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La posture, le visage, la gestuelle... : tout savoir pour faire bonne impression
©Reuters

Bonnes feuilles

"La première impression est toujours la bonne", "faire les yeux doux", "avoir quelqu'un dans le nez"... Toutes ces expressions indiquent que notre communication avec autrui n'est pas uniquement constituée de mots mais de ressenti et d'intuition. En s'appuyant sur de nombreux cas, le livre de Cécile Gevrey-Guinnebault, "Et si je faisais bonne impression ?" (Eyrolles) vous apportera une meilleure conscience de la dimension non verbale de la communication. (1/2).

La posture, révélateur de nos attitudes

C’est le message général envoyé par le corps sur notre état d’esprit au moment de l’interaction. La posture se situe à la frontière de la proxémie et de la gestuelle : un mouvement du corps peut modifier la distance entre deux personnes ; de même, la posture générale peut être altérée par un simple geste.

La posture s’observe selon deux points de vue :

• dans l’espace : position et mouvements du corps verticaux, horizontaux, latéraux, tonicité ;

• par rapport aux autres personnes présentes : angle entre les corps, symétrie ou asymétrie des postures.

On distingue également la posture globale du corps et les postures partielles : par exemple, chez l’étudiante de Kaarina, la posture générale indique qu’elle écoute et l’orientation du regard – posture partielle – traduit que quelque chose la dérange. La contradiction entre la posture globale et une posture partielle est appelée « grimace ».

Exercices d'observation :

En réunion, observez les postures des intervenants. Repérez les changements de posture. Repérez les grimaces posturales. Ces observations confirment-elles des choses que vous savez déjà ? (Entente ou mésentente entre deux personnes, confort ou inconfort à propos d’un sujet, etc.) Avez-vous remarqué, à l’occasion de ces observations, des choses que vous n’aviez pas repérées jusqu’à présent ? Lesquelles ?

La gestuelle, une alliée pas toujours docile

Dans une conversation, la fonction première de nos gestes est de nous aider à communiquer. Mais si nos gestes peuvent renforcer notre message verbal, ils peuvent aussi le contredire ou le parasiter. Les gestes peuvent remplacer des mots : dans ce cas, on parle de gestes « quasi linguistiques ». Dans la plupart des cas, nos gestes accompagnent notre discours. On parle alors de gestes coverbaux : ceux-ci sont conscients ou inconscients, automatiques ou programmés. Deux chercheurs anglais ont montré que la quantité de gestes que nous faisons avec les mains augmente si nous avons besoin d’illustrer notre histoire et diminue si la personne à laquelle nous racontons l’histoire peut la suivre grâce à une bande dessinée. Cette expérience révèle que les gestes servent plus à aider le spectateur à comprendre qu’à s’aider soi-même à parler. Minute, le compte n’y est pas ! Le balancement de jambe qui a parasité l’exposé de Kaarina au début du chapitre ne rentre dans aucune de ces catégories : c’est ce que l’on appelle un geste adaptateur ou extracommunicatif. Inconscient et sans rapport direct avec le contenu du discours, il indique une émotion que l’intéressé lui-même ignore ou qu’il a intérêt à dissimuler : le trac, l’anxiété, la fatigue, l’agacement, l’ennui, l’excitation… Dès qu’il devient perceptible, voire répétitif, le geste adaptateur dévie l’attention du public vers l’état émotionnel de celui qui l’émet.

C’est souvent là que les choses se gâtent…De même que « L’immobilier à Paris » ou « Le classement des grandes écoles ou des hôpitaux » reviennent chaque saison fleurir les couvertures de la presse magazine, « Les gestes à privilégier/proscrire en entretien d’embauche » sont un marronnier de la presse professionnelle ! On y trouve tout et son contraire, le plus souvent sans source scientifique sérieuse et sans aucune méthode d’observation. Le risque, avec ce genre de conseils, c’est, côté candidat, de se transformer en robot inexpressif et de provoquer un malaise encore plus grand que si l’on était resté naturel ; et, côté recruteur, de passer complètement à côté du candidat en se concentrant sur un détail, et non sur un faisceau d’indices.

Exercices de déduction 

Dans une réunion, vous voyez deux personnes tripoter leur téléphone. L’une d’elles est avachie sur sa chaise et n’a pas levé les yeux sur l’animateur depuis un moment. L’autre est assise droite et son regard passe fréquemment de l’animateur à l’écran de son téléphone. Qu’en déduisez-vous ?

Le visage , interprète de nos émotions

Si certains codes sociaux, comme choisir une tenue ou se tenir à une distance appropriée, sont relativement faciles à maîtriser, nos émotions le sont beaucoup moins. Le propre d’une émotion, c’est de survenir sans prévenir, souvent avant que nous ayons pu la verbaliser, et d’être visible, en premier lieu sur notre visage. Nous ne ressentons pas tous les mêmes émotions. Par exemple, un même propos pourra provoquer de l’intérêt chez une personne et du mépris chez une autre, de même qu’un aliment procurera du plaisir à l’un et du dégoût à un autre. En revanche, il est aujourd’hui admis que tous les êtres humains expriment certaines émotions de la même manière. L’hypothèse la plus probable est que les émotions et leurs manifestations corporelles ont une fonction de survie : la peur et la colère, par exemple, préparent respectivement le corps à la fuite et au combat .

Des expressions faciales ont été observées à l’identique chez différents peuples de tout l’Empire britannique au xixe siècle ; chez une tribu de Papouasie-Nouvelle-Guinée totalement isolée du reste du monde dans les années 1960 ; puis, en 2004, chez des athlètes paralympiques aveugles de naissance qui ne pouvaient pas les avoir apprises par mimétisme. Ces observations permettent d’affirmer que certaines expressions sont universelles.Sept de ces émotions ont été identifiées dans les années 1970 par Ekman et Friesen : la colère, le dégoût, la joie, le mépris, la peur, la surprise et la tristesse. Dans les années 1990, cette première liste a été enrichie : dans le club des émotions universelles se trouvent à présent la culpabilité, l’excitation, la honte, l’intérêt, l’orgueil, le plaisir, la satisfaction et le soulagement. La détection des micro-expressions du visage est un sport à la mode : les sites Internet et les formations qui se proposent de vous y entraîner pullulent. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez en trouver de très sérieux. Une fois que vous aurez goûté aux délices – et aux difficultés – de la détection de microexpressions, posez-vous trois questions simples : quel est mon objectif dans ma relation avec cette personne ? Qu’ai-je besoin de savoir ? Quels sont les moyens à ma disposition pour obtenir les infos que je cherche et atteindre mon objectif ? Mon petit doigt me dit que vous en apprendrez plus en observant toutes les dimensions du langage non verbal d’une personne qu’en vous concentrant sur son seul visage.

Extraits de "Et si je faisais bonne impression ! : Communication non verbale mode d'emploi" de Cécile Gevrey-Guinnebault publié aux éditions Eyrolles (2014). Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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