Âmes (et pieds) sensibles, s'abstenir : c’est la saison du rassemblement du plus grand nid de serpents au monde<!-- --> | Atlantico.fr
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Des milliers de serpents pullulent
Des milliers de serpents pullulent
©Capture d'écran

Phobie

Chaque année, des milliers de couleuvres rayées se réunissent au printemps dans une région du Canada pour s'accoupler. Une période de reproduction qui n'est pas sans risque...

On ne le croirait pas, mais la plus forte concentration de serpents au monde se trouve au Canada ! Au coeur des terres glacées de la province de Manitoba, où la température tombe l'hiver à -50°, les couleuvres rayées (Thamnophis sirtalis infernalis) ont trouvé l'endroit parfait pour se protéger : des repaires naturels creusés dans le calcaire par l'érosion.

"Cet endroit est parfait pour les serpents car, en été, ils peuvent se nourir des grenouilles qui peuplent les marécages environnent, et en hiver, ces crevasses de calcaire deviennent un fantastique abri souterrain", explique le site australien Science Alert.

Des dizaines de milliers de couleuvres au même endroit ? Beaucoup de nos lecteurs, à n'en pas douter, n'oseront pas s'y aventurer. Et pourtant, ce type de serpents est tout à fait inofensif pour l'homme. La province de Manitoba en a d'ailleurs fait une véritable attraction touristique, note le site Maxisciences. "Des sentiers de promenade ont été mis en place pour permettre aux visiteurs d’observer les repaires, et les guides les encouragent même à prendre les petits serpents dans les mains", écrit le journaliste. 3.000 à 4.000 personnes s'y pressent chaque jour pendant la période de reproduction.

Un photographe de National Geographic est allé plus loin, puisqu'il est descendu dans ce repaire afin d'étudier ces reptiles. "Quand j’ai entendu que la plus grande concentration de serpents au monde se trouvait dans le Manitoba, je me suis dit "c’est le dernier endroit au monde où je pensais qu’une telle chose pourrait se produire”", explique Paul Colangelo à National Geographic. 

Loin d'être effrayé, le photographe a trouvé les serpents "plutôt mignons". Ils ont "des yeux de chiots, mais ils ne clignent pas des yeux", a-t-il observé. "Si vous n'êtes pas une femelle serpent, c'est comme si vous étiez un caillou. A peine assis, vous êtes recouvert de serpents", raconte-t-il.

Les serpents, après huit mois passés dans ces repaires, commencent à se reproduire. C'est à ce moment que le grand spectacle commence.

"Tous les mâles sortent en premier et se postent à l’entrée du repaire, et les femelles sont instantanément assaillies", expliquent-ils. Cela forme des "boules de serpents" dignes d'une véritable orgie. Les femelles, une fois fécondées, se dirigent vers les marécages, situés à une vingtaine de kilomètres de là, où les serpents festoieront tout l'été et où les petits naîtront.

Etonnamment, ces petits ne migrent pas vers les repaires de calcaire, mais cherchent des endroits pour passer leur premier hiver dans les marécages. "Nous ne savons pas vraiment pourquoi ils ne migrent pas vers les repaires, ni comment ils survivent à l'hiver", explique le documentaliste. Les autres serpents, par contre, retournent dans le même repaire chaque année. Là encore, c'est un mystère : comment retrouvent-ils leur chemin ?

Parfois, tout ne se passe pas si bien. L'hiver de 1999, par exemple, a été particulièrement rude et fatal pour beaucoup de serpents. Autre problème : une autoroute coupe la route migratoire des serpents. “Selon une légende locale, les voitures dérapaient car la route était trop huileuse en raison des serpents morts. Avant, près de 20.000 serpents mourraient sur l’autoroute chaque année”, ajoute Paul Colangelo. Depuis, les autorités locales ont mis en place des tunnels pour permettre aux serpents de migrer en toute sécurité. Le nombre annuel de serpents écrasés a été divisé par dix.

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