13 ans à la tête du FMI : de la nécessité de réformer le système monétaire international<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
13 ans à la tête du FMI : de la nécessité de réformer le système monétaire international
©REUTERS/Yuri Gripas

Bonnes feuilles

Comme directeur général du Fonds monétaire international – de janvier 1987 à février 2000 –, Michel Camdessus passe treize tumultueuses années parmi les puissants de ce monde, quand l’Histoire bascule. Extrait de "La scène de ce drame est le monde", de Michel Camdessus, publié aux éditions Les Arènes (2/2).

Michel Camdessus

Michel Camdessus

Né en 1933 à Bayonne, ancien élève de l’École nationale d’administration, Michel Camdessus fut directeur du Trésor, puis gouverneur de la Banque de France. Au cours des années récentes, il a présidé divers groupes de travail français et internationaux, ainsi que les Semaines sociales de France de 2001à 2007

 

Voir la bio »

Sur ce point essentiel, aucun débat sérieux ne s’engage : les mauvais souvenirs de notre tentative d’ouvrir une telle discussion à Madrid en 1994, ceux aussi des débats sur le compte de substitution au début de 1980, restent probablement trop vivaces. Nous invitons pourtant le G8 à y rester attentif. Face à des marchés financiers mondialisés dont nous connaissons un peu mieux désormais l’impact potentiel sur l’économie réelle – une croissance plus rapide mais aussi des crises systémiques et la marginalisation des plus pauvres –, les grands pays industriels ne devraient plus se dérober à une réflexion sur ce qu’implique la responsabilité globale du système. Celle-ci suggère au moins trois priorités immédiates sur lesquelles nous avions appelé particulièrement l'attention des plus hauts responsables du G7 à la veille du sommet de Birningham, au printemps 1998 :

a ) reconnaître explicitement l'impact de leurs propres voix de politique économique intérieure sur l'environnement international,

b ) promouvoir la reconnaissance internationale de l'impératif de bonne gestion au côtés des objectifs traditionnels d'équilibre macroéconomique,

c ) introduire, lorsque les méthodes de persuasion ne suffisent pas, les régulations nécessaires, ce qui soulève la question que je viens d'évoquer de la légitimité de l'instance décisionnelle suprême du système.

D'autres questions d'importance majeure pour son avenir ne sont, hélas, pas encore mûres pour qu'un débat s'instaure à leur propos : il s'agit du contrôle de la liquidité globale du système, de la nécessité d'un actif central de réserves susceptible de faciliter sa régulation et de la diversification éventuelle des réserves accumulées par les pays exédentaires. Le Droit de tirage spécial (DTS) est disponible pour cela ; encore faudrait-il accepter d'en débattre. Plus que jamais, il est de la responsabilité des institutions mondiales de susciter ces réflexions et ces débats.

Extrait de "La scène de ce drame est le monde", de Michel Camdessus, publié aux éditions Les Arènes, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !