, a fait de notre pays le chef de file des masses populaires jusqu’aux frontières de la Russie et de l’Empire Ottoman, et, de ce fait, l’ennemi de tous les pouvoirs en place.

Les idéaux de la Révolution n’en n’ont pas moins irrigué des courants dont la prévalence s’est imposée à tout le continent, bien sûr sous des formes spécifiques à chaque pays.

Le sang n’a pas coulé autant qu’en France, mais partout les énergies des peuples, opprimés par des pouvoirs divins absolutistes, ont été libérées. Si l’on accepte cette présentation, ramassée, de l’origine de l’environnement dans lequel nous baignons, une observation s’impose.

La place prioritaire accordée, depuis 1789, à la liberté, source, en grande partie, du bien-être de masse existant, se trouve menacée, entre-autre par le dévoiement de l’égalité en un égalitarisme, impulsé par des minorités, le plus souvent sexuelles ou d’origines raciales différenciées.

Pour saisir l’ampleur du danger représenté par cette dérive il convient de rappeler qu’en moins d’un siècle et demi le mariage de la liberté, de la science et de l’innovation technologique, a permis à la civilisation industrielle de se manifester aux quatre coins de la planète.

Tout n’a pas été bon, mais le bilan global est positif. D’où l’importance de combattre les atteintes liberticides nées de l’accroissement, relativement récent, des inégalités et aussi de l’existence, dans un segment de la majorité socialiste, de rémanences idéologiques imprégnées d’un marxisme primaire anachronique.

Dans ce contexte, une puissance comme la France ne peut demeurer championne du chômage et du pourcentage de la dépense publique dans le PIB, ni accepter par son inertie réformatrice d’accentuer le blocage économique de l’Europe et ainsi refuser à la croissance une chance de retrouver son élan, à l’emploi de progresser et à notre couverture sociale, la première au monde, de survivre en l’état.

Que les Frondeurs de la majorité socialiste qualifient comme idéologiquement de droite un régime économique permettant à la Chine Communiste d’afficher 7% de croissance et ainsi de s’aligner, aux côtés de l’Amérique, comme les deux seuls soutiens d’une conjoncture économique, mondiale, incertaine, constitue une dérisoire persévérance dans le déni de réalité.

Au sein d’un écosystème économique mondialisé où les flux de capitaux sont libres et ceux de marchandises et de services le sont relativement, le pouvoir politique en France, quelle que soit sa couleur, doit faire en sorte que les charges sociales, fiscales, réglementaires imposées aux entreprises libèrent leurs énergies compétitives à l’échelle globale.

Quant aux idéologues au pouvoir, s’ils jugent utile pour leur électorat une caractérisation idéologique de ce modèle économique, il leur suffira de le baptiser de social-réalisme.

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