Alain Finkielkraut, antisémite : il fallait l’imaginer… Libération l’a fait<!-- --> | Atlantico.fr
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Alain Finkielkraut (à gauche de la photo).
Alain Finkielkraut (à gauche de la photo).
©Reuters

Lui aussi ?

Le plus connu de nos Immortels avait un secret bien caché. Mais un sociologue (tendance inquisiteur) vient heureusement de le dévoiler.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Alain Finkielkraut a commis un crime. Originel comme le péché. Il a écrit un livre sur l’identité française qu’il décrit comme une identité malheureuse. Parler d’identité fait aussitôt de vous un chauviniste xénophobe… Il a aggravé son cas en faisant savoir qu’il aimait la France. Ce qui l’a immédiatement classé dans le rang des fascistes. Et, persévérant dans cette erreur diabolique, il a manifesté sa réprobation à l’égard de ceux, nouveaux venus, qui crachent sur le drapeau français et montrent par tous les moyens possibles leur forte aversion pour le pays qui les a accueillis.

Autant de fagots pour alimenter le bûcher sur lequel doit bruler ce personnage hérétique et infâme. Un sociologue, les jugeant en nombre insuffisant, vient de rajouter un peu de bois sur les braises. Il s’appelle Eric Fassin. Officie à Sciences Po. Ce qui n’est pas nécessairement une garantie d’intelligence. Et exerce aussi ses talents sur Médiapart et Libération. Ce qui, non plus, ne donne pas la certitude d’une sereine objectivité.

Il a déniché une phrase de Finkielkraut (voir l'article entier ici). La voici. Je suis évidemment Français mais je ne suis pas tout à fait Français, bien que né en France, de la même manière qu’un Français qu’on n’ose plus dire "de souche". On pourrait remarquer – mais il faut pour ça un minimum de bonne foi – que le philosophe parle de lui-même. Que de lui. Et de sa complexité. En effet, il n’est pas indifférent qu’on soit Français et Juif polonais avec une mémoire et des sensibilités particulières.

Quand on est né à l’ombre des châteaux de la Loire on a une autre mémoire et sans doute d’autres attachements. Quand on a grandi à Paimpol, bercé par le son des binious, on a aussi d’autres nostalgies. Et quand on est Corse et qu’on croit que le seul grand homme politique français s’appelle Napoléon, ce n’est évidemment pas la même chose que d’être Chti.

Des ces arguments, Eric Fassin n’en a cure. Il tient sa proie. Et dans un élan où le Pharisianisme atteint des sommets proches de l’Himalaya, il se demande, patelin et hypocrite, ce qu’on aurait dit si "pareil argument" (la phrase de Finkielkraut) sortait de la bouche d’un antisémite avéré. Elémentaire mon cher Fassin !

On aurait dit qu’une blague juive racontée par Desproges ou par Dieudonné ce n’est pas la même chose. On aurait dit qu’un écrivain africain (il y en a d’excellents et lucides) est en droit de crier son écœurement de voir que les Africains, fatalistes et résignés, refusent de se prendre en main. Et que la même injonction dans la bouche d’un Européen aurait sans doute un parfum de racisme. On aurait dit qu’un Arabe peut parfaitement raconter la blague suivante. "Mohamed et Jamel sont dans une voiture. Qui conduit ? La police !" Et que la même histoire racontée par un "Français de souche" aurait un tout autre parfum.

Mais tout ça c’est sans doute un peu compliqué pour notre sociologue. Il convient, soit dit en passant, de relever qu’il est économe de ses munitions. Dans son texte, finement titré "Antisémite pour la bonne cause", il lui suffit d’une seule balle pour faire trois coups. Puisqu’il adjoint à Finkielkraut Eric Zemmour et Elisabeth Levy.

Ils n’ont rien à voir intellectuellement et idéologiquement avec l’auteur de "L’identité malheureuse". Alors il doit s’agir d’autre chose ? Eric Fassin l’esquisse de façon subliminale car ce sociologue est aussi un raciologue distingué. Quant à Finkielkraut, le seul qui nous intéresse ici, il est bien sûr français comme nous tous. Nous tous qui sommes des "sales céfrans" pour ceux que M. Fassin caresse dans le sens du poil.

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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