Bonne poire ? Comment apprendre à dire non <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
Bonne poire ? Comment apprendre à dire non
©REUTERS/Sergei Karpukhin

Bonnes feuilles

Exprimer son avis et ses besoins, affirmer ses limites, défendre ses droits, réagir à l'agressivité, à la passivité, à la manipulation... Tous les jours, nous sommes en relation et devons nous positionner face aux autres. Extrait de "Être soi dans les relations", de Sylvie Grivel, publié chez Eyrolles (2/2).

Sylvie Grivel

Sylvie Grivel

Sylvie Grivel est formatrice en communication et coach certifiée. Formée à différentes approches - la PNL, l'élément humain de Schutz, l'analyse transactionnelle -, elle intervient dans le monde de l'entreprise, de la fonction publique, de la politique et de l'insertion sociale et professionnelle.

 

Voir la bio »

J’animai récemment un stage sur le thème de l’assertivité et une des stagiaires me faisait part de son impatience à connaître la technique pour dire non. Je lui répondis que la technique était très simple et que je pouvais immédiatement la lui donner : il suffisait de dire « non ».

Le mot est facile à prononcer en soi, sa lecture se fait dans les deux sens. Le problème est moins de savoir dire non que d’oser dire non à la bonne personne.

Il est vrai que le fait de dire non sans introduction et sans conclu- sion paraît parfois trop dur, trop froid, et c’est pour cette raison que, souvent, nous sommes tentés de nous justifier.

Alors voici les étapes à suivre pour dire non avec assertivité :

1. Réfléchissez, ne vous sentez pas obligé de donner une réponse tout de suite, dites : Je réfléchis... Je te donne ma réponse demain. Un refus hésitant peut inciter la personne à vous manipuler. Prendre votre temps vous permet de vous interroger sur ce que vous ressentez véritablement et de savoir ce que le oui et le non impliquent pour vous, vous évitant ainsi frustrations et ressenti- ments envers ceux auxquels vous n’avez pas su résister. Faites l’exercice « Osez refuser » (p. 133) pour cette étape. Réfléchir permet d’ancrer sa certitude intérieure concernant son choix.

2. Formulez le non : trop souvent, nous ne le nommons pas ; par conséquent, l’autre ne l’entend pas, ne vous en étonnez pas ! Prononcer donc le « non ».

3. Expliquez sans vous justifier, donnez une explication succincte : Je ne peux pas... Je ne suis pas disponible... Je ne veux pas, j’ai autre chose de prévu... Après avoir dit non, nous avons souvent tendance à nous justifier et, si nous nous justifions, c’est que nous nous sentons coupables, en faute et que nous avons,malgré notre refus, envie que l’autre nous accepte. Lorsque nous nous justifions, nous tendons des perches à l’autre qui risque de nous faire céder. Un exemple d’explication : – Pourrais-tu me prêter ton appartement pendant les vacances ? – Non, je ne prête pas mon appartement. Un exemple de justification : – Pourrais-tu me prêter ton appartement pendant les vacances ? – Non, tu comprends, ouvrir cet appartement l’hiver engendre beau- coup de frais. – Mais je te paye. – Non, mais je ne le prête pas à mes beaux-parents, alors, si je te le prête, cela va faire des histoires... – On n’en parle pas à tes beaux-parents...

4. Reconnaissez, si nécessaire, le sentiment, l’émotion, de votre interlocuteur (colère, tristesse, frustration...) : Je comprends que tu sois déçu, en colère...

5. Proposez si possible une alternative (délai, report, moyens sup- plémentaires). En préparant votre non, demandez-vous s’il y a des solutions que vous puissiez proposer en lieu et place de votre désaccord ?

Le non n’est pas toujours définitif, il peut être ponctuel, conditionné au moment où la demande est formulée : – Peux-tu me prêter ton livre ? – Non, en ce moment ce n’est pas possible ; en revanche, le mois prochain, je pourrai te le prêter, ou demande à Chloé qui elle aussi le possède.

Extrait de "Etre soi dans les relations", de Sylvie Grivel, publié chez Eyrolles, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !