Les clés pour faire bonne impression : rester calme et affirmer son autorité <!-- --> | Atlantico.fr
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Notre communication avec autrui n'est pas uniquement constituée de mots mais de ressenti et d'intuition.
Notre communication avec autrui n'est pas uniquement constituée de mots mais de ressenti et d'intuition.
©Flickr/jeanbaptisteparis

Bonnes feuilles

"La première impression est toujours la bonne", "faire les yeux doux", "avoir quelqu'un dans le nez"... Toutes ces expressions indiquent que notre communication avec autrui n'est pas uniquement constituée de mots mais de ressenti et d'intuition. En s'appuyant sur de nombreux cas, le livre de Cécile Gevrey-Guinnebault, "Et si je faisais bonne impression ?" (Eyrolles) vous apportera une meilleure conscience de la dimension non verbale de la communication.

Rester calme

Tout l’exercice de l’autorité réside dans le bon dosage de calme et de fermeté : il s’agit de n’être ni mou ni cassant. « Ni paillasson, ni hérisson », diront les analystes transactionnels. Dès lors que vous éprouvez le besoin de faire respecter votre autorité, vous vous trouvez dans un rapport de force, volontaire ou non, avec une personne ou un groupe – une Madame Queixa en détresse, une classe d’enfants excités, un collaborateur récalcitrant, un client excédé, des manifestants en colère… Quand vous vous fixez pour objectif de ramener ces personnes dans le cadre, vous avez trois messages à leur faire passer :

1. Je suis légitime pour vous demander de changer de comportement.

2. Je suis déterminé(e) à obtenir gain de cause.

3. J’ai les moyens de me faire obéir.

Le calme est le meilleur véhicule de votre légitimité, de votre détermination et de votre force. À l’inverse, l’énervement, les cris, l’agressivité sont des manifestations de faiblesse et seront exploités comme tels par vos interlocuteurs. Les plus retors n’hésiteront pas à retourner votre agressivité contre vous et à se poser en victimes. Échec assuré. Il n’en reste pas moins que votre « force tranquille » doit être perceptible, sans quoi vos interlocuteurs resteront hors limites et vous ne tarderez pas à vous sentir dépassé(e) par la situation. Prendre l’ascendant physique sur son interlocuteur De préférence, adoptez une posture dominante par rapport à votre interlocuteur : d’après vous, à quoi servent les estrades dans les classes ou les salles de meeting ? Les chaires dans les lieux de prière ? Et même sans ces rehausseurs de prestige et d’autorité, observez les agents de circulation, les arbitres sportifs, les vigiles à l’entrée des bâtiments : ils sont tous debout. Si la synchronisation est la posture de l’empathie, la verticalité est celle du pouvoir.Si l’on en croit Michel Audiard, « Quand les types de cent trente kilos disent certaines choses, les types de soixante kilos les écoutent. » Des études montrent qu’en effet, les personnes de grande taille sont surreprésentées dans les sphères du pouvoir.

Il n’en reste pas moins que l’histoire regorge de grands hommes et femmes… de petite taille : de Louis XIV à la reine Victoria, en passant par Napoléon et Aung San Suu Kyi, bonne nouvelle ! « Je n’ai jamais trouvé aucun lien entre la taille et la grandeur. » Woody Allen. L’autorité ne se mesure pas qu’en centimètres. Le déficit de taille peut se compenser par une gestuelle appropriée, à commencer par la stature debout, tonique et bien droite. Dans notre histoire, Rose – qui existe dans la vraie vie et fait vraiment moins d’un mètre soixante – compense sa petite taille par tous les attributs de l’autorité : le statut et le costume qui va avec, le regard, la voix, la posture, la gestuelle.

Adopter la gestuelle de l’autorité

Le premier geste de l’autorité, c’est le regard. Si, dans l’exercice de l’empathie, c’est celui qui écoute qui regarde, dans l’exercice du pouvoir, c’est celui qui parle qui regarde son interlocuteur. Ce contact visuel a deux fonctions : impressionner, démontrer de la détermination, comme Rose au début du chapitre quand elle s’adresse à Madame Queixa ; repérer la compréhension ou l’adhésion chez celui qui écoute, voire la soumission. Ce contact visuel a d’autant plus de force que la proximité est grande entre les interlocuteurs. Dans une étude consacrée à la gestion des perturbations en classe, il a été observé que l’intervention du professeur s’accompagnait toujours d’un déplacement vers la source de la perturbation, ce qui constitue une menace pour le(s) fauteur(s) de trouble. Ce rapprochement peut aller jusqu’à entrer dans la bulle d’intimité de la personne, voire jusqu’à la toucher.

Ces actes de domination ont prouvé leur efficacité, mais ils sont à manier avec des pincettes, il faut être investi d’un réel ascendant sur son interlocuteur pour provoquer de la soumission, et non une réaction agressive de défense. L’observation des grands mammifères montre que les dominants ont une gestuelle ample, qui prend de l’espace et les rend visibles de loin : bras fréquemment levés ou tendus, mains sur les hanches, jambes écartées en position debout, allongées loin devant en position assise, pouces visibles, etc. Tous ces gestes se retrouvent chez les êtres humains perçus comme dominants, autoritaires ou simplement confiants en eux-mêmes.Les gestes de l’autorité sont principalement empruntés au registre des « régulateurs », destinés à organiser la relation, et à celui des « indicateurs », qui orientent l’attention du public vers un point précis. En revanche, les gestes « adaptateurs », qui trahissent l’anxiété, la peur, l’agacement, la culpabilité, sont réduits, voire masqués.

Extraits de "Et si je faisais bonne impression ! : Communication non verbale mode d'emploi" de Cécile Gevrey-Guinnebault publié aux éditions Eyrolles (2014). Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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