Hervé Mariton : "Pour la présidence de l'UMP, je suis le candidat le plus clair sur les convictions"<!-- --> | Atlantico.fr
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Hervé Mariton est candidat à la présidence de l'UMP.
Hervé Mariton est candidat à la présidence de l'UMP.
©Charles Platiau / Reuters

Convictions

Candidat à la présidence de l'UMP, Hervé Mariton estime que la prochaine personne élue à ce poste ne devra pas briguer la candidature à la présidentielle de 2017. Il nous livre ses propositions sur le mariage pour tous, l'immigration et la réduction des déficits publics.

Hervé Mariton

Hervé Mariton

Hervé Mariton est ancien ministre, député-maire de Crest, délégué  général de L’UMP chargé du projet, et président de Droit au Cœur.

 

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Atlantico : Alors que la Manif pour tous manifeste ce dimanche à Paris et à Bordeaux, 45 % des sympathisants UMP et même 51 % des sympathisants UDI se disent proches des valeurs et des idées défendues par ce collectif, selon un sondage exclusif Ifop pour Atlantico publié ce samedi. 26 % des sympathisants UMP se disent même indifférents. Peut-on considérer que la Manif pour tous intéresse toujours l’électorat de droite ?

Hervé Mariton : Sur ces sujets, il y a toute une gradation et une cohérence qui n’est pas toujours comprise. Quand on interroge les Français ou les militants de l’UMP, ils se disent majoritairement favorables au mariage des couples de même sexe mais ils sont aussi majoritairement défavorables à l’adoption des couples de même sexe. On peut se demander quels éléments ils prennent en compte quand on les interroge sur la loi Taubira. Il y a des sujets sur lesquels l’opinion ne se prononce pas de la même manière, sur la PMA, la GPA, la filiation… le mariage entraîne pourtant la filiation. Il se peut aussi que pour certaines personnes la question du Mariage pour tous ne soit pas si importante, cela dépend de sa culture personnelle, mais quand on discute avec les gens, on se rend compte que, pour le plus grand nombre, les questions de valeurs sont importantes.

Je suis pour ma part très engagé sur les questions de famille et je suis favorable à l’abrogation de la loi Taubira. En même temps, la politique familiale telle que je la conçois se définit en tant que projet politique et non pas exclusivement par rapport à une association, aussi sympathique soit-elle. Ma candidature à la présidence de l’UMP a aussi pour but de bien mobiliser les membres de l’UMP sur ces sujets de société dont l’explication n’est pas toujours évidente. Certains veulent les isoler des questions économiques et hiérarchiser les débats. Les deux sont importants. Je me bats pour le niveau de vie de nos concitoyens et aussi pour notre mode de vie.

Manuel Valls a annoncé vendredi dans un entretien à La Croix qu’il s’opposait à la GPA. Le revirement du Premier ministre vous parait-il de mesure à apaiser la situation ?

Cette évolution du discours du Premier ministre va dans un meilleur sens mais la position de Manuel Valls laisse planer un grand nombre d’ambiguïtés. D’abord, la circulaire de Christiane Taubira sur la GPA est toujours présente. Le gouvernement n’a par ailleurs pas fait de recours contre la décision de la Cour européenne des Droits de l’homme qui permet de régulariser la GPA pratiquée à l’étranger. Enfin, il y a aussi la position du ministère de la Justice pour la régularisation des PMA faites à l’étranger. Il y a donc les discours et les actes. On voit clairement un double langage. Le Premier ministre perçoit les inquiétudes mais il ne répond que très imparfaitement et très incomplètement à d’autres sur le reste de la politique familiale. Elles sont pourtant intenses et justes. Plus généralement, on a une accumulation de mesures négatives prises parfois sur les domaines budgétaires ( baisse du quotient familial ), parfois sur les prestations sociales ( raccourcissement du congé parental) ou juridiques dont  le gouvernement se sent mollement obligé de corriger le tir.

Vous êtes candidat à la présidence de l’UMP mais vous vous êtes engagé à ne pas être candidat lors de la primaire pour élire le candidat de droite en vue de 2017. Le prochain président de l’UMP ne devrait-il pourtant pas conduire le parti à la présidentielle ?

Que le président de l’UMP ne soit pas candidat aux présidentielles est une condition nécessaire du rétablissement de l’UMP, mais aussi de l’impartialité et de la crédibilité d’une primaire ouverte. Il faut retrouver une fonction présidentielle qui incarne la Nation et non un parti.

Les Français doivent-ils trancher certaines propositions par référendum comme le suggère Nicolas Sarkozy dans le Figaro Magazine, notamment sur le traité de Schengen ?

Je ne suis pas opposé aux référendums et d’ailleurs je l’ai proposé sur la question de la famille l’an dernier afin de sortir par le haut des débats politiques sur le sujet. En revanche, je ne suis pas sûr que Schengen soit le meilleur exemple pour faire un référendum. Outre la famille, un référendum sur le projet territorial pourrait aussi être une bonne chose.

Je ne suis pas favorable à un référendum sur la réduction du nombre de parlementaires : c’est une question mineure et Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire ont tort de proposer cette mesure.  Il vaut mieux parler des vrais sujets qui permettent de trouver des solutions afin de résoudre les problèmes économiques et de redresser la France, notre économie, nos valeurs, notre moral.

Quelle politique devrait être menée en matière d’immigration ?

On a besoin d’une politique de l’immigration assumée, ce qui passe par la réforme du droit d’asile, la mise en œuvre d’une politique de quotas avec des choix liés à des critères géographiques et socio-professionnels. Il faut limiter le regroupement familial sur les bases sociales. Les nouveaux entrants familiaux ne doivent pas engendrer de nouveaux droits sociaux. Je suis favorable au droit du sang comme principe directeur de la nationalité.

Alors que se profile l’examen du budget 2015 et du PLFSS à l’Assemblée, quels moyens l’Etat devrait-il adopter pour stopper la progression des déficits publics ?

Cela passe par une véritable réduction des dépenses, par des économies beaucoup plus forte qu’aujourd’hui ce qui suppose un certain nombre de réformes structurelles mais aussi une redéfinition du rôle de l’Etat et de son périmètre. Je propose une vraie réforme des retraites qui ne soit ni le tiers de mesure proposé par le gouvernement ni les deux tiers de mesure proposés par Nicolas Sarkozy dans le Figaro magazine.

Pour ma part je souhaite une autre réforme avec un âge légal de départ à la retraite repoussé à 65 ans, 44 années de cotisation, un passage progressif aux retraites par point et la fin des régimes spéciaux. Les propositions de Nicolas Sarkozy me paraissent globalement très tièdes. On voit par exemple que sur la question de la fonction publique il exagère le problème et minore les solutions. Il nous dit ‘on ne va pas recruter des fonctionnaires à vie’ or il y a beaucoup de contractuels dans la fonction publique. Il propose des contrats de 5 ans. Mais le bon projet  est que certaines missions ne soient plus confiées à l’Etat, c’est à dire ni à des fonctionnaires ni à des contractuels. Il faut que l’on fasse des économies budgétaires de 130 milliards en l’espace d’un quinquennat ce qui suppose de redéfinir les politiques publiques. Seuls deux domaines sont à sanctuariser (non sans évaluation et amélioration des politiques menées) : la défense, mission première de l’Etat ; le handicap,  mission première de solidarité de la Nation.

Alors qu’on sondage Ifop pour Europe 1 et le Figaro dévoilé le 22 septembre crédite Nicolas Sarkozy de 76 % d’intentions de votes chez les sympathisants UMP pour la présidence du parti, contre 16 % pour Bruno Le Maire et 2 % pour vous, comment comptez-vous faire entendre votre voix lors des deux prochains mois de campagne malgré des moyens plus limités que vos adversaires ?

Ce qui m’importe dans ce scrutin, c’est le vote des militants qui, eux, ne sont pas sondés. J’entends développer auprès des militants les caractéristiques de ma candidature de convictions, dire pourquoi je suis le candidat le plus clair sur les convictions et le plus sincère comme garant de la paix au sein de notre famille politique. Je pense que ma candidature est la plus dense et la plus solide.

Je suis le candidat des convictions.

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