Ces médicaments qui tuent : quelle responsabilité des systèmes de santé et des médecins ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Certains médicaments peuvent tuer
Certains médicaments peuvent tuer
©REUTERS/Srdjan Zivulovic

Bonnes feuilles

60 % de prescriptions ou de médicaments inutiles sont vendus 10 à 100 fois leur prix de revient à 25 millions de bien-portants, « souffrant » de maladies qui n'existent guère, inventées par l'industrie pour son profit : pré-hypertension artérielle, pré-diabète, pré-ostéoporose, cholestérol, dépression, etc. Dans son livre "Médicaments effets secondaires : la mort ", John Virapen montre que de nombreux médicaments sont mis sur le marché, sans que soit étudié de près les effets secondaires, qui font pourtant des dizaines de milliers de morts chaque année à travers le monde. (2/2)

Pour lever tous les obstacles à son expansion, l’industrie pharmaceutique agit toujours par la corruption. Dans un rapport, Transparency International écrit : « Alors qu’on attribue souvent les déséquilibres financiers du système de santé allemand à l’augmentation du nombre des personnes âgées, ce facteur ne joue en réalité qu’un rôle mineur à côté de la corruption, l’incompétence et l’irresponsabilité. » (La situation est la même en France ou aux États-Unis où le prix abyssal et sans justification des médicaments nouveaux, et, au nom d’un principe de précaution mal compris, les prescriptions hors de propos de médicaments inutiles, l’hospitalo-centrisme, l’excès de lits d’hôpitaux, les dysfonctionnements des hôpitaux de jour et des urgences, le coût des dispositifs médicaux et des prothèses, la multiplication des consultations et des examens biologiques et radiologiques inutiles et des gestes interventionnels et chirurgicaux souvent non justifiés sont de loin les principales causes d’augmentation des dépenses de santé. NPE.)

Et Transparency International poursuit : « Pour y faire face, il existe bien des bases légales, mais elles semblent paralysées par les comportements illégaux et non éthiques, les organisations véritablement mafieuses et les cartels mis en place par les grandes firmes pharmaceutiques : la fraude, le gaspillage et la corruption se sont infiltrés au niveau fédéral dans notre système de santé durant ces dernières décennies de croissance économique ininterrompue. Médecins, dentistes, pharmaciens et assurés sont entraînés, et se laissent entraîner, dans cette dérive qui joue maintenant sur des dizaines et des dizaines de milliards pour le plus grand bénéfice de l’industrie pharmaceutique, sans que le contrôle de l’État s’exerce comme il le devrait, en grande partie à cause de la corruption. »  

Pour appuyer les propos de John Virapen et l’analyse de Transparency International, lisez ces extraits du rapport sur l’industrie pharmaceutique de la Chambre des communes  anglaise  en 2006 : « L’industrie pharmaceutique trahit ses responsabilités à l’égard du public et des institutions. Les grandes firmes se sont de plus en plus focalisées sur le marketing, plus que sur la recherche, et elles exercent une influence « pervasive » et persistante, non seulement sur la médecine et la recherche, mais sur les patients, les médias, les administrations, les agences de régulation et les politiques. L’industrie pharmaceutique « permeate » les services de santé, les organismes de régulation et d’autorisation, les institutions de recherche, le gouvernement et la perception du public sur les médicaments. Elle s’est « interdigitated » elle-même, dans tout le système, à tous les niveaux. C’est elle qui définit les programmes et la pratique médicale. Elle définit aussi les objectifs de recherche de médicaments sur d’autres priorités que celles de la santé publique, uniquement en fonction des marchés qu’elle peut s’ouvrir. Elle détermine non seulement ce qui est à rechercher, mais comment le rechercher et surtout comment les résultats en seront interprétés et publiés. Elle est maintenant hors de tout contrôle. Ses tentacules s’infiltrent à tous les niveaux. Il faut lui imposer de grands changements. » Et même son de cloche avec le rapport sur l’industrie pharmaceutique de l’Assemblée  générale des Nations unies  en 2008, qui ajoute : « Les grandes firmes devraient assumer leur responsabilité à l’égard de la santé publique et pas seulement à l’égard de leurs actionnaires, et ce n’est pas aujourd’hui le cas, en particulier en ce qui concerne leur politique de recherche-développement, leur acceptation des politiques anticorruption et anti-lobbying et l’éthique des essais cliniques. »

Tels sont les avis officiels et publiés des plus grandes organisations publiques internationales. Mais si elles explicitent leur point de vue avec clarté... elles ne font rien. Elles savent et ne font rien. Et c’est pourquoi John Virapen tente de mobiliser les citoyens. Tant qu’ils ne bougeront pas eux-mêmes, il ne se passer a rien. NPE.

Extraits de "Médicaments effets secondaires : la mort ", de John Virapen publié aux Editions du Cherche-Midi (2014). Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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