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Crise : la chasse 
au bouc-émissaire est ouverte
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EDITORIAL

Le temps n’est pas celui de savoir si DSK ou les marchés financiers ont été victimes de complots ou d’orchestrations machiavéliques, mais celui des réponses et des idées constructives.

Alain Renaudin

Alain Renaudin

Alain Renaudin dirige le cabinet "NewCorp Conseil" qu'il a créé, sur la base d'une double expérience en tant que dirigeant d’institut de sondage, l’Ifop, et d’agence de communication au sein de DDB Groupe.

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En plein bal des universités d’été, quelle est la production de contenu des élites politiques et économiques pour sortir d’une crise dont on s’est trop vite cru débarrassé ? Faut-il retenir du PS à la Rochelle la comparaison frontiste d’un discours de clôture ? Les petites phrases entre les candidats, qui relèvent davantage du catch (combats mis en scène je le rappelle) que du débat ? Qu’attendre de l’UMP à Marseille dans quelques jours ? Et côté entreprises, du Medef demain à Jouy-en-Josas ? En attendre beaucoup, certainement.

L’impératif est de s’inscrire dans une optique de sortie de crise davantage que d’analyse de la crise ou de ses supposés pyromanes. Les médias américains ont peut-être alimenté les rumeurs négatives sur la réputation des Etats souverains européens, des banques, et sur la capacité de l’Europe à gérer sa zone euro, peut-être. L’inverse est possible aussi, peut-être avons-nous côté européen entretenu le bruit médiatique et public sur l’impasse déficitaire américaine ? Peut-être même, certains d’entre nous se sont réjouis de la perte du triple A américain ? Peut-être aussi est-ce tout simplement normal que les gestionnaires de nos Etats aient des comptes à rendre, vis à vis des populations qui les élisent, et des marchés qu’ils sollicitent pour se refinancer sans cesse.

Sortir de la société du pilori.

Ce qui est sans doute plus inquiétant, c’est la fébrilité ambiante face au besoin de trouver de nouvelles solutions, de nouveaux équilibres. Nous avons trop tendance à être plus forts en diagnostic qu’en thérapie, et lorsqu’on a du mal à avoir des idées, on condamne celles des autres. Ce qui est inquiétant, c’est cette recherche systématique du coupable, du bouc émissaire. Plus de 200 ans après la révolution, nous cherchons toujours des responsables à décapiter en place de Grève. Condamner les coupables, sûrement, mais il faut sortir de la société du pilori, tentation d’autant plus grande que les temps sont difficiles et anxiogènes.

La France qui gagne, c’est celle du Handball, du Judo, souhaitons-le du Rugby. C’est celle des entreprises du CAC 40 qui conquièrent des marchés partout à travers le monde et consolident des milliards de bénéfices, celle des TPE-PME qui créent de l’emploi. On aime Teddy Riner qui gagne en individuel, et qui s’arrache le lendemain pour faire gagner l’équipe. La France doit s’appuyer sur les succès plutôt que les montrer du doigt car les succès sont plus passionnants à partager qu’à condamner ou à jalouser.

Pour la réciprocité État-Entreprises.

Si les entreprises et les secteurs en difficulté sollicitent l’Etat au cœur de la crise en 2008, aucune ne se précipite aujourd’hui au chevet de leurs généreux médecins de l’époque. On ne peut pas se tourner vers l’Etat lorsque ça va mal, et chercher à se faire oublier, retourner dans sa bulle, lorsque ça va mieux. Les entreprises ont une responsabilité sociale, environnementale et éthique, elles le prônent, et c’est même souvent une réalité plus importante qu’on ne croît, même si elle est difficilement audible à force d’avoir des jugements de valeur prédéfinis par nos idées reçues et schémas de pensée stéréotypés.

Cette aventure collective qui est celle d’une nation est une course en équipe, une course de relais selon les états de forme des uns et des autres. Les entreprises sont attendues, elles ont un rôle majeur à jouer, des contributions à apporter … un rang à tenir.

Pour des entreprises partenaires, solidaires, responsables, d’une société à co-entreprendre.

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