L'Ecosse dit "non" à l’indépendance : un vote qui devrait "laisser des traces durables" dans le Royaume-Uni<!-- --> | Atlantico.fr
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La joie des partisans du "non"
La joie des partisans du "non"
©Reuters

C'est officiel

Alors que les premiers résultats ont été dévoilés ce vendredi matin, un taux de participation record a été enregistré.

L’Ecosse a officiellement choisi son destin. Elle restera rattachée au Royaume Uni. D’après les premières estimations britanniques, le camp du "non" à l’indépendance de la région l’emporte. 31 régions écossaises sur 32 ont d'ores et déjà dévoilé leurs résultats. Selon le décompte de la BBC, 55,42% des voix ont été prononcées contre l’indépendance, alors que 44,58% des Ecossais ont voté pour. Une information confirmée par le journal The Guardian.

"A 5H15, la campagne du non avait plus de 1 397 000 votes tandis que le oui était juste au-dessus de 1 176 000", a précisé la BBC, alors qu’un total de 1 852 828 votes est nécessaire pour remporter le référendum.

Si les premiers résultats sont arrivés en retard, vers 5h00, c'est en raison du taux de participation historique, qui s'établit à 93% dans toute l'Ecosse. Parmi les exceptions en-dessous des 80% figure la ville de Glasgow, où près de 75% d'habitants ont voté.

Peu après 7h00, le Premier ministre du Royaume Uni, David Cameron, a également communiqué sur sa page officielle twitter en manifestant sa joie après la victoire du "non" : "J'ai parlé à Alistair Darling, (le chef de la campagne du "non") et je l'ai félicité pour une campagne bien menée". Il a ensuite indiqué à la télévision : "ce référendum a été un combat très dur il a galvanisé la politique en Ecosse et a captivé l'imagination de tous les peuples du Royaume-uni. C'est une démonstration forte de notre démocratie très ancienne. Cela nous rappelle la chance que nous avons de régler ces problèmes de manière pacifique et calme dans les urnes."

De son côté, Alex Salmond, Premier ministre écossais et leader du "oui", a également donné un discours ce matin où il reconnaissait sa défaite. Il a appelé le premier ministre britannique à tenir rapidement ses promesses concernant le transfert de davantage de pouvoirs à l'Ecosse.

"C'est une étape monumentale dans l'histoire de notre pays. Je pense que le processus nous crédibilise et crédibilise l'Ecosse, avec une participation de 90%. C'est l'une des plus élevées de l'histoire de toutes les démocraties, c'est un triomphe pour la démocratie (...). J'accepte le résultat de cette élection et je m'engage à travailler pour l'avenir de l'Ecosse et du Royaume-Uni.", a-t-il indiqué. 

Atlantico a contactéPierre-François Gouiffès, spécialiste en gestion publique et en économie, afin qu’il donne son analyse des possibles conséquences qu’auraient un vote du "non" sur le Royaume-Uni.

"Il faut d’abord se rappeler que le camp du "non" a mené la course en tête de la longue compétition référendaire pendant très longtemps. L’apparition début septembre, quelques jours seulement avant la date de scrutin du 18, de sondages favorables au "oui" a généré un certain affolement dans le camp du « non », avec des discours portés de concert par les trois principaux partis politiques nationaux couplant une description horrifique de l’indépendance et l’engagement d’une autonomie écossaise renforcée dans un Royaume-Uni préservé.

Ces concessions significatives faites de concert par les trois partis nationaux unanimement opposés à l’indépendance visent à transférer davantage de pouvoirs au Parlement écossais, (devolution). D’abord un renforcement profond de la souveraineté budgétaire écossaise via la collecte directe de différentes ressources fiscales écossaises en lieu et place d’une péréquation verticale provenant de Londres. Ensuite la reconnaissance d’une autonomie plus forte de l’Ecosse dans la gestion de l’Etat providence, avec l’engagement que le gouvernement écossais ait le "dernier mot" concernant le financement et le fonctionnement du système de santé public (NHS) en Ecosse, sachant que l’Ecosse est traditionnellement plus à gauche que le reste du Royaume-Uni.

Les conséquences du référendum vont au-delà de la seule situation écossaise. La question de la remise en cause du modèle centralisé britannique de l’Ecosse est désormais posée pour le pays de Galles et même l’Angleterre. L’antagonisme parfois brutal de la campagne (le "divorce douloureux" évoqué par David Cameron) devrait laisser des traces durables et constitue un exemple tant au Royaume-Uni que dans des territoires européens à forte sensibilité autonomiste, par exemple la Catalogne."

lu sur BBC

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