Les juifs doivent-ils quitter la France ? Réflexions sur quelques commentaires de lecteurs constructifs<!-- --> | Atlantico.fr
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Les juifs doivent-ils se réfugier en Israel ?
Les juifs doivent-ils se réfugier en Israel ?
©Reuters

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Très souvent, les commentaires sur le Net servent d’exutoire à la vulgarité et à la haine. Tel n’est pas le cas ici.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Commençons par Pale Rider. Il a une superbe formule : "Les Juifs sont les canaris de la mine". Dans le temps, il y a très longtemps, quand commença l’exploitation du charbon, les mineurs plaçaient des canaris dans leurs galeries. Dès que le monoxyde de carbone augmentait, annonçant le coup de grisou dévastateur, les oiseaux tremblaient, leurs plumes se hérissaient et ils mouraient, sauvant de la mort par leur sacrifice les mineurs.

>>>> A lire également : Les juifs doivent-ils quitter la France ?

Des canaris juifs, il y en a eu déjà quelques-uns : Ilan Halimi, les pauvres gosses de l’école Ozar Hatorah de Toulouse, les assassinés du Musée juif de Bruxelles… En faudrait-il encore ? Isableue écrit, car elle comprend les choses : "Tous les jours je pense au calvaire d’Ilan Halimi." Et Pale Rider ajoute toutefois : "La question de partir ne se pose pas que pour les Juifs mais pour tout un chacun."

Il (ou elle) sait ce qui fonde la France. Aux pires moments de son histoire – que ce soit lors de l’affaire Dreyfus ou sous Vichy – elle a su instinctivement et majoritairement que le rapport aux Juifs (qui, comme seul privilège, demandaient de ne pas être haï) constituait des fiançailles renouvelées, avec l’honneur, la dignité et la démocratie.

Tholar, lui, va partir. Il est juif (marié à une Ardéchoise), ses enfants donc, selon la loi juive, ne sont pas juifs. "Mais mon aîné se sent juif." C’est pourquoi, pour lui, pour toute sa famille, il va partir délocaliser sa PME en Grande-Bretagne. Mais peut-être aussi, c’est en filigrane dans son texte, parce que, indépendamment de ses origines, il respire mal en France. Et il conclut : "Merci à la France, merci sincèrement pour tout." Il faut avoir le cœur très sec pour ne pas être ému par ces lignes.

Sheldon rappelle tout le sens de l’expression "civilisation judéo-chrétienne". "En tant que chrétien, je me sens très proche des personnes de religion juive, le christianisme ayant été, du moins à ses origines, un schisme suivant les préceptes du "rabbin" Yéchou’a ben Yossef." Jésus, fils de Joseph ! En toute sympathie et en espérant ne l’offusquer en rien, qu’il me soit permis de soumettre à la sagacité de Sheldon la célèbre et charmante définition qui vaut acte de naissance pour Jésus : "Né de mère juive et de père inconnu." Pauvre Joseph…

Il y a des jours comme ça où l’on a du bonheur à s’effacer derrière des lecteurs qui disent tout et si bien.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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