C'est la crise pour tout le monde... les braqueurs se tournent maintenant vers les supermarchés<!-- --> | Atlantico.fr
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Le nombre de braquages de supermarchés a augmenté de 36,8% l'année dernière.
Le nombre de braquages de supermarchés a augmenté de 36,8% l'année dernière.
©Reuters

Système D.

Les coffres forts des banques percés, c'est du passé. De nos jours, les voleurs préfèrent les supermarchés. Leur nombre de braquages a augmenté de 36,8% l'année dernière, selon les chiffres de la Direction centrale de la police judiciaire.

Christophe Soullez

Christophe Soullez

Christophe Soullez est criminologue et dirige le département de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) à l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ). Il est l'auteur de "Histoires criminelles de la France" chez Odile Jacob, 2012
et de "La criminologie pour les nuls" chez First éditions, 2012. 

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Atlantico : 264 supermarchés ont été braqués l'an dernier, selon un bilan de la Direction centrale de la police judiciaire. Pourquoi un tel engouement pour ce type de casse ?

Christophe Soullez : Aujourd’hui, les commerces sont beaucoup moins bien sécurisés que les banques. Ils sont plus accessibles et deviennent donc de nouvelles cibles pour les braqueurs qui peuvent être soit des professionnels, soit de « petits » délinquants qui se disent qu’ils ne prennent pas beaucoup de risques en commettant ce type de vols.

Pourquoi les braqueurs se détournent-ils peu à peu des banques et autres casses traditionnels ?

Les banques sont ultra sécurisées et les systèmes de protection de plus en plus sophistiqués. C’est d’ailleurs pour cela qu’en 2013 on a atteint le plus petit nombre de vols à main armée dans des établissements bancaires depuis 1996. Par ailleurs, il y a de moins en moins de liquidités qui circulent dans les banques. Ce qui n’est pas le cas des supermarchés et des commerces.

Quels avantages trouvent-t-ils à braquer de la marchandise, on pourrait penser que la monnaie serait plus attrayante ?

Lorsque des vols à main armée sont commis dans des supermarchés, ce n’est pas nécessairement que la marchandise qui est recherchée. Les espèces aussi.  Les braqueurs préfèrent prendre moins de risques et ce, même si les butins sont plus faibles. De plus certaines marchandises se revendent très bien et alimentent l’économie souterraine. La revente de certains biens peut être très bénéfique.

Quelles nouvelles stratégies se mettent en place pour contrer ce type de comportement ?

Les pouvoirs publics, et notamment les services de police, sensibilisent les professionnels du commerce et notamment les grandes surfaces. Ils leur donnent des conseils et mettent aussi en place des systèmes d’alerte à l’instar ce qui a été mis en oeuvre dans le secteur de la bijouterie. Les commerces développent également leur système de protection à travers les alarmes, la réduction de la circulation des liquidités, les coffres qui ne peuvent s’ouvrir que dans certaines situations, etc. Ainsi, par exemple, vous constaterez que certains commerces se dotent de nouvelles caisses qui ne s’ouvrent plus et qui vous rendent automatiquement la monnaie. Ce sont des caisses sécurisées et le vendeur ne peut plus y avoir accès et donc le braqueur non plus.

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