Trierweiler face au bal des faux-cul : best of des propos assassins proférés sur François Hollande par ses amis socialistes<!-- --> | Atlantico.fr
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Valérie Trierweiler et François Hollande (en premier plan).
Valérie Trierweiler et François Hollande (en premier plan).
©Reuters

Petites saloperies entre amis

Des responsables du PS ont fustigé les attaques contre le président contenues dans le livre de son ex-compagne. Pourtant, les "camarades" du chef de l'Etat ne l'ont pas épargné au cours des années, rivalisant de moqueries acerbes contre sa personne et sa politique.

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Benoît de Valicourt

Benoît de Valicourt s’inscrit dans la tradition du verbe et de l'image. Il travaille sur le sens des mots et y associe l'image réelle ou virtuelle qui les illustre. Il accompagne les acteurs du monde économique et politique en travaillant leur stratégie et leur story-telling et en les invitant à engager leur probité et leurs valeurs sur tous les territoires. 
 
Observateur de la vie politique, non aligné et esprit libre, parfois provocateur mais profondément respectueux, il décrypte la singularité de la classe politique pour atlantico.fr et est éditorialiste à lyonmag.fr
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De nombreux responsables socialistes ont fustigé les attaques personnelles contre François Hollande, contenues dans le livre de son ex-compagne, Valérie Trierweiler. L’expression des "sans-dents", utilisée en privée par le chef de l’Etat, pour qualifier les pauvres a marqué les esprits. Le président de l’Assemblée nationale a fustigé un "traitement de la politique à la mode paparazzi". La maire de Paris, Anne Hidalgo, a déploré "ce spectacle politico-médiatique sur la vie privée". L’édile de Lille, Martine Aubry, s’est dit "extrêmement choquée" par ces révélations "au niveau des caniveaux". Une députée PS de Corrèze a même comparé l’ouvrage controversé à "Judas qui a trahi Jésus pour quelques deniers". Pourtant, les "camarades" du président de la République sont loin de l’avoir épargné au cours des années, rivalisant de moqueries acerbes contre sa personne et sa politique. "Ses amis politiques n’ont jamais vraiment respecté sa légitimité de chef, car Hollande est d’une banalité et manque cruellement d’autorité, de consistance, de fermeté et de charisme. Ces qualités, qui font l’étoffe d’un leader, comme Nicolas Sarkozy, ne sont pas dans sa nature", souligne l’expert en communication Benoît de Valicourt. 

"Hollande ment tout le temps. C'est pour ça qu'il est à 20% dans les sondages. Il ment. Il ment tout le temps depuis le début". L’accusation est signée de son ancien ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, dans son bureau de Bercy, et rapportée par le journaliste Valentin Spitz, auteur du livre "Moi président" (l'Archipel), publié le 10 septembre. "J'ai des rapports minimalistes avec le président de la République. Je me considère en cohabitation. Le président préside, mais nous, on fait", est-il encore cité. "Avec François Hollande, on ne peut plus discuter. Donc, on ne discute plus. Ça ne sert à rien, les discussions avec lui sont inutiles. […] D'ailleurs, j'ai donné instruction à mes équipes de ne plus aller à l'Elysée." Avant lui, Claude Allègre avait prévenu que "l’une des caractéristiques de François  Hollande, c’est de considérer que le mensonge est une pratique normale en politique." Aussi, "aucune promesse venant de lui ne peut être prise au sérieux", ajoutait l’ex-ministre socialiste à l’Education, en mars 2012. "On ne peut pas prendre le risque de le mettre à la présidence de la République dans la situation très difficile où se trouvent la France et l’Europe."

A la tête du PS entre 1997 et 2008, François Hollande était déjà l’objet de violentes critiques. "A-t-on jamais caché un éléphant derrière une fraise des bois ?" se moquait avec mépris l’actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à l’endroit du patron du parti de la rue de Solferino, encore meurtri par la cinglante défaite de Lionel Jospin, à la présidentielle de 2002. D’autres surnoms peu glorieux suivront, comme "Monsieur petites blagues", "Guimauve le Conquérant", "Flamby" et même "Pépère" une fois installé à l’Elysée, pour souligner son manque de stature et sa mollesse. "Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Les Français peuvent-ils citer une seule chose qu'il aurait réalisée en 30 ans de vie politique ?" a même osé son ancienne compagne, Ségolène Royal. "Hollande, c'est le premier secrétaire qui a tout raté", a renchéri son ancien ministre de l’économie, Pierre Moscovici, pour qui "le Hollandisme n'existe pas". Même son actuel premier ministre ne l’a pas épargné par le passé. "Il a légué un parti repu d’élus, de victoire locales mais exsangue du point de vue de la pensée", a critiqué Manuel Valls, après ses 10 ans comme patron du PS. 

"Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut, c'est son compagnon". En 2007, la tirade signée Arnaud Montebourg marque la campagne présidentielle. Son auteur devra même présenter ses excuses à François Hollande, qui partageait à ce moment la vie de la candidate officielle. "Hollande, c'est le principal défaut du parti socialiste", avait néanmoins lâché le porte-parole de la campagne en une autre occasion. "A la présidentielle de 2012, François Hollande a aussi été perçu par ses amis politiques comme le candidat socialiste par défaut, après le retrait forcé de DSK. Il a alors demandé l’autorisation d’être chef au lieu de s’imposer", souligne le consultant en communication, Benoît de Valicourt.  "Le courage, ce n'est pas de courber l'échine à chaque fois qu'il y a une difficulté, ce n'est pas de changer d'avis quand on sent que cela ne plaît pas", assène alors sa rivale, Martine Aubry. "Entre Ségolène et lui, je la préfère, elle. Au moins, elle dit des choses. Lui, rien, il profite du vide. C’est un homme de coups, il n’est jamais sur le fond, il n’a jamais défendu un projet. Moi, j’en ai préparé deux." D’ailleurs, "sous Jospin, il n’était pas au gouvernement et ne se sentait pas au niveau." 

"On ne pourra pas battre une droite dure avec une gauche molle", insistait encore Martine Aubry, lors du dernier débat télévisé de la primaire socialiste pour la présidentielle, en novembre 2011. Une fois de plus, le principal visé, alors favori des sondages, s’appelle François Hollande, rebaptisé en privé "couilles molles" par l’édile nordiste. Quelque mois plus tôt, l’actuel ministre des Affaires étrangère, Laurent Fabius, s’abandonnait même à une rare franchise. "Franchement, vous imaginez François Hollande président de la République ? On rêve !" déclarait-il dans la presse. "Les critiques de François Hollande, comme patron du PS, candidat ou chef d’Etat, par ses camarades, en ont fait un homme banal, un simple collègue de travail mal aimé", explique Benoît de Valicourt. "En se présentant comme un président "normal", il a prêté le flanc à la critique. Il a donné le bâton pour se faire battre".

"Aujourd’hui, certains regrettent sa candidature et le lui font payer, car ils risquent comme lui une traversée du désert dans les années qui viennent", poursuit l’expert en communication. De ce point de vue, "certaines critiques privées faciles de ses camarades socialistes montrent un manque de courage politique mais aussi une certaine jalousie". Ainsi, Dominique Strauss-Kahn n’est pas tendre en coulisse avec le président Hollande, ce "petit arrangeur", ce dirigeant "sans vision" et "impuissant", dont la moitié des ministres "sont des brêles". A ses yeux, "le gouvernement de Hollande aurait été parfait pour le début des années 80, quand la crise était encore gérable. Mais par grand vent…". Peu après la prise de fonction du chef de l’Etat à la tête "d’une France sans pilote", l’ancien directeur du FMI lâchait déjà dans une allusion particulièrement prémonitoire : "Hollande, il est très malin. Avec son scooter, il se glisse partout. Le problème, c'est qu'il tourne en rond autour de la place de la Concorde". 

Accablé de polémiques en ces temps de crises économique et politique, le président de la République impopulaire concentre aujourd’hui tous les reproches. "Il est tout de même devenu un peu facile de critiquer François Hollande, qui est un président faible", reconnaît Benoit de Valicourt. "Il faut éviter de tirer sur une ambulance. Il faut dire que Manuel Valls a intérêt à ce que les tirs visent l’Elysée, plutôt que Matignon". Pourtant touché par un scandale, qui lui a valu son départ du gouvernement, Jérôme Cahuzac, n’a pas craint, lui aussi, de railler François Hollande et son pire défaut supposé, le mensonge, dénoncé par Valérie Trierweiler dans son livre. "C'est moins grave de mentir pendant quinze secondes devant 577 députés  que de mentir depuis un an sur l'état de la France, comme le fait François Hollande !", a ainsi répondu du tac au tac son ex-ministre pestiféré du Budget, à ses anciens conseillers qui lui demandaient comment il avait pu tromper l’opinion et l'Assemblée nationale sur la détention illégale d’un compte en Suisse, malgré ses multiples dénégations.

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