Mondial 2014 : Mannschaft maudite ou mythique ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Sport
Mondial 2014 : Mannschaft maudite ou mythique ?
©Reuters

Carnet d'un fou du foot

Cela fait maintenant 24 ans que l'Allemagne n'a pas remporté la Coupe du monde. Le bourreau de la France peut-il le faire cette année ? Rien n'est moins sûr...

Vincent Roger

Vincent Roger

Né en 1969, élu de Paris de 2008 à 2020, conseiller de plusieurs ministres, Vincent Roger a été délégué spécial de la région Île-de-France aux Jeux olympiques et paralympiques de 2017 à 2021.

Voir la bio »

"Le football est un jeu simple qui se joue à onze et à la fin c'est toujours l'Allemagne qui gagne". La formule de l'anglais Lineker a fait mouche : elle est devenue un vieil adage footballistique. J'avoue moi-même en avoir fait usage. Mais à y regarder de plus près, cette saillie anglaise, très humour british, commence à dater : l'Allemagne n'a plus rien gagné depuis 1996. Sa dernière victoire fut en effet lors de l'Euro en Angleterre à l’occasion d’une finale remportée contre les Tchèques et, quant à la Coupe du Monde, les Allemands ne l'ont pas ramenée à la maison depuis 1990 - même si, certes, l'Allemagne finit généralement dans le dernier carré.

Depuis 1974, date de leur second sacre - pour mémoire il n'y avait pas eu de  demi-finale en 1978, le vainqueur de chaque poule du second tour allant directement en finale - la Mannschaft jouera sa 7e demi-finale sur les 9 dernières Coupes du Monde - contre 3 pour le Brésil et 4 pour France. Le match de demain soir sera sa 4e demi-finale consécutive : aux points, l'Allemagne l'emporte, mais une nouvelle victoire finale se fait attendre. Pour cette génération, le plaisir serait-il dans l'attente ? Cette équipe exceptionnelle va-t-elle enfin rentrer dans l'histoire ? Les Lahm, Neuer, Schweinteiger, Muller, Özil et compagnie appartiennent-ils à une équipe maudite ou mythique ? Pour l'Allemagne, c'est tout l'enjeu du match de demain. Si elle gagne contre le Brésil au stade Mineirão de Belo Horizonte, elle aura fait un grand pas vers l'éternité. Dans cette hypothèse, elle retrouvera en finale une de ses vieilles connaissances : soit les Pays-Bas, finaliste maudit contre elle en 1974, soit l'Argentine contre laquelle elle perdit en finale en 1986 et gagna en 1990. Comme quoi le football est cyclique...

Pour ma part, je confirme mon pronostic de départ : "à la fin l'Allemagne l'emporte". Les absences de Neymar et Thiago Silva, côté brésilien, ne peuvent que renforcer cette intuition. La force du collectif allemand, la forme éblouissante du gardien Neuer, la défense intelligemment remaniée par le sélectionneur Löw et les prouesses de Thomas Muller - qui disputera à l'Argentin Messi et au Colombien Rodriguez le titre de meilleur joueur du tournoi - font des Allemands des compétiteurs aussi redoutables que redoutés. Demain, dans un stade en ébullition, ils auront cependant, outre le onze Auriverde, deux adversaires : la puissance divine et le peuple brésilien. Pour l'emporter, les hommes de Scolari vont implorer la première et compter sur un soutien sans faille du second - de quoi, vous en conviendrez, à légèrement, se transcender. Si, dans ces conditions, les Allemands gagnent, alors indiscutablement ils deviendront mythiques. Sinon, cette génération sera au football ce que Raymond Poulidor fut au cyclisme des années 60... et ainsi le maillot jaune restera encore et toujours brésilien. Vivement demain !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !