Bien pires que le diagnostic officiel, ces indicateurs qui prouvent la faillite économique de la France <!-- --> | Atlantico.fr
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La France est au bord de la faillite
La France est au bord de la faillite
©Flickr/danielmoyle

Bonnes feuilles

La France est devant la crise mais le diagnostic officiel semble nettement minimiser le mal et peine par conséquent à y apporter un remède adéquat. Extrait de "La France, une étrange faillite", de Morad El Hattab, Pierre-Philippe Baudel et Pierre-Philippe Baudel, publié aux éditions Alpharès (1/2).

Philippe  Jumel

Philippe Jumel

Philippe Jumel est professeur agrégé d'histoire. Il est notamment co-auteur de La Génération 68 au service de la mondialisation (Editions David Reinharc, 2008).

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Morad  El Hattab

Morad El Hattab

Morad El Hattab est conseiller-expert en ingéniérie financière et en intelligence économique. Egalement écrivain et philosophe, il a publié Chroniques d'un buveur de lune (Albin Michel, 2006). Il est le lauréat du Prix littéraire pour la Paix et la Tolérance.

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Pierre-Philippe Baudel

Pierre-Philippe Baudel

Pierre-Philippe Baudel est conseiller en relations internationales.

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Les emplois s’évaporent

La perte d’emplois industriels (soit 819 600 emplois perdus de 2000 à 2012) est certes l’indicateur le plus visible, mais ce n’est pas le seul, d’ailleurs cette perte se place sur une évolution de plus longue durée.

Il y avait donc en France, en 1980, 5,5 millions d’emplois industriels, il en reste moins de 3,5 millions.

Ainsi, alors qu’en 1975, les industries fournissaient 28,4 % des emplois, en 2009, elles n’en apportent plus que 13,2 %. Ce sont donc 2,5 millions d’emplois qui ont été détruits.

Le fait est qu’en trente ans, la France est passée de la neuvième à la quatorzième place, et qu’elle a perdu 40 % de ses emplois industriels, soit deux fois plus qu’en Italie, et sept fois plus qu’enA llemagne sur la même période.

Les faillites se multiplient, plus de 63 000 pour 2013, avec 1 017 plans sociaux d’octobre 2012 à septembre 2013, soit 16 % de plus qu’en 2012. Ils concernent 53 000 emplois.

Et selon Natixis : « Compte tenu du niveau d’activité des entreprises en France, il y a sans doute de 150 000 à 180 000 emplois de trop dans notre pays ».

Heureusement, selon le gouvernement, la relance est là, et la courbe du chômage s’inverse….

Les exportations fondent

La désindustrialisation de la France se reflète assez naturellement par une division par deux de sa part dans les exportations industrielles sur le marché mondial de 1990 à 2011.

De même de 2000 à 2009, la part française dans les exportations de l’Europe a diminué.

La baisse de l’importance relative des exportations françaises dans le monde et de la place des exportations françaises vis-à‑vis des autres pays de l’Eurozone s’explique largement par la faible importance de la production industrielle par rapport au PIB annuel.

La désindustrialisation et les pertes d’emplois qui continuent ont déjà fortement réduit l’importance des industries françaises dans le monde.

La France devient donc un pays de moins en moins industriel. l’Europe a diminué.

La France devient donc un pays de moins en moins industriel.

Alors qu’en 2011, l’industrie représentait 34 % du PIB chinois, 28 % du PIB coréen et 26 % des PIB nippon et allemand, elle ne représente plus que 12,6 % du PIB français, c’est-à‑dire moins qu’en Italie (18,6 % du PIB et qu’en Grande‑Bretagne (16,5 % du PIB), à peine plus qu’aux États‑Unis (12 % du PIB).

Un élément presque burlesque donne la mesure de la disparition de certaines industries françaises : en 2011, le chiffre d’affaires de l’industrie française de la machine-outil atteignait deux milliards d’euros, et le chiffre d’affaires de l’industrie allemande de la machine-outil s’est établi à 196 milliards d’euros ! (200 milliards d’euros en 2013).

La faiblesse du tissu français des PME

L’Italie et surtout l’Allemagne fondent leur puissance industrielle sur un solide tissu de PME appuyées par un réseau bancaire très amical. C’est d’ailleurs la force même du Standort Deutschland. Or, le tissu français des PME est faible : à présent appelées ETI, les grosses PME françaises qui emploient de 250 à 5 000 salariés restent trop peu nombreuses.

Cela explique en très large partie la faiblesse de nos exportations industrielles. Trop petites, nos PME ne parviennent pas à s’établir sur les marchés mondiaux, alors qu’en 2000, il y avait en France 131 800 entreprises exportatrices, il n’en reste que 117 100 en 2011, contre 200 000 en Italie et 350 000 en Allemagne.

Extrait de "La France, une étrange faillite", de Morad El Hattab, Pierre-Philippe Baudel et Pierre-Philippe Baudel, publié aux éditions Alpharès, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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