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Jeunes cathos : stop à la caricature !
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JMJ

Des milliers de jeunes catholiques issus du monde entier sont réunis actuellement à Madrid, à l'occasion des JMJ. Comme chaque année, ils doivent lutter contre l'image désuète qui leur reste accolée.

Eric Morain

Eric Morain

Eric Morain est avocat au barreau de Paris.

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Ils se prénomment Guillaume, Pedro, Samira, John, Bonaventure ou Sharyn. Ils viennent de tous les continents, de plus de 193 nations – autant qu’à l’ONU ! – parfois des antipodes – jamais l’Australie, par exemple, n’avait connu un tel déplacement de ses ressortissants depuis la dernière guerre ! – souvent de l’Europe, vieux continent finalement toujours vaillant, beaucoup d’Amérique du sud, continent de la jeunesse, parfois de l’Asie et de l’Afrique quand ils ont pu.

Ils sont blancs, noirs, jaunes, kabyles, indiens, arabes mêmes. Ils ont parfois économisé longtemps, travaillé dur pour se payer le voyage ; parfois ce sont les fidèles, plus anciens, des paroisses qui ont aidé, parfois les parents, heureux pour leurs enfants de ces vacances qui ont un sens. Pour les autres, il y aura la radio et les images à la télévision ou sur écrans géants sur divers parvis. Ils vont être, comme tous les deux ans depuis 1987, plusieurs centaines de milliers, peut-être un million, une nuée en tout cas.

Les JMJ : une exception

Et comme tous les deux ans, il y a les pisse-froids et les pisse-vinaigres, sans doute abrutis par le soleil ou aigris par la pluie, qui ressortent leurs vieux slogans contre cette jeunesse qui ne ressemble pas à celle qu’ils voudraient contrôler, pour laquelle ils voudraient imposer leur bonheur factice, à moins qu’elle ne ressemble en réalité à leur jeunesse perdue ou évanouie. Le prétexte originel – comme on dit du péché du même nom… – en est le coût des JMJ. Cet argent, vomi en général par ceux qui en dénoncent l’utilisation, est devenu l’alpha et l’oméga de la réflexion de ces mêmes pourfendeurs.

Qu’on réalise : quelle autre manifestation dans le monde et dont le coût ne vient pas s’imputer sur une ligne budgétaire de l’État – oui, c’est vrai, il y a la sécurité, qui est le premier droit de chacun, les catholiques n’en sont pas exclus il me semble, pas plus que les syndicats et les partis politiques qui manifestent ou bien les supporters de foot…–, réunit dans un même endroit, de manière récurrente, une telle foule de jeunes ? Aucune.

Quel autre événement mondial peut réunir plusieurs centaines de milliers de jeunes – quand les meetings de nos partis ou association peinent à remplir un Zénith ou une Mutualité – de tous horizons, culture, pays, origines, sans que ce regroupement ne dégénère en slogans hostiles ou haineux, en « incidents en marge de la manifestation », en dégradations ou agressions de casseurs, en conflit contre la police ? Aucun.

Les jeunes des JMJ : des jeunes comme les autres...

Les images des émeutes en Angleterre sont encore dans tous les esprits. Celles des banlieues françaises ou de Los Angeles aussi. Sans doute est-il plus facile pour les petits-fils démodés du père Combes de s’engraisser de belles paroles sur le dos de ces jeunes-là. Du résultat de ces belles paroles nul n’en verra le début du commencement mais peut-importe, la bonne conscience de ces idéologues en sera apaisée à peu de frais, sans risque. Ne voient-ils pas qu’ils désespèrent la jeunesse comme on disait autrefois de Billancourt ?

Les jeunes des JMJ ne sont pas différents. Ils sont les jeunes de l’Europe et du monde. Ce ne sont ni des anges ni des démons. Mais ils ont faim et soif d’autre chose, ils s’abreuvent à une source qui ne tarit pas !  Ils ne viennent pas voir une star comme on le leur reprochait quand ils répondaient à l’appel du pape Jean-Paul II, ils ne viennent manifester ni contre quelque chose ni même contre quelqu’un – quelle audace ! –, juste manifester en paix de ce qu’ils sont profondément, intimement, avec ce sourire que l’on voit à travers chaque reportage, car cela ne coûte rien un sourire et produit beaucoup comme aimait à le dire Raoul Follereau au milieu de ses lépreux.

Alors messieurs les censeurs, vous êtes moisis dans le congélateur de vos certitudes, ces jeunes sont frais dans le vent libre de leur espérance, ne tentez pas d’être les gâcheurs de la fête, laissez-les prier, laissez-les chanter leur joie, ou bien rejoignez-les, venez et voyez, et peut-être que vous croirez enfin en la jeunesse !

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