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Présidentielle : Lutte Ouvrière, nouvelle bande du Fouquet’s ?
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Zone franche

Nathalie Arthaud a présenté l’agenda du Grand Soir à deux pas du Fouquet’s. En gros, il faut d'abord renverser le capitalisme, puis abolir la propriété privée. L’intendance suivra.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Si le PS est équipé d’un programme présidentiel qu’aucun des candidats à la primaire ne reconnaît pour sien et l’UMP d’aucun programme du tout, Lutte Ouvrière refuse de faire dans le flou.

C’est que, pour ce micro-parti trotskiste trop souvent éclipsé par le talent marketing des frères ennemis du l’ex-LCR, le projet révolutionnaire élaboré dès l’élection de 1974 reste suffisamment pertinent pour ne pas avoir besoin d’être dépoussiéré.

Tiens, même le logo avec kit faucille-marteau est resté le même ― combinaison intemporelle des outils du paysan brimé et de l’ouvrier exploité. Ça ne parle peut-être pas beaucoup à l’employé du centre d’appels dont l’instrument d’oppression est plutôt un téléphone connecté à un PC, mais on sait qu’ils ont toujours eu un problème avec le PC, les trotskistes…

Là où ça change un peu, pour autant, c’est côté sens de l’humour. Jamais Arlette Laguiller, qui ne rigolait pas souvent, n’aurait accepté de présenter la recette du Grand Soir dans un salon clinquant de l’avenue George V, à deux pas de ce Fouquet’s de triste mémoire, pour assurer le buzz. Mais son héritière Nathalie Arthaud, à l’instar de la Florence du même patronyme, sait naviguer dans l’air du temps et pourrait bien reprendre l’avantage médiatique sur le NPA maintenant que le novice Poutou a remplacé le rusé Besancenot.

Et ça marche, d’ailleurs, toute la presse, Atlantico compris, insistant sur le choix du lieu. On subodore d’ailleurs que sans ce petit détail rigolo, elle n’aurait pas insisté du tout, cette presse aux ordres du grand capital et de ses alliés objectifs de la bourgeoisie et du réformisme social-traitre ― mais la société du spectacle étant ce qu’elle est…

En attendant la révolution

Bon, d’un autre côté, la société du spectacle aurait sans doute du mal à s’accommoder des solutions à la crise que préconise, tout sourire, la porte-parole de LO : expropriation des banquiers et fusion de tous les établissements en une enseigne publique unique, interdiction pure et simple des licenciements, baisse du temps de travail permettant de partager l’emploi entre tous sans diminution des rémunérations, encadrement des prix et des salaires...

Enfin, ça c’est pour le hors d’œuvre, puisque viennent ensuite le renversement du capitalisme et la fin de la propriété privée des moyens de productions, préalables indispensables à la satisfaction des besoins humains.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : le glamour du huitième arrondissement et le copinage rigolard avec la presse sont une chose, le réalisme en est une autre. « On ne change pas la société par les élections mais par la révolution, précise avec honnêteté Nathalie Arthaud au bénéfice de ceux qui la prendraient pour une vulgaire mélenchoniste prête à tous les accommodements. Les élections, c’est juste pour populariser nos idées en attendant la nécessaire explosion sociale ». Attendons donc.

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