« Nuit ramadan » à la mairie de Paris : une polémique creuse ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Bertrand Delanoë, critiqué par de nombreuses personnalités de droite et d'extrême droite, a choisi de maintenir la date de la soirée
Bertrand Delanoë, critiqué par de nombreuses personnalités de droite et d'extrême droite, a choisi de maintenir la date de la soirée
©Reuters

Zone franche

Un maire de Paris qui organise une soirée musicale sur le thème du ramadan, ça ne met pas la laïcité en péril.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Au final, je ne sais pas qui m’agace le plus : les types qui prient dans la rue par prosélytisme agressif ou les « souchiens » obsessionnels qui viennent les narguer saucisson en bandoulière. J’imagine qu’ils se valent, à vrai dire. Et même qu’ils se complètent puisqu’ils ne vivent vraiment que les uns pour les autres.

Là où ils tombent d’ailleurs certainement d’accord, c’est pour taper sur la mairie de Paris lorsqu’elle organise une innocente sauterie nocturne à l’occasion du ramadan : les premiers parce qu’il s’agit d’une fête ouverte à tous et faisant l’impasse sur la prohibition de la musique chez les islamistes, les seconds parce que leur interprétation étriquée de la laïcité passe par le refus de toute reconnaissance publique du fait religieux – et singulièrement du fait religieux musulman.

Mais que le maire d’une capitale mondiale et multiculturelle rende hommage, sur un mode plus culturel que cultuel[1], aux traditions de certains ses administrés n’a rien d’une entorse à la neutralité dont il est tenu de faire preuve. Sauf à penser qu’il lui faudrait également interdire les dragons du nouvel an Chinois avenue de Choisy ou les guirlandes de décembre sur les marronniers du boulevard Haussmann.

Hum, il est vrai que certains y pensent, à ce genre d’interdiction. Mais jusqu’à présent, on a tout de même réussi à les tenir en respect même si l’on constate que les sapins se font de plus en plus rares dans les écoles à l’époque des lettres au père Noël…

On peut parfaitement souhaiter vivre dans un pays débarrassé du poids des clergés sans rêver d’une stérilisation des pratiques de ses citoyens – derniers arrivés compris. Et qu’un élu montre de l’intérêt et du respect pour la diversité sur le mode festif ne met évidemment pas la laïcité en péril. Accessoirement, c’est peut-être même un excellent moyen de lutter contre le repli communautariste.



[1] La fête (essentiellement un concert) a été organisée le 24 août, une date ne correspondant à rien de particulier au plan religieux.

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