Comment l’école est contrainte de s’adapter (tant bien que mal) à l’explosion des cas d’allergies<!-- --> | Atlantico.fr
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Un enfant sur trois souffre d'une allergie.
Un enfant sur trois souffre d'une allergie.
©Reuters

Mouchoirs de poche

Un enfant sur trois souffre d'une allergie selon un récent sondage Ifop pour la fondation Stallergènes, ce qui aurait un impact négatif sur leur vie scolaire.

Florence Trébuchon

Florence Trébuchon

Le Dr Florence Trébuchon est médecin allergologue. Elle a fondé l'École de l'asthme au service des maladies respiratoires de l'hôpital Arnaud-de-Villeneuve, à Montpellier. Elle est l'auteur de Vaincre l'asthme et les allergies aux éditions Albin Michel (2011).

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Atlantico : D'après un récent sondage Ifop pour la fondation Stallergènes, un enfant sur trois souffre d'une allergie, dont 28 %, d'une allergie respiratoire. Pour 69 % des parents, elles auraient un impact sur la vie scolaire de leurs enfants. Quels sont les facteurs qui pèsent sur la scolarité de ces derniers et avec quelles conséquences ?

Florence Trébuchon : Les allergènes responsables des allergies respiratoires sont les acariens, les poils d’animaux et les pollens. L’enfant allergique présente un rhume prolongé ou récidivant, parfois associé à une conjonctivite et dans un tiers des cas associé à de l’asthme.

La rhinite allergique se traduit par un mouchage fréquent, des éternuements, des démangeaisons et un nez bouché. L’obstruction nasale chronique est à l’origine d’un sommeil de mauvaise qualité, non récupérateur. Il en résulte une fatigue qui impacte l’attention scolaire et le comportement. L’enseignant face à ces enfants fatigués et cernés dès le matin sont tentés de convoquer les parents pour leur rappeler l’importance d’un coucher précoce ! Rappel inutile car ces enfants se couchent tôt et dorment longtemps. C’est un signe révélateur : une fatigue importante malgré un sommeil prolongé. Chez les plus petits, la fatigue peut s’exprimer paradoxalement par une certaine agitation qui perturbe la classe.

L’asthme allergique se présente chez l’enfant le plus souvent par de la toux déclenchée à l’effort ou perturbant le sommeil. Elle est la conséquence d’une difficulté respiratoire qui restreint l’enfant dans ses activités physiques, en particulier durant la récréation, source de marginalisation et de replis sur soi. En l’absence de traitement l’asthme se complique d’épisodes plus sévères (à type de bronchite sans fièvre avec un essoufflement plus important) pouvant conduire à de l’absentéisme scolaire...

Face à l'éducation, les enfants affectés par des allergies respiratoires sont-ils tous égaux ? La prise en charge est-elle équivalente selon le milieu social, la nature exacte de l'allergie ? ...

Il existe aujourd’hui des traitements très efficaces pour prendre en charge les allergies respiratoires de l’enfant. Cependant ces allergies sont sous diagnostiquées et parfois insuffisamment traitées. Le traitement d’une rhinite allergique doit permettre de supprimer le mouchage, les éternuements et les démangeaisons, mais l’on doit également évaluer son efficacité sur la fatigue : le sommeil doit être réparateur, et l’enfant moins cerné au lever.

Concernant l’asthme, il faut être attentif au comportement de l’enfant lors de l’effort. Le traitement de fond doit supprimer les toux et lui permettre  de participer à toutes les activités scolaires et périscolaires sans qu’il ait besoin d’un traitement de secours comme la Ventoline.

Leur caractère saisonnier est-il gênant pour les enfants ? Les pics coïncident-ils avec des périodes d'évaluation ?

L’allergie saisonnière la plus fréquente est l’allergie aux graminées, appelée plus communément "rhume des foins". Cette allergie printanière coïncide avec les examens de juin et  perturbe donc la scolarité des plus grands ( Brevet, Bac..)

Qu'en est-il des autres allergies ? Pèsent-elles sur la scolarité des enfants et comment l'école s'y adapte-t-elle ?

Le seul traitement des allergies alimentaires est la suppression de l’aliment responsable et la prescription d’une trousse d’urgence en cas d’ingestion accidentelle.

Ces mesures doivent être prise en compte dans le temps scolaire et périscolaire grâce à la mise en place d’un Plan d’Accueil Individualisé (PAI) en concertation avec le médecin scolaire et l’allergologue qui suit l’enfant pour trouver la solution la plus adaptée à chacun.

L’objectif est de garantir la sécurité tout en préservant au maximum le quotidien de l’enfant à l’école ; en évitant en particulier toute stigmatisation. Le temps scolaire est un temps social très fort et la marginalisation de l’enfant à la cantine peut avoir des conséquences négatives durables.

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